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Taux d’intérêt, surenchère, baisse des ventes: démystifier le marché immobilier de 2023 à Gatineau et ses environs, et prédire ce que réserve l’année en cours ont été le mot d’ordre de «Fenêtre sur le marché immobilier de l’Outaouais».
Taux d’intérêt, surenchère, baisse des ventes: démystifier le marché immobilier de 2023 à Gatineau et ses environs, et prédire ce que réserve l’année en cours ont été le mot d’ordre de «Fenêtre sur le marché immobilier de l’Outaouais».
Par Sabrina Mercier, Initiative de journalisme local
Puisque dans la province les unifamiliales conservent souvent un pas d’avance sur les autres types de propriétés, l’économiste Stéphanie Lapierre a choisi de se baser sur ces dernières pour livrer les statistiques tant attendues.
Constatation générale : le marché a été au ralenti, les acheteurs se sont faits plus rares. Les ventes ont diminué alors que le nombre d’inscriptions a grimpé.
La situation a été exacerbée par les taux d’intérêt qui ont fait un bond en 2023, après un peu plus de 20 ans à tendre majoritairement vers le bas. Le choc a été brutal pour plusieurs. «À force que les taux d’intérêt augmentent, de plus en plus d’acheteurs sont incapables de se qualifier», mentionne l’économiste.
Cette hausse assez soudaine a augmenté ce qu’on appelle le taux d’effort des ménages qui achètent, soit la part de revenus qu’il faut pour payer l’hypothèque. En somme, on juge que si cette part dépasse 30 % du revenu d’un ménage, on parle d’un marché difficilement abordable.
Pour l’Outaouais au complet, le taux d’effort pour acheter une propriété est l’un des plus importants au Québec. Il avoisine les 40 %, une moyenne tout juste inférieure à la moyenne provinciale. Dans la région métropolitaine de recensement (RMR) de Gatineau, qui comporte la Ville de Gatineau et les municipalités avoisinantes, on affiche 26 %.
À cause du fardeau hypothécaire plus lourd pour les acheteurs, les ventes résidentielles ont ralenti. La RMR de Gatineau enregistre le plus important recul avec 13 % moins de ventes, comparativement à 10 % pour le Québec entier.
Point plus positif : les ventes conclues en négociations à la baisse auront augmenté, ce qui laisse entrevoir une possible accalmie des surenchères pour 2024. Ici encore, la RMR de Gatineau affiche l’indice le plus bas pour les prix de vente à la baisse, soit 15 % des unifamiliales vendues, contre un peu plus de 10 % en 2022.
On estime que l’année 2024 en sera une somme toute stable, sans changement significatif, et ce, en fait de nombre de ventes, mais aussi de prix moyen pour une unifamiliale.
Bien qu’elle sera moins courante, la surenchère persisterait encore un peu en raison d’une offre insuffisante d’unifamiliales sur le marché outaouais. Les mises en chantier de nouvelles constructions de maisons dans toute la province comme dans la RMR de Gatineau demeureraient trop négligeables pour renverser la tendance.
Une baisse anticipée des taux d’intérêt apporterait aussi un répit pour les acheteurs et favoriserait leur pouvoir d’achat autour de la seconde moitié de 2024.
On compte encore beaucoup cette année sur les solutions d’allégement pour diminuer le fardeau hypothécaire des ménages. Une de ses solutions est le prêt sur 30 ans à l’achat d’une propriété, pour lequel on a observé un bond de plus de 20 % en 2023.