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La société d'État a annoncé avoir signé une entente avec Énergir et Boralex pour l'élaboration de trois projets dans la région de Charlevoix.
Hydro-Québec met la table pour devenir copropriétaire de ses premiers parcs éoliens. La société d'État a annoncé avoir signé une entente avec Énergir et Boralex pour l'élaboration de trois projets dans la région de Charlevoix.
Le partenariat prévoit une participation égale des trois sociétés dans une nouvelle expansion de l'éolien sur le territoire de la Seigneurie de Beaupré, ont confirmé conjointement Hydro-Québec, Boralex et Énergir, mardi matin.
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Les coûts de construction et les profits seront ainsi partagés à parts égales.
Il s'agit des projets éoliens portant le nom Des Neiges dont le déploiement est prévu dans trois secteurs distincts dans les MRC de La Côte-de-Beaupré, de Charlevoix et potentiellement de La Jacques-Cartier. Chacun des secteurs comprendrait environ 60 à 80 éoliennes et une puissance de 400 mégawatts (MW), pour un total d'environ 1200 MW.
Hydro-Québec achèterait l'énergie produite en vertu de trois contrats d'achat d'électricité afin d'«être intégrée dans le volume d'énergie disponible pour alimenter ses différents marchés», explique-t-on par voie de communiqué.
Sans préciser un chiffre, le prix d'achat de l'électricité par la société d'État sera «concurrentiel» et «plus avantageux» que le projet Apuiat, a indiqué une porte-parole chez Hydro-Québec, Caroline Des Rosiers, à La Presse canadienne.
Le parc Apuiat sur la Côte-Nord prévoit que l'électricité sera achetée au coût d'environ 6 cents le kWh, selon le contrat entre une société regroupant les communautés innues, Boralex et Hydro-Québec Production.
Les détails entourant l'échéancier et les coûts des projets Des Neiges dans Charlevoix ne sont pas dévoilés, mais les trois sociétés parlent d'investissements pouvant atteindre 3 milliards $.
Il est précisé que la décision d'aller de l'avant avec chacun des projets reviendra à Hydro-Québec selon l'évolution de ses besoins. La demande en électricité étant forte et les projets étant assez avancés sur le plan réglementaire, la construction pourrait se mettre en branle rapidement dans les prochaines années, estime la société d'État.
Pour Hydro-Québec, ce partenariat s'inscrit dans la volonté de son Plan stratégique de constituer un portefeuille de 3000 MW de capacité éolienne avec des partenaires d'ici 2026. Le processus d'appels d'offres se poursuivra en parallèle.
«À la faveur de la transition énergétique et de la croissance attendue des besoins en électricité au Québec, il est impératif de nous doter de la flexibilité requise en matière d'approvisionnements. La filière éolienne fait partie des outils dont nous disposons», a déclaré la présidente-directrice générale d'Hydro-Québec, Sophie Brochu, par voie de communiqué.
Boralex et Énergir ont développé et exploitent les trois premières phases éoliennes sur la Seigneurie de Beaupré. Les projets ont été mis en service entre 2013 et 2015, comprenant un total de 164 turbines et une puissance de 364 MW.
Différentes études sont en cours pour les projets éoliens Des Neiges. De nouvelles séances d'information sont également prévues auprès notamment des communautés autochtones.
L'entente a toutefois été critiquée par la Fédération québécoise des municipalités (FQM), qui veut que les communautés de la région obtiennent une participation dans les projets annoncés. Michel Lagacé, président de la commission permanente sur l'énergie de la FQM, souligne que ce fut le cas pour les MRC du Bas-St-Laurent et de la Gaspésie lors de précédents projets.
«Je ne peux concevoir que le gouvernement 1/8en 3/8 priverait celles de La Capitale-Nationale; ce serait deux poids deux mesures, déplore celui qui est aussi préfet de la MRC de Rivière-du-Loup, dans un communiqué. Je ne peux comprendre que des entreprises agissent encore ainsi en 2022, après le succès des parcs communautaires existants».
L'annonce de mardi vient confirmer que la société d'État est prête à conclure des partenariats avec des producteurs `expérimentés' d'énergie éolienne comme Boralex, juge Sean Steuart, de Valeurs mobilières TD. «Même si ces projets sont encore à leurs débuts, ce partenariat procure une autre source transparente de croissance.»
Au total, l'analyste croit que la participation de Boralex dans les trois projets serait inférieure au tiers en raison de l'ajout de possibles partenariats avec les municipalités et les communautés autochtones. Il estime que la part de l'entreprise de Kingsey Falls atteindra 300 MW, soit 25 % du total d'environ 1200 MW. «Cela représenterait une augmentation de 13 % de sa capacité nette», souligne-t-il.
Vers midi, l'action de Boralex gagnait 1$, ou 2,59 %, à 39,56 $ à la Bourse de Toronto.