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«Les infirmières m’ont réitéré à quel point la situation était extrêmement difficile pour elles», a lancé le PDG du CIUSSS de l’Est-de-l’Île-de-Montréal, Jean-François Fortin-Verreault.
L'urgence à l'Hôpital Maisonneuve-Rosemont a rouvert comme prévu à 8h mardi matin, a confirmé le président-directeur général du Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux (CIUSSS) de l'Est-de-l'Île-de-Montréal, Jean-François Fortin-Verreault. Un conseiller externe a été nommé afin de dénouer ce conflit.
Une rencontre a eu lieu mardi matin entre le syndicat de la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec (FIQ) et les ressources humaines de l’Hôpital Maisonneuve-Rosemont afin de dénouer l’impasse au département des urgences.
Le PDG a confirmé que les discussions se poursuivront en après-midi. «Les infirmières m’ont réitéré à quel point la situation était extrêmement difficile pour elles», a rapporté M. Fortin-Verreault. Il ajoute que les services d’urgences devraient rester ouverts dans la nuit de mardi.
Faisant face à une crise de personnel, le centre hospitalier devrait recevoir l’aide du reste du réseau de la santé afin de recevoir moins d’ambulances.
«C’est la première étape. Il faut commencer à avoir un peu moins de volume pour un équilibre travail-famille, pour ensuite repartir», a soutenu M. Fortin-Verreault.
Au moment d’écrire ces lignes, le taux d’occupation à l’urgence de l’Hôpital Maisonneuve-Rosemont était de 115%, selon IndexSanté.
Le service d’urgence a rouvert ses portes après que les autorités aient demandé à la population d’éviter de le fréquenter à partir de 23h, lundi.
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Le personnel infirmier de l'urgence dénonce l'imposition de temps supplémentaire obligatoire (TSO); plus de 90 des quelque 115 infirmières ont par ailleurs réclamé la démission de la cheffe d'unité par l'entremise d'une pétition, vendredi et plusieurs travailleuses et travailleurs auraient menacé de démissionner en bloc.
M. Fortin-Verreault a expliqué que la personne visée par la pétition sera affectée à d'autres tâches.
«On a eu des discussions [avec les infirmières] et la situation est extrêmement difficile», mais la cheffe d'unité «n'est pas responsable du fait que l'on reçoit plus de patients que notre capacité à traiter».
Il a souligné «qu'elle mérite donc d'être bien traitée» et qu'il faut éviter de «personnaliser le débat». Toutefois, la cheffe d'unité «ne sera plus en relation directe avec l'équipe pour que tout le monde puisse y trouver son compte, pour qu'on soit capable d'aller de l'avant».
Dans les derniers jours, le PDG a collaboré avec le ministre de la Santé et des Service sociaux, Christian Dubé sur ce dossier. Lors d’un point de presse, le ministre a confirmé qu’un conseiller externe viendrait appuyer autant la direction du centre hospitalier que les infirmières dans ce conflit.
Cette personne aura pour but «d’essayer de trouver des solutions. C’est très fréquent dans des situations comme on vit en ce moment», a soutenu M. Dubé.
Le ministre de la Santé et des Services sociaux, Christian Dubé. | Crédit photo: CTV News
D’ailleurs, ce conseiller externe débutera les discussions avec M. Fortin-Verreault dès mardi après-midi.
«Ce n’est pas tous les jours que des infirmières prennent la décision à quelques heures du début de leur quart de nous aviser qu’elles ne rentreront pas. C’est une situation qui est intenable», a exprimé le ministre Dubé.
Questionné sur la position du gouvernement concernant les TSO, le ministre a réitéré «qu’on veut les éliminer». Cependant, l’élimination des TSO passerait par l’amélioration du climat de travail. Cette intention peut alors seulement se matérialiser au cas par cas, a-t-il ajouté.
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Lundi soir, la direction du centre hospitalier a rencontré les infirmières qui ont refusé de travailler sans renfort pendant une heure. Le syndicat a qualifié la rencontre de positive.
Le Parti libéral du Québec signale «l’échec lamentable» du gouvernement de la CAQ face aux débordements dans les urgences et dans le système en général.
Selon le député de Pontiac André Fortin, la fermeture de l’urgence de Maisonneuve-Rosemont était «prévisible depuis des mois» et dénonce les refus du ministre de la Santé Christian Dubé pour améliorer les conditions de travail.
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«C’est une autre démonstration de l'inefficacité de la CAQ. […] Le résultat de toute cette incompétence est, selon les infirmières elles-mêmes, la mise en danger de la vie des patients», a affirmé le porte-parole de l'opposition officielle en matière de santé.
«Christian Dubé qui dit vouloir être un employeur de choix, s'éloigne de son objectif. Il offre plutôt des conditions de travail déplorables qui compromettent la qualité des soins et l'efficacité du personnel. C'est inacceptable!», a-t-il renchéri par voie de communiqué.
Le député de Rosemont et porte-parole solidaire en matière de santé, Vincent Marissal, s'est aussi prononcé sur cette crise qui perdure, en début d'après-midi. Il déplore le manque de leadership répété du ministre de la Santé dans le dossier de l’hôpital Maisonneuve-Rosemont.
«Si les infirmières ont décidé de faire un sit-in, ce n’est pas parce qu’il y avait trop de travail, mais bien parce qu’elles ont peur d’échapper des patients», a-t-il affirmé.
Le député de Québec solidaire a réagi mardi après-midi. | Crédits photo: Twitter - Québec solidaire
«Il faut redonner aux gens le goût de venir travailler dans nos hôpitaux. Si on je règle pas le problème de fond de manque d'attractivité... je vous garanti qu'on va encore être en train d'en parler à nouveau de l'Hôpital Maisonneuve-Rosemont dans 1 mois», a-t-il lancé lors d'un point de presse devant l'hôpital.
Le député de Rosemont déplore aussi le fait que le ministre de la Santé se décharge de ses responsabilités.
«Christian Dubé a dit la semaine dernière qu’il n’était pas là pour éteindre des feux. Eh bien, aujourd’hui, ça se voit. Encore une fois, il ne met pas ses culottes. Il n’y a pas de doute pour moi, celui qui doit faire le suivi, c’est Christian Dubé», a ajouté M. Marissal.
Avec des informations de Véronique Dubé, Noovo Info, et de la Presse canadienne