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Les représentants syndicaux du Front commun - CSN, CSQ, FTQ et APTS - confirment jeudi la tenue d'une première séquence de grève, d'une durée d'une journée.
Les représentants syndicaux du Front commun - CSN, CSQ, FTQ et APTS - confirment jeudi la tenue d'une première séquence de grève, d'une durée d'une journée. L'information avait déjà filtré la veille, après que des employeursaient reçu les avis de grève, conformément aux règles en vigueur.
À moins d'une entente, environ 420 000 travailleuses et travailleurs de la santé, des services sociaux, de l'éducation et de l'enseignement supérieur seront ainsi en grève le 6 novembre, et ce, partout au Québec.
Ce qui pourrait changer la donne, c'est l'intention de Québec de déposer une nouvelle offre aux travailleuses et travailleurs du secteur public le dimanche 29 octobre.
«Ça va prendre des offres substantielles pour arrêter la machine de mobilisation. Pour nous c'est clair que ce sera assez difficile», a affirmé en point de presse jeudi à Montréal François Enault, premier vice-président de la CSN.
«Depuis le début, nous allons de déception en déception. Les réponses à nos priorités ne sont jamais là. On souhaite d'avoir de belles surprises dimanche. Si c'est le cas, on va prendre les moyens. Mais, on veut aussi démontrer notre sérieux», a renchéri Éric Gingras, président de la CSQ.
«Il ne fait aucun doute que le gouvernement est directement responsable de la tenue de ce premier débrayage», ont affirmé les représentants du Front commun, François Enault, premier vice-président de la CSN, Éric Gingras, président de la CSQ, Magali Picard, présidente de la FTQ, et Robert Comeau, président de l’APTS.
«Compte tenu de l’état dans lequel se trouvent nos réseaux publics, maintenir une offre salariale insultante, des attaques au régime de retraite et réclamer à tout vent plus de flexibilité relève de l’aberration. Si le gouvernement veut être un employeur de choix, il faut que ça se traduise aux tables de négociation», ajoutent-ils.
À Québec, la présidente du Conseil du trésor, Sonia LeBel, a répété que la grève était le choix des syndicats. «Je fais tout ce qui est en mon pouvoir et dans ma cour pour trouver un règlement le plus rapidement possible.»
Elle a laissé entendre qu'elle était insatisfaite de la diminution des demandes syndicales, comme elle l'avait réclamée. Or, c'était là une de ses conditions pour maintenir les primes que touchent des milliers de travailleurs jusqu'en décembre. «Je m'attends à ce que les syndicats fassent également des mouvements dans ma direction. Présentement, il y a très peu de mouvements.»
Depuis son offre présentée en décembre dernier, Québec offre 9 % d'augmentation sur cinq ans, plus un montant forfaitaire de 1000 dollars la première année. Il y ajoute une somme équivalant à 2,5 % réservée à des «priorités gouvernementales», ce qui fait qu'il présente son offre comme valant 13 % sur cinq ans.
Le Front commun, qui avait déposé ses demandes en octobre 2022, réclame l'Indice des prix à la consommation plus 2 % d'augmentation pour la première année, ou bien 100 dollars par semaine, selon la formule qui serait la plus avantageuse pour les travailleurs. Pour la deuxième année du contrat de trois ans, il revendique l'IPC plus 3 % et, pour la troisième année, l'IPC plus 4 %.
La journée de grève des membres du Front commun aura évidemment des impacts sur le quotidien des Québécoises et des Québécois. Les représentants du Front commun espèrent que la population est consciente de la situation et qu'elle sera derrière le mouvement.
«Mais nous savons que la population n’a plus envie de vivre avec des services publics carencés et continuellement en pénurie de main-d’œuvre. Nous espérons donc sincèrement que ce sera assez pour faire bouger le gouvernement de manière sérieuse et limiter les désagréments. Mais si le message n’était pas entendu, une deuxième séquence pourrait être exercée, laquelle constituerait le plus grand mouvement de grève qu’ait connu le secteur public depuis 50 ans.»
Le gouvernement du Québec a l'intention de déposer une nouvelle offre aux travailleuses et travailleurs du secteur public le dimanche 29 octobre.
«Est-ce que la population sera au rendez-vous ? J’espère que oui. Est-ce que la population sera en colère contre les travailleuses et les travailleurs ? J’espère que non», a affirmé Magali Picard, présidente de la FTQ.
«On est obligé d’augmenter la pression. Lorsqu’on demande aux gens voulez-vous des services publics de qualité ? La réponse est oui. Ce que ces femmes et ces hommes se préparent à faire, c’est pour le tout le monde. C’est pour toute la population. Ils n’ont pas le choix de se tenir debout pour faire valoir leur droit, faire valoir leur valeur. Si on ne veut pas que ces moyens de pression soient exercés, le gouvernement doit se réveiller», a-t-elle ajouté.
Les représentants du Front commun ont précisé que dans le secteur de la santé et des services sociaux, les travailleuses et les travailleurs «vont faire la grève entre 20 % et 50 % de leur temps de travail». Au niveau du secteur de l'éducation, la grève du 6 novembre est prévue entre minuit et 10 h 30. Au niveau collégial, les travailleuses et travailleuses devraient être en grève de minuit à 12 h.
«La première journée c’est un coup de semonce pour que le gouvernement nous prenne au sérieux et pour qu’il voie que la population est derrière nous. Par la suite, si rien ne bouge à la table, nous irons à d’autres étapes un peu plus longues», a précisé François Enault, premier vice-président de la CSN.
Dans l’éventualité du déclenchement d’une grève le 6 novembre prochain, le Front commun précise que les services essentiels seront assurés.
Les membres de la Fédération interprofessionnelle de la santé (FIQ) ont choisi, au terme de deux jours de vote électronique, de rejoindre le mouvement de grève du secteur public, les 8 et 9 novembre prochains.
Tenu mardi et mercredi, le vote électronique a cumulé la position de 74% de ses quelque 80 000 membres, qui se sont exprimés à 95% en faveur d'un débrayage pouvant aller d'une journée de grève à une grève générale illimitée.
«On parle de près de 60 000 professionnelles qui se sont prononcées pour la grève, c'est du jamais vu. C'est un mandat très, très fort et très parlant», a déclaré la présidente de la FIQ, Julie Bouchard.
Outre des augmentations salariales, les infirmières réclament notamment la fin des heures supplémentaires obligatoires et des ratios de patients par infirmière revus à la baisse.
Malgré la grève, les services essentiels continueront d'être dispensés, comme l'a ordonné le Tribunal administratif du travail en juin dernier en prévision de l'éventuel conflit de travail.
En plus des deux journées de grève prévues au début de novembre, la FIQ ne ferme pas la porte à poursuivre le débrayage si les négociations avec Québec n'aboutissent pas à une entente satisfaisante.
Avec des informations de La Presse canadienne.