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La Fédération autonome de l’enseignement (FAE) juge qu’il est «complètement irréaliste» que les élèves soient de retour dans les classes ce lundi, contrairement à ce que le premier ministre François Legault a avancé mercredi.
La Fédération autonome de l’enseignement (FAE) juge qu’il est «complètement irréaliste» que les élèves soient de retour dans les classes ce lundi, contrairement à ce que le premier ministre François Legault a avancé mercredi.
Lors d’un point de presse sur la situation jeudi, la présidente du syndicat, Mélanie Hubert, a expliqué que les négociations n’ont pas assez avancé pour espérer un règlement d’ici la semaine prochaine. «Il n’y a pas de textes assez ficelés pour dire qu’on est rendu là […] en 4 jours pour faire en sorte que les élèves soient de retour à l’école lundi, c’est jovialiste, complètement irréaliste et déconnecté de ce qui se passe à la table [de négociation]», a lancé Mme Hubert.
La FAE a dénoncé l’effet de «yoyo» dans les discussions aux tables de négociations.
Mélanie Hubert soutient que le gouvernement emploie une attitude «irrespectueuse et nuisible» dans la recherche de solution pour mettre un terme à la grève des 66 500 membres de la FAE qui sont en grève générale illimitée depuis le 23 novembre dernier.
«Tantôt les représentantes et représentants aux tables de négociation adoptent la ligne dure, tantôt ils se montrent collaboratifs. Tantôt ils ajoutent ou retirent des éléments au gré d’intentions non définies qui priveraient les enseignantes et enseignants de certains droits, avant de revenir sur leurs positions au cours d’une autre rencontre», précise Mme Hubert.
Aux dires de la FAE, la stratégie du gouvernement ne fait que «monter la pression des profs qui sont dehors, en colère. Ils ont l'impression de faire rire d'eux, ils sont en colère», mentionne Mme Hubert.
On estime qu'un règlement sera en vue lorsque «la partie patronale aura fait des pas significatifs par rapport à la composition de la classe et l'échelle salariale des enseignantes et enseignants.»
De son côté, la Fédération des syndicats de l'enseignement (FSE), qui représente 95 000 enseignants, est en grève encore jeudi, puis ses membres retourneront au travail vendredi. Mais la FSE, affiliée à la CSQ, qui est membre du front commun, n'a toujours pas d'entente non plus.
Québec n'a pas tardé à réagir aux propos de la FAE.
Négos/FAE: Nous sommes extrêmement surpris des propos de la FAE à ce stade-ci et nous sommes convaincus qu’une entente est à portée de main avec les avancées importantes qui sont sur la table pour les enseignants et les élèves.
— Sonia LeBel (@slebel19) December 14, 2023
Mais nous ne pouvons pas régler seuls. #polqc
La présidente du Conseil du Trésor, Sonia LeBel, a qualifié le message de Mme Hubert «d'extrêmement surprenant» ajoutant qu'à «ce stade-ci» le gouvernement est convaincu «qu’une entente est à portée de main avec les avancées importantes qui sont sur la table pour les enseignants et les élèves.» «Mais nous ne pouvons pas régler seuls.»
«Des pas importants ont aussi été faits concernant l'autonomie professionnelle, la surveillance des récréations, le temps de nature personnelle et les journées pédagogiques», a ajouté la ministre.
Le chef du Parti québécois (PQ) Paul St-Pierre Plamondon a demandé au premier ministre Legault de cesser d'accumuler les «déclarations nuisibles et aléatoires sur la place publique» et l'a exhorté à «se concentrer sur la négociation pour régler le conflit de travail une fois pour toutes.»
Demande semblable chez le co-porte-parole de Québec solidaire (QS) Gabriel Nadeau-Dubois qui affirme que la seule manière de trouver une sortie à l'impasse sera d'offrir «des salaires qui suivent l’inflation et des bonnes conditions.» «François Legault continue de mettre de l’huile sur le feu en négociant sur la place publique. Ce n’est pas comme ça qu’il va régler cette grève.», a-t-il écrit.
Avec de l'information de Lia Lévesque, La Presse canadienne