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S’il s’agit de sa première élection à titre de chef de Québec solidaire, l’ex-militant étudiant Gabriel Nadeau-Dubois, 32 ans, est habitué au feu de la rampe médiatique.
S’il s’agit de sa première élection à titre de chef de Québec solidaire, l’ex-militant étudiant Gabriel Nadeau-Dubois, 32 ans, est habitué au feu de la rampe médiatique.
Au début de la vingtaine, il est devenu une figure de proue du printemps érable, en 2012, en tant que coporte-parole de la Coalition large de l’Association pour une solidarité syndicale étudiante (CLASSE), la branche plus militante du mouvement étudiant.
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À l’époque, M. Nadeau-Dubois était une personnalité polarisante tandis que la société québécoise était déchirée entre les «carrés rouges» et les «carrés verts» dans le débat sur la hausse des frais de scolarité que voulait adopter le gouvernement libéral de Jean Charest.
Les libéraux à l’époque accusaient le militant de ne pas en faire assez pour condamner la violence de certains membres du mouvement tandis que des manifestants dénonçaient des cas de brutalité policière.
Sans renier son engagement politique à gauche, c’est l’image d’un leader assagi qu’espère projeter M. Nadeau-Dubois lors de la prochaine campagne électorale tandis que le premier ministre, François Legault, dépeint son jeune adversaire comme un «woke».
Québec solidaire travaille d’ailleurs à «recentrer» l’image du politicien en mettant l’accent sur la personnalité de l’homme qui est devenu père en mars dernier, selon un article de «l’Actualité» paru au début de l’été.
«J’ai longtemps été réticent à parler de ma vie quotidienne, avait-il confié au magazine. Mais, j’ai accepté le fait que la politique n’est pas que l’affaire de grandes idées. C’est aussi des affects, des émotions, du relationnel. Les gens ne votent pas seulement pour un programme qui flotte dans les airs, ils veulent avoir confiance.»
Le style de ses deux prédécesseures au débat des chefs, Manon Massé et Françoise David, avait d’ailleurs été bien reçu par l’électorat québécois, même si leurs succès d’estime n’avaient pas permis au parti de gauche de remporter le pouvoir, ni même l’opposition officielle. M. Nadeau-Dubois devra, à son tour, tenter de faire sa marque lors de la prochaine campagne.
Détenteur d’une maîtrise en sociologie, M. Nadeau-Dubois a poursuivi son engagement politique après le printemps érable. Il a écrit un premier essai «Tenir tête», qui lui a valu le prix littéraire du Gouverneur général du Canada. Il a donné sa Bourse de 25 000 $ au collectif Coule pas chez nous, le mouvement de contestation du projet d’oléoduc Énergie Est de TransCanada.
Il a aussi été chroniqueur pour la radio de Radio-Canada et a travaillé comme agent de recherche pour la CSN-Construction.
Après avoir affirmé que le militantisme était la meilleure manière de faire avancer les causes qui lui tiennent à cœur, M. Nadeau-Dubois fait le saut dans l’arène politique, en 2017, cinq ans après les événements du printemps érable.
Son entrée en scène est remarquée tandis qu’il accuse la classe politique «d’avoir trahi le Québec». Cette sortie avait piqué au vif des vétérans de la politique, notamment l’ancien premier ministre péquiste Bernard Landry. M. Landry avait accusé M. Nadeau-Dubois de faire fi des accomplissements réalisés au Québec comme la création du réseau des CPE et la Paix des Braves.
Candidat vedette, M. Nadeau-Dubois, qui a remplacé Françoise David, la cofondatrice de Québec solidaire, à titre de député de Gouin à Montréal, est devenu le porte-parole masculin du parti.
En 2021, il devient son chef parlementaire, faisant ainsi de lui le député solidaire qui pose les questions au premier ministre François Legault. Les deux hommes politiques ont croisé le fer à plusieurs reprises, mais l’un de leurs premiers échanges au Salon bleu, où M. Nadeau-Dubois a accusé le premier ministre d’agir en «monarque» et que celui-ci a contre-attaqué en le traitant de «woke», a donné le ton.