Début du contenu principal.
Moins d’activité physique, obésité en hausse, vie sociale moins satisfaisante, plus de femmes et de jeunes avec des idées suicidaires… Plusieurs des indicateurs de la santé générale des Québécois se sont dégradés dans le contexte de la pandémie.
Moins d’activité physique, obésité en hausse, vie sociale moins satisfaisante, plus de femmes et de jeunes avec des idées suicidaires… L’Enquête québécoise sur la santé de la population de l’Institut de la statistique du Québec révèle que plusieurs des indicateurs de la santé générale des Québécois se sont dégradés dans le contexte de la pandémie de COVID-19.
Le niveau d’activité physique des Québécois a notamment chuté de 38% à 34% en 2020-2021, période à laquelle l’enquête a été menée auprès d’une cinquantaine de milliers de personnes de 15 ans et plus à travers le Québec. La diminution est particulièrement marquée chez les jeunes de 15 à 24 ans, avec une chute de 16% de la proportion de personnes actives dans leurs loisirs et déplacements. Pendant la pandémie, l’accès à des installations d’activité sportive avait été interdit ou limité par endroits et par moments.
L’Institut de la statistique a aussi calculé une hausse de la prévalence de l’obésité de 16% à 23% – bien que près de la moitié de la population se dit très satisfaite ou plutôt satisfaite de son poids.
En outre, selon l’enquête, environ 57% de la population juge que sa santé est excellente ou très bonne – une donnée généralement stable depuis le début de ces enquêtes en 2008.
«Cela pourrait s’expliquer par le fait que dans le contexte de la crise sanitaire, les personnes qui n’étaient pas particulièrement malades avaient tendance à percevoir leur santé physique de façon plus positive que les personnes qui l’étaient», peut-on lire dans les conclusions de l’Enquête québécoise sur la santé de la population.
Ceci dit, certains indicateurs de la santé mentale des Québécois sont dans le rouge. L’Institut de la statistique rapporte des hausses des idées suicidaires chez les femmes (3,3 % en 2014-2015 c. 4,0 % en 2020-2021) et chez les jeunes de 15 à 24 ans (4,1 % en 2014-2015 c. 8 % en 2020-2021). En outre, la proportion des personnes insatisfaites de leur vie sociale a plus que doublé pendant la pandémie, en hausse à 15% par rapport à 8% en 2014-2015.
Enfin, plus d’une personne sur dix présentait des symptômes du trouble d’anxiété généralisée pendant la pandémie. Cette proportion grimpe à un peu plus d’un jeune sur cinq (22,6%) chez les 15-24 ans. C’est la première fois que l’Institut de la statistique mesure les symptômes d’anxiété dans le cadre de son enquête, «et les résultats doivent être interprétés en tenant compte du contexte particulier de la crise sanitaire», peut-on lire dans le rapport.
L’Institut souligne aussi que «le trouble de stress post-traumatique et les troubles anxieux sont souvent accompagnés d’autres troubles de l’humeur et sont associés à des comportements tels que la consommation abusive de substances comme l’alcool, le cannabis ou le tabac».
Or, l’enquête démontre que près de quatre Québécois sur cinq consommaient de l’alcool en 2020-2021, et que près d’un Québécois sur quatre en avait abusé pendant l’année. Par ailleurs, la proportion de consommateurs de cannabis était à la hausse: elle a progressé de 12 % en 2008, à 15 % en 2014-2015, jusqu’à 18 % en 2020-2021.
L’enquête de l’Institut de la statistique sera reconduite en 2026-2027 et permettra de réévaluer les indicateurs de santé qui se sont dégradés pendant la pandémie.
Joint par Noovo Info, le ministère de la Santé et des Services sociaux a affirmé prendre acte de l'enquête et qu'il analysera «avec grande diligence» ses résultats.
«La Loi sur la santé publique stipule que soit effectuée une surveillance continue de l’état de santé de la population en général et de ses facteurs déterminants afin d’en connaître l’évolution et de pouvoir offrir à la population des services appropriés», a ajouté une porte-parole. Plusieurs chantiers sont donc en cours afin d’améliorer l’état de santé et la qualité de vie de la population québécoise, précise également celle-ci.