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Plusieurs propriétaires semblent peu enclins à investir dans la sécurité de leur véhicule, selon un récent sondage de CAA-Québec.
Les vols de véhicules sont nombreux au Québec depuis un certain temps, mais plusieurs propriétaires semblent peu enclins à investir dans la sécurité de leur véhicule, selon un récent sondage mené par CAA-Québec auprès de ses membres.
CAA-Québec a sondé 1 154 membres âgés de 18 ans et plus entre le 1er et le 10 mars dernier et 40 % d'entre eux n'utilisent aucune mesure de protection antivol, et ce, malgré la hausse du nombre de vols de voitures et l'augmentation du coût des primes d'assurances.
«On apprend aussi via le sondage que près d’une personne sur deux ignore le rabais que les assureurs peuvent accorder sur la portion vol de la prime d’assurance automobile aux conducteurs qui optent pour une solution antivol», ajoute CAA-Québec dans un communiqué publié mardi.
Selon l'organisme, ce constat met en lumière l'urgence d'une sensibilisation accrue à la nécessiter d'investir dans la sécurité de son véhicule.
«Bien que les autorités aient un rôle à jouer, c’est aussi la responsabilité de tous les conducteurs de voir à diminuer les risques de vol de voiture en adoptant de bonnes habitudes et en utilisant les moyens disponibles pour décourager les voleurs», insiste Suzanne Michaud, vice-présidente Assurances chez CAA-Québec.
Parmi les autres statistiques mises en lumière par le sondage de CAA-Québec, on souligne que 50 % des répondants connaissent quelqu’un qui s’est déjà fait voler sa voiture et 13 % de ceux qui possèdent un véhicule se le sont déjà fait voler.
Malgré ces chiffres, seulement 18 % des 18-34 ans, sous-représentés dans le sondage, comptent se munir d’un dispositif antivol à l’achat ou à la location d’un véhicule neuf.
Parmi tous les répondants qui n’utilisent pas de produit antivol, 72 % sont prêts à en installer un si cela leur permet de réduire leur prime d’assurance. Il faut souligner ici que 81 % des membres croient que la hausse du nombre de véhicules volés fait augmenter le prix des assurances auto.
Malgré la hausse du nombre de véhicules volés, seulement le quart des membres possédant un véhicule craignent de se le faire voler. Parmi les raisons de craindre le vol, 31 % ont mentionné détenir un véhicule d’intérêt pour les voleurs et 28 % ont répondu qu’il y a simplement une hausse du nombre de vols.
La raison principale de ne pas craindre le vol résulte du fait de posséder un vieux véhicule pour 42 % des répondants au sondage de CAA-Québec.
À voir également : Les vols de véhicules explosent dans la région de Québec: que se passe-t-il?
Selon le sondage de CAA-Québec, les deux gestes les plus populaires auprès de ses membres pour réduire le risque de vol sont «barrer les portes» (35 %) et «se stationner dans un endroit sécuritaire comme un garage ou un endroit éclairé» (18 %).
Toutefois, selon l'organisme, les moyens technologiques des contrevenants et leur niveau d’organisation «nécessitent l’utilisation de produits antivol abordables» tels que:
Les vols de voiture sont devenus un véritable fléau au Québec alors que les différents corps policiers multiplient les opérations policières pour mettre fin à ce trafic.
Au début du mois d'avril dernier, la police provinciale de l’Ontario (OPP) et l’Agence des services frontaliers du Canada (ASFC) ont affirmé avoir retrouvé 598 véhicules volés dans le cadre d’un projet de récupération appelé Vector depuis décembre 2023. Du nombre, 115 sont des véhicules du Québec. La Sûreté du Québec (SQ) et le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) ont participé au projet Vector pour retrouver ces véhicules avant qu’ils ne soient exportés illégalement à partir du port de Montréal, vers l'Asie, l'Europe, l'Afrique, le Moyen-Orient ou encore l'Amérique du Sud.
En mars dernier, une opération conjointe de la police provinciale de l’Ontario (OPP) et du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) a permis l'arrestation de 34 personnes reliées aux vols de voiture au terme d'une vaste opération surnommée «Volcano».
À voir aussi : «Intense»: trois tentatives de vol sur son véhicule en 48h
En février dernier, le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) jugeait avoir porté un dur coup à un réseau criminel en récupérant 21 véhicules volés d’une valeur de plus de 1,7 million de dollars. Le corps policier avait également arrêté neuf suspects. La série d’arrestations et de perquisitions sur neuf sites différents a eu lieu à Montréal et dans Lanaudière, à Mascouche, Terrebonne, Saint-Esprit, Saint-Félix-de-Valois, Sainte-Julienne et Saint-Lin Laurentides. L’opération, qui a mobilisé une soixantaine de policiers, a permis au SPVM de porter des accusations pour 55 vols – incluant 37 survenus sur le territoire de la Ville de Montréal – contre les suspects, des hommes âgés de 27 à 64 ans.
Il ne s’agit là que de quelques exemples.
En février dernier, lors de l'ouverture d'un sommet national d'une journée sur la meilleure façon de lutter contre le fléau du vol d'automobiles, le gouvernement libéral de Justin Trudeau a affirmé envisager de renforcer les sanctions criminelles pour ceux qui volent des voitures.
Le gouvernement s'est engagé à prendre des mesures pour interdire l'importation, la vente et l'usage par des consommateurs d'appareils permettant de détecter le signal de clés électroniques qui sont utilisés pour commettre ces crimes, avait alors annoncé le ministre de l'Industrie, François-Philippe Champagne.
Quelque temps après cette annonce, le fédéral annonçait une aide de 15 millions de dollars (M$) pour soutenir le travail des forces de l’ordre.
Le ministre fédéral de la Sécurité publique, Dominic LeBlanc, espérait que cet investissement supplémentaire puisse «améliorer le partage d’information et de tactiques d’enquête pour récupérer» des voitures volées et des pièces.
Cet investissement s'ajoutait aux 28 M$ déjà injectés dans l’Agence des services frontaliers du Canada (ASFC).