«Embarrassant»: les partisans canadiens aux Jeux de Paris réagissent au scandale d'espionnage

Jennifer McComb s'est présentée dimanche à la Maison du Canada, vêtue d'un t-shirt rouge à l'effigie de la feuille d'érable. Mme McComb, originaire de Montréal, estime que les actions de la direction de l'équipe et du personnel d'entraînement ont jeté une ombre sur les premiers jours des Jeux.

À voir également - Analyse de Victor Henriquez sur le scandale de Canada Soccer

«Le principal sentiment initial que j'ai ressenti est l'embarras», a-t-elle confié dimanche devant la Maison du Canada à Paris. «Cela ne représente pas ce que nous sommes en tant que pays et j'ai pensé que c'était vraiment malheureux.»

Mais elle et son amie Tara Mitrovka ne sont pas d'accord avec la décision de la FIFA de retirer des points à l'équipe féminine championne en titre, estimant qu'elle pénalise injustement les athlètes pour ce qu'elles estiment être une décision de l'entraîneur et de l'encadrement. «Je ne pense pas que les athlètes devraient être punies alors qu'elles n'étaient probablement pas au courant », a déclaré Mme Mitrovka.

Mme McComb a abondé dans le même sens, estimant que les sanctions auraient dû viser les personnes impliquées plutôt que les joueuses. Mais les deux femmes, qui sont à Paris pour soutenir la fille d'une amie dans l'équipe de water-polo, ont déclaré que le scandale n'entamerait pas leur enthousiasme pour les athlètes canadiens.

La FIFA, l'instance dirigeante du football, a retiré six points à l'équipe, infligé une amende de 313 000 dollars canadiens à Canada Soccer et interdit à l'entraîneuse Bev Priestman et à deux membres de son personnel de travailler pendant un an chacun.

Ces mesures disciplinaires ont été prises après que deux adjoints ont été surpris en train d'utiliser des drones pour espionner les entraînements de la Nouvelle-Zélande avant que les deux équipes ne jouent leur match d'ouverture jeudi dernier.

Le Comité olympique canadien et Canada Soccer ont déclaré qu'ils envisageaient de faire appel de la déduction de points. Chris Young, de St. John's (T.-N.-L.), a déclaré devant la Maison du Canada qu'il pensait que le scandale de l'espionnage par drone «allait à l'encontre de tout ce que nous voulons défendre» en tant que Canadiens, ajoutant: «C'est une grosse plaisanterie, qui nous fait paraître stupides».

M. Young, qui est venu assister à la natation, a affirmé que cela ne l'empêcherait pas d'encourager les athlètes canadiens, en particulier Summer McIntosh, qui a remporté la première médaille du pays en décrochant une médaille d'argent dans le 400 mètres nage libre féminin samedi.

La nouvelle de l'annonce du drone a dominé les titres des premiers jours des Jeux de Paris, éclipsant l'annonce du porte-drapeau du Canada lors de la cérémonie d'ouverture et sa conférence de presse d'ouverture des Jeux olympiques. La nageuse canadienne Mary-Sophie Harvey, qui vient de remporter une manche pour se qualifier pour la demi-finale du 200 mètres nage libre, a déclaré dimanche qu'elle était restée dans sa « bulle » et qu'elle n'avait pas vraiment suivi les nouvelles en dehors de son sport. Mais elle a ajouté qu'une compétition saine est importante pour tout le monde. « C'est quelque chose de triste qui s'est produit, mais tout ce que nous pouvons faire, c'est aller de l'avant et espérer que les choses s'améliorent dans cette situation », a-t-elle déclaré.

De retour à l'extérieur de la Maison du Canada, Kerri Berner, de Calgary, a révélé qu'elle avait «le cœur brisé» pour les joueuses de football qui perdront des points et risquent de voir leurs rêves olympiques anéantis.

«Cela ne donne pas une très bonne image du Canada, en vérité, de nos organisations sportives, ce qui est triste», a-t-elle ajouté.

Malgré tout, elle s'est présentée en robe rouge et maquillée, prête à encourager les athlètes canadiens et en particulier les joueurs de tennis. «Je suis très fière de tous les athlètes ici présents et de ce qu'ils accomplissent, et je pense que nous devrions pouvoir les encourager pour cela», a-t-elle conclu.