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Cela survient dans le cadre d'une série de reportages réalisés par CTV News sur le «re-vinning».
Il s'agit du dernier volet d'une série en cinq parties de CTV W5 sur le «re-vinning», une tactique lucrative utilisée par les voleurs de voitures pour dissimuler les véhicules volés afin de les revendre à des conducteurs peu méfiants.
À la suite d'une enquête de CTV W5 sur des voleurs qui dissimulent des voitures volées afin de les vendre à des clients peu méfiants, le premier ministre Doug Ford a promis que l'Ontario améliorerait le suivi des inspections physiques des véhicules jugés suspects.
Ce texte est une traduction d'un article de CTV News.
W5 a mis en lumière la nécessité de mieux sécuriser les systèmes d'immatriculation des véhicules à travers le pays et de mettre en place des mesures pour aider à démasquer les véhicules suspects qui échappent à des employés surchargés ou, dans certains cas, qui bénéficient de l'aide de fonctionnaires corrompus.
«Vous avez tout à fait raison», a répondu M. Ford à une question de W5 lors d'une récente conférence de presse, où il a été interrogé sur la nécessité d'améliorer le suivi des véhicules soupçonnés d'être immatriculés frauduleusement.
«On ne peut rien gérer sans mesurer. Je vous promets que ces véhicules seront contrôlés. Et ces voleurs finiront en prison pour quelques années. Il faut leur donner une leçon.»
M. Ford a lui-même été confronté à l'épidémie de vols de voitures en début de semaine: quatre hommes masqués ont tenté de voler l'une de ses voitures dans son allée. La police de Toronto a accusé quatre personnes de possession d'un dispositif électronique destiné au vol de véhicules à moteur et d'achat illégal d'une clé passe-tout pour automobile.
L'enquête de W5 s'est concentrée sur la manière dont, à la suite du renforcement des contrôles dans les ports du pays, de plus en plus de voleurs trouvent des moyens de dissimuler les véhicules volés au niveau local afin de les revendre ou de commettre des fraudes à l'assurance.
Ce type de dissimulation consiste à modifier le numéro d'identification du véhicule, ou NIV. Il s'agit d'un numéro à 17 chiffres qui est le plus visible du côté conducteur, derrière le pare-brise, mais qui est souvent caché dans le véhicule.
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Lorsque le NIV est modifié, ou «re-vinned», la voiture volée ne sera plus liée à son passé lors des recherches numériques et apparaîtra comme une voiture sans antécédents suspects. Cela facilite grandement sa vente ou son assurance.
Cependant, ces déguisements ne sont souvent pas parfaits. Dans un cas, une famille qui avait acheté une Porsche Cayenne 2019 a reçu une lettre de sa compagnie d'assurance lui indiquant que la voiture ne pouvait pas être assurée car elle avait un «VIN fictif».
W5 a retrouvé l'autre voiture en Alberta. Dans les rapports Carfax, les données des deux voitures étaient mélangées : une voiture blanche en Ontario avec environ 67 000 km au compteur avait été révisée en même temps qu'une voiture grise en Alberta avec seulement environ 29 000 km.
Dévoiler le véritable passé de ces voitures peut être un travail spécialisé, et pendant longtemps, c'était le travail de Mike Fehr au sein de l'unité de vol de voitures de la police d'Edmonton.
Lors d'une visite au parc de véhicules saisis de ce service de police, M. Fehr a montré à W5 un camion Dodge Ram qui avait en fait été fabriqué à partir de matériaux provenant de deux camions assemblés, une «franken-car».
Le camion avait été saisi comme bien volé, et les acheteurs, qui ne se doutaient de rien, devaient payer les mensualités, a raconté Mike Fehr, ajoutant que ce n'était qu'un exemple parmi d'autres de la façon dont de plus en plus de voitures volées se mélangent à l'offre légitime.
«C'est incroyablement rentable de prendre un véhicule accidenté, d'y mettre des pièces volées, puis de le vendre à une victime», a-t-il indiqué. «Cela représente des dizaines de milliers de dollars par camion.»
Les agences gouvernementales sont censées vérifier que ces voitures correspondent à leur numéro d'identification. Mais trop de provinces ne parviennent pas à les repérer, selon Dan Service, de VIN Verification Services, qui inspecte les véhicules pour les gouvernements de la Saskatchewan et de l'Alberta.
Le problème: ils ne vérifient pas les NIV dans d'autres bases de données, puis n'inspectent pas physiquement les véhicules.
«Ces provinces permettent aux criminels de créer des NIV complets ou d'utiliser des véhicules provenant de véhicules récupérés, ou encore des NIV utilisés provenant de voitures qu'ils ont vues dans un stationnement», a déploré M. Service.
Parfois, les employés du registre peuvent eux-mêmes faire partie du problème : une employée de Service Ontario a été condamnée pour avoir enregistré de faux NIV sur des véhicules volés. Elle a même été arrêtée alors qu'elle conduisait l'un d'entre eux.
W5 a demandé à chaque province à quelle fréquence elle signalait les NIV suspects pour inspection physique. Beaucoup ont répondu qu'elles vérifiaient les bases de données de la police, mais seul le Québec a été en mesure de donner un chiffre précis : 225.
En Ontario, où la plupart des voitures sont volées, la réponse a été : «Le ministère des Transports ne dispose pas de cette information.»
C'est une «réponse honnête», selon Dan Service, mais c'est un problème. «Si personne ne va vérifier, les criminels ont pratiquement carte blanche», a-t-il dit.
Une étude de Carfax suggère qu'il pourrait y avoir jusqu'à 140 000 voitures avec un nouveau numéro d'identification sur les routes canadiennes à l'heure actuelle.