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Il s'agit des plus récentes exécutions visant à mettre fin aux manifestations à l’échelle nationale qui défient maintenant la théocratie du pays.
L’Iran a déclaré avoir exécuté deux hommes samedi reconnus coupables d’avoir prétendument tué un volontaire paramilitaire au cours d’une manifestation. Il s'agit des plus récentes exécutions visant à mettre fin aux manifestations à l’échelle nationale qui défient maintenant la théocratie du pays.
La mort de Mohammad Mehdi Karami et Mohammad Hosseini fait grimper le bilan officiel à quatre hommes qui ont été exécutés en Iran depuis le début des manifestations en septembre en réaction à la mort de Mahsa Amini, une jeune femme qui avait été arrêtée par la police des moeurs. Ces quatre hommes ont fait face à des procès rapides et à huis clos, ce qui a soulevé des critiques à l'échelle internationale.
L’agence de presse Mizan, de la magistrature, a déclaré que Mohammad Mehdi Karami et Mohammad Hosseini ont été reconnus coupables d’avoir tué Ruhollah Ajamian, un membre de la force paramilitaire iranienne Basij, dans la ville de Karaj, près de Téhéran, le 3 novembre. Des membres de la force paramilitaire avaient été déployés dans les grandes villes du pays, attaquant et détenant les manifestants, qui dans de nombreux cas ont riposté.
Des images fortement éditées et diffusées à la télévision d’État ont montré Karami parler devant un tribunal révolutionnaire islamique au sujet de l’attaque et ont également montré une reconstitution de l’attaque, selon les récits des procureurs.
Ces tribunaux ne permettent pas aux accusés de choisir leurs propres avocats ou même de voir les preuves contre eux. Selon Amnistie internationale, les procès «ne ressemblaient en rien à une procédure judiciaire sérieuse».
La télévision d’État a également diffusé des images de Karami et Hosseini parlant de l’attaque, bien que le diffuseur ait diffusé pendant des années ce que les militants décrivent comme des aveux forcés.
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Les hommes ont été reconnus coupables du meurtre et de corruption, ce qui est passible de la peine de mort.
Pour leur part, des militants soutiennent qu’au moins 16 personnes ont été condamnées à mort lors d’audiences à huis clos pour des accusations liées aux manifestations. Les condamnations à mort en Iran sont généralement exécutées par pendaison.
Au moins 517 manifestants ont été tués et plus de 19 200 personnes ont été arrêtées, selon l'organisation Human Rights Activists in Iran, un groupe qui a suivi de près les troubles. Les autorités iraniennes n’ont pas fourni de dénombrement officiel des personnes tuées ou détenues.
Les manifestations ont commencé à la mi-septembre, lorsque Mahsa Amini, âgée de 22 ans, est morte après avoir été arrêtée par la police des moeurs iranienne pour avoir prétendument violé le code vestimentaire strict de la République islamique. Les femmes ont joué un rôle de premier plan lors des manifestations, avec de nombreuses manifestantes retirant publiquement le foulard islamique obligatoire, le hijab.
Ces manifestations marquent l’un des plus grands défis à la théocratie iranienne depuis la révolution islamique de 1979. Selon des groupes de défense des droits, les forces de sécurité ont eu recours à des munitions réelles, des tirs de plomb, des gaz lacrymogènes et des matraques pour disperser les manifestants.
Samedi, le guide suprême de l'Iran, l’ayatollah Ali Khamenei, a nommé un nouveau chef de police intransigeant, a rapporté l'IRNA, l’agence de presse officielle. Le général Ahmad Reza Radan succède ainsi au général sortant Hossein Ashtari après la fin de son mandat de huit ans.
Radan, qui a été commandant par intérim de la police de 2008 à 2014, est connu pour son traitement sévère des manifestants pendant les troubles post-électoraux en 2009. Il a également imposé des mesures contre les femmes portant un voile islamique ample et les jeunes hommes aux cheveux longs.
Les États-Unis et l’Europe ont imposé des sanctions à Radan pour violation des droits de la personne en 2009 et en 2010.
Il dirige un centre de recherche policière depuis 2014.