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De hauts responsables de la sécurité nationale du président Donald Trump ont utilisé Signal pour leurs correspondances.
De hauts responsables de la sécurité nationale du président Donald Trump, dont son secrétaire à la Défense, ont envoyé par textos des plans de guerre pour des frappes militaires à venir au Yémen à un groupe de discussion via une application de messagerie sécurisée, dont faisait partie le rédacteur en chef de The Atlantic, a rapporté le magazine dans un article publié en ligne lundi.
Le Conseil de sécurité nationale a indiqué que la chaîne de textos «semble authentique».
Donald Trump a d'abord déclaré aux journalistes qu'il n'était pas au courant du partage de ces informations hautement sensibles, deux heures et demie après leur publication. Il a ensuite semblé plaisanter sur la fuite.
Le président a qualifié l’histoire de «pépin (...) sans gravité», mardi dans une entrevue avec NBC. le partage d'un plan militaire confidentiel à un journaliste, une faille de sécurité spectaculaire. Il a ajouté que Mike Waltz, le conseiller à la sécurité nationale, avait «appris une leçon» avec cette erreur.
La Maison-Blanche a affirmé mardi qu'aucune information confidentielle n'avait été dévoilée lors du partage
«Aucun "plan de guerre" n'a été discuté» et «aucune information classifiée n'a été envoyée sur la discussion», a écrit sur X la porte-parole de la Maison-Blanche, Karoline Leavitt.
«La Maison-Banche cherche à comprendre comme le numéro de (Jeffrey) Goldberg a été ajouté par inadvertance au fil de discussion», a ajouté Karoline Leavitt, en référence au rédacteur en chef de The Atlantic.
Les éléments de la chaîne de textos «contenaient des détails opérationnels sur les frappes à venir contre les rebelles houthistes soutenus par l'Iran au Yémen, notamment des informations sur les cibles, les armes que les États-Unis allaient déployer et le séquençage des attaques», a rapporté le rédacteur en chef, Jeffrey Goldberg.
On ne savait pas immédiatement si les détails de l'opération militaire étaient classifiés, mais ils le sont souvent et, au minimum, sont conservés en lieu sûr pour protéger les militaires et la sécurité opérationnelle.
Deux heures seulement après que M. Goldberg eut reçu les détails de l'attaque le 15 mars, les États-Unis ont lancé une série de frappes aériennes contre des cibles houthistes au Yémen.
Le Conseil de sécurité nationale a mentionné dans un communiqué qu'il examinait la manière dont le numéro d'un journaliste avait été ajouté à la chaîne de discussion du groupe Signal. Outre le secrétaire à la Défense Pete Hegseth, le vice-président J.D. Vance, le secrétaire d'État, Marco Rubio, et Tulsi Gabbard, directrice du renseignement national de M. Trump, étaient présents.
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M. Goldberg a souligné avoir reçu l'invitation de Signal de Mike Waltz, conseiller à la sécurité nationale du président américain, qui participait également à la discussion.
Dans ses premiers commentaires sur le sujet, M. Hegseth a accusé M. Goldberg de «tromperie» et l'a qualifié de «soi-disant journaliste discrédité», faisant allusion à de précédents articles critiques de la publication à l'encontre de Donald Trump. Il n'a pas expliqué pourquoi Signal était utilisé pour discuter de cette opération sensible ni comment M. Goldberg s'est retrouvé sur la chaîne de messagerie.
«Personne n'envoyait de plans de guerre par textos, c'est tout ce que j'ai à dire à ce sujet», a déclaré M. Hegseth lors d'un échange avec des journalistes après son atterrissage à Hawaï lundi, alors qu'il se dirige vers la région indo-pacifique pour son premier déplacement à l'étranger en tant que secrétaire à la Défense.
Dans un communiqué publié tard lundi, la porte-parole de la Maison-Blanche, Karoline Leavitt, a affirmé que le président avait toujours «la plus grande confiance» en M. Waltz et en l'équipe de sécurité nationale.
En début de soirée, le président a balayé l'affaire d'un revers de main. Il a relayé une publication d'Elon Musk sur les réseaux sociaux mettant en avant un article satirique d'un site d'information conservateur au titre cinglant : «Échecs 4D : Le génie Trump divulgue ses plans de guerre à The Atlantic, là où personne ne les verra jamais.»
Des responsables gouvernementaux ont utilisé Signal pour leurs correspondances, mais cette application n'est pas classifiée et peut être piratée. Les experts en confidentialité et en technologie affirment que cette application populaire de messagerie et d'appels vocaux chiffrés de bout en bout est plus sécurisée que les textos classiques.
Ce partage d'informations sensibles intervient alors que le bureau de M. Hegseth vient d'annoncer une répression des fuites d'informations sensibles, notamment l'utilisation potentielle de détecteurs de mensonges sur le personnel de la défense afin de déterminer comment les journalistes ont obtenu ces informations.
Sean Parnell, porte-parole de M. Hegseth, n'a pas immédiatement répondu aux demandes de réaction sur les raisons pour lesquelles le secrétaire à la Défense a publié des plans d'opérations de guerre sur une application non classifiée.
La gestion par l'administration de ces informations hautement sensibles a été rapidement condamnée par les législateurs démocrates. Le chef de file des démocrates au Sénat, Chuck Schumer, a demandé une enquête approfondie.
Certains républicains ont également exprimé leurs inquiétudes.
«Nous sommes très préoccupés par cette affaire et nous allons examiner la question de manière bipartite», a avancé le sénateur Roger Wicker, républicain du Mississippi et président de la commission sénatoriale des forces armées.
Le chef de la majorité au Sénat, John Thune, a indiqué vouloir en savoir plus sur ce qui s'est passé.
Le président républicain de la Chambre des représentants, Mike Johnson, s'est montré particulièrement indulgent.
«Je pense que ce serait une terrible erreur que des conséquences négatives soient infligées aux personnes impliquées dans cet appel, a déclaré M. Johnson. Ils ont fait du bon travail, la mission a été accomplie avec précision.»
Le traitement des informations de défense nationale est strictement régi par la loi centenaire sur l'espionnage, qui prévoit notamment des dispositions criminalisant le retrait de ces informations de leur «lieu de conservation légitime», même en cas de négligence grave.
Avec de l'information de l'Agence France-Presse.