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«Fierté Montréal a manqué l'occasion de montrer une réelle volonté de mettre ces valeurs à l'épreuve»
Des manifestants propalestiniens — à l'origine des manifestations qui ont perturbé les célébrations de Fierté Montréal le 10 et 11 août dernier — ont demandé la démission du directeur général de Fierté Montréal, Simon Gamache.
Les représentants d'Helem Montréal, Mubaadarat, Voix Juives Indépendantes Montréal (VJI) et de la Faction Anti Génocidaire et Solidaire (F.A.G.S.) ont rencontré les médias mardi pour faire le point sur les événements du 10 et 11 août dernier.
Les leaders de ces organisations affirment avoir engagé des discussions avec Fierté Montréal «afin de les inciter à dénoncer et à couper leurs liens avec les commanditaires et participants sionistes du Festival Fierté Montréal».
Fierté Montréal aurait refusé les demandes des organisations.
«Fierté Montréal a permis aux groupes et commanditaires sionistes de défiler avec des drapeaux israéliens dans la marche, trahissant la confiance de la communauté et mettant en danger les personnes marginalisées», estiment les représentants d'Helem Montréal, Mubaadarat, Voix Juives Indépendantes Montréal et de la Faction Anti Génocidaire et Solidaire.
«Bien que leur site Web présente une déclaration claire de "mission, vision et valeurs", Fierté a manqué l'occasion de montrer une réelle volonté de mettre ces valeurs à l'épreuve», ajoutent les organisations.
Helem Montréal et Mubaadarat déplorent également avoir été la cible «de provocations racistes et islamophobes» lors de la journée communautaire du 10 août. Les organisations affirment avoir observé plus de 10 incidents du genre.
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Des représentants d'Helem et Mubaadarat ont par ailleurs participé au défilé de Fierté Montréal, le 11 août dernier, souhaitant «donner de la visibilité à l'existence des communautés LGBTQ+ SWANA et arabes, tout en attirant l'attention des participant·e·s sur le génocide en cours».
Cette coalition a décidé de profiter de la minute de silence propre au défilé pour mettre en place un die-in. Celui-ci incluait en trame de fond des bruits d’avions militaires et des voix de civils en pleurs alors que certains marcheur·euse·s s’étaient recouverts de peinture rouge avant de se coucher sur le sol — «imitant ainsi une scène du quotidien des Gazaouis».
«Nous croyons de tout cœur que la libération queer ne peut être atteinte qu'avec une Palestine libre. Aucun·e de nous n'est libre tant que nous ne le sommes pas tous·tes», affirment-ils.
La F.A.G.S. a quant à elle perturbé le défilé du 11 août dernier. Le plus long blocus a duré près d'une heure, arrêtant le contingent de Fierté Montréal.
«Le groupe visait à exposer la mauvaise foi de Fierté Montréal, pour faire taire les critiques et éviter les perturbations. [...] L'action ciblait spécifiquement les contingents sionistes et corporatifs au sein du défilé», explique le regroupement d'organisation propalestinien.
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Helem Montréal, Mubaadarat, Voix Juives Indépendantes Montréal et de la Faction Anti Génocidaire et Solidaire affirment avoir subi des abus verbaux et physiques de la part de policiers ainsi que de «spectateurs sionistes».
«Le SPVM a physiquement agressé les manifestant·e·s, détruit des bannières et proféré des menaces», soutiennent les organisations.
La F.A.G.S. affirme que la malgré leur demande, aucun représentant de Fierté Montréal n'est venu discuter avec eux. «Les affirmations de Fierté et du SPVM concernant une résolution pacifique sont des mensonges flagrants», déplore le groupe.
Le groupe affirme avoir quitté les lieux volontairement afin d'assurer la sécurité de ses membres.
Helem Montréal, Mubaadarat, Voix Juives Indépendantes Montréal et de la Faction Anti Génocidaire et Solidaire demandent notamment des excuses publiques de la part de Fierté Montréal, le retrait des déclarations de Simon Gamache «affirmant que Fierté Montréal avait réussi à négocier avec les manifestants et que la situation avait pu être résolue pacifiquement» et que Fierté Montréal «se dissocie de l'apartheid sioniste».
Joint par Noovo Info concernant la tenue de ce point de presse, Fierté Montréal n'a pas souhaité de faire des commentaires ou réagir à ce point de presse.