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Des élus montréalais réclament deux nouvelles stations d’échantillonnages dans l’est de Montréal et demandent au gouvernement provincial de créer un registre public sur l’information environnementale, comme la loi le stipule.
Des élus montréalais réclament deux nouvelles stations d’échantillonnages dans l’est de Montréal et demandent au gouvernement provincial de créer un registre public sur l’information environnementale, comme la loi le stipule.
Des conseillers municipaux s’inquiètent de l’arrivée de nouveaux projets industriels dans ce qu'ils qualifient de «poumon noir» de Montréal, un secteur où la pollution de l’air est associée à de nombreux problèmes de santé, selon eux.
Julien Hénault-Ratelle et Alba Zúñiga Ramos, deux conseillers du parti d’opposition Ensemble Montréal, demandent à l’administration Plante d'exiger l’implantation de nouvelles stations d'échantillonnage de la qualité de l’air dans les secteurs d'Assomption-Sud-Longue-Pointe et dans le sud de Tétreaultville.
Selon eux, la station d’échantillonnage utilisée actuellement est trop loin des industries pour avoir un portrait réel de la qualité de l’air dans les quartiers résidentiels de l’est de la ville.
«La seule station d’échantillonnage de l’arrondissement est à l’extrémité ouest d’Hochelaga-Maisonneuve, alors quand on prend en considération les courants d’air dominants dans le secteur, malheureusement, les données de la station nous montrent la qualité de l’air qui se situe dans l’arrondissement Ville-Marie et non dans le secteur où sont présentes les industries lourdes», a expliqué Julien Hénault-Ratelle, en faisant référence aux nombreuses usines qui émettent des polluants dans l’est de la métropole.
En ajoutant la hausse considérable du trafic de camionnage et du passage des trains, la congestion routière due à la réfection du tunnel Louis-Hippolyte-La Fontaine et celle de l'autoroute 25, la fermeture de plusieurs bretelles de l'échangeur Souligny, et l’arrivée d’autres projets d’envergure comme la plateforme de transbordement de conteneurs de Ray-Mont Logistiques, «on va se retrouver devant une tempête parfaite qui aura un impact négatif sur la qualité de l’air du secteur», a dit craindre Julien Hénault-Ratelle.
Le conseiller de Tétreaultville a rappelé que les citoyens de l'est subissent historiquement le plus les effets néfastes de la pollution atmosphérique à Montréal.
L'espérance de vie dans des quartiers de l'est de Montréal est inférieure de neuf ans à celle de certains secteurs de l'ouest de l'île, selon des données divulguées par le Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux de l'Est-de-l'Île-de-Montréal en 2016. Julien Hénault-Ratelle croit que «la qualité de l’air est l’un des facteurs» qui expliquent «cet écart majeur».
Ensemble Montréal demande également à l'administration Plante de collaborer avec la Direction régionale de Santé publique afin d'effectuer une évaluation d'impact sur la santé du développement de l'est de la ville dans son ensemble.
«Cela permettrait d'estimer les répercussions du développement d'un secteur dans son ensemble en assurant de mesurer plusieurs indicateurs tels que la pollution de l'air, le bruit, les îlots de chaleur et l'accès à des espaces verts», peut-on lire dans un communiqué de presse du parti d’opposition.
Les élus de l'opposition demandent également à l'administration Plante d’exercer de la pression sur le gouvernement québécois pour qu'il mette finalement en place le registre public prévu par la Loi sur la qualité de l'environnement, et ce, dès cette année.
La Loi sur la qualité de l’environnement est en vigueur depuis 2018. L’article 118,5 de cette loi stipule que le ministère de l’Environnement doit tenir un registre public contenant une panoplie de renseignements sur des projets et des activités industriels.
Par exemple, le registre doit contenir la description et la source des contaminants provoqués par un projet, le type de rejet dans l’environnement, ou encore les conditions qu’un promoteur doit respecter, les interdictions et les normes particulières applicables à la réalisation de l’activité.
Cinq ans après l’entrée en vigueur de la loi, le registre n’existe toujours pas.
«Si nous voulons que l'Est arrête d'être reconnu comme le "poumon noir" de Montréal, il faut avoir l'ambition de renverser la vapeur pour assurer aux Montréalais un développement durable qui prend en considération la santé publique et l'environnement. Ce registre public permettrait aux citoyens de l'Est de savoir si les activités industrielles qui se situent près de chez eux sont sécuritaires et respectent les règles de protection de l'environnement», a fait valoir la conseillère Alba Zúñiga Ramos.
Il y a deux semaines, le ministre de l’Environnement, Benoit Charette, avait indiqué à La Presse Canadienne qu’il avait demandé aux équipes de son ministère de «présenter un calendrier de réalisation rapidement pour la mise en ligne de ce registre qui, rappelons-le, permettra une meilleure diffusion de l’information au public».