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«Mon ordre du jour est très simple... ce sont des armes, des armes et des armes», a déclaré le ministre ukrainien des Affaires étrangères, Dmytro Kuleba devant l'OTAN.
L'Ukraine a demandé aux habitants de son cœur industriel de partir pendant qu'ils le peuvent encore et a exhorté les nations occidentales à envoyer «des armes, des armes, des armes» jeudi, après le retrait des forces russes de la périphérie dévastée de Kyiv pour se regrouper pour une offensive dans l'est du pays.
L'invasion de la Russie, vieille de six semaines, n'a pas réussi à prendre rapidement la capitale ukrainienne et à atteindre ce que les pays occidentaux croient être l'objectif initial du président Vladimir Poutine de renverser le gouvernement ukrainien. La Russie se concentre désormais sur le Donbass, une région majoritairement russophone de l'est de l'Ukraine.
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À Bruxelles, le ministre ukrainien des Affaires étrangères, Dmytro Kuleba, a exhorté l'OTAN à fournir davantage d'armes à son pays déchiré par la guerre afin d'aider à prévenir de nouvelles atrocités comme celles signalées dans la périphérie nord de Kyiv. Les autorités ukrainiennes s'efforcent d'identifier des centaines de corps qui, selon elles, ont été retrouvés à Boutcha et dans d'autres villes après le retrait des troupes russes et de documenter ce qu'elles qualifient de crimes de guerre.
«Mon ordre du jour est très simple... ce sont des armes, des armes et des armes», a déclaré M. Kuleba en arrivant au siège de l'OTAN pour des entretiens avec les ministres des Affaires étrangères de l'organisation militaire.
«Plus nous aurons d'armes et plus tôt elles arriveront en Ukraine, plus de vies humaines seront sauvées», a-t-il ajouté.
Le ministre ukrainien des affaires étrangères, Dmytro Kuleba, s'entretient avec les médias alors qu'il arrive pour une réunion des ministres des affaires étrangères de l'OTAN au siège de l'OTAN à Bruxelles, le jeudi 7 avril 2022. (AP Photo/Olivier Matthys)
Certains pays de l'OTAN craignent d'être la prochaine cible de la Russie, mais l'alliance s'efforce d'éviter des actions qui pourraient entraîner l'un de ses 30 membres directement dans la guerre. Pourtant, le secrétaire général de l'OTAN, Jens Stoltenberg, a exhorté les pays membres à envoyer plus d'armes à l'Ukraine, et pas seulement des armes défensives.
«L'Ukraine mène une guerre défensive, donc cette distinction entre armes offensives et défensives n'a pas vraiment de sens», a-t-il déclaré.
Les pays occidentaux ont fourni à l'Ukraine des armes antichars et antiaériennes portables, mais ils ont été réticents à fournir des avions, des chars ou tout autre équipement que les troupes ukrainiennes devraient être entraînées à utiliser.
Interrogé sur ce que son pays recherchait de plus, M. Kuleba a énuméré des avions, des missiles terrestres, des véhicules blindés et des systèmes de défense aérienne.
Sabrina Rivet présente un récapitulatif de l'actualité de la journée en Ukraine au bulletin Noovo Le Fil 17 avec Noémi Mercier :
Depuis que Moscou a annoncé il y a plus d'une semaine qu'elle prévoyait concentrer ses forces à l'est, un nombre croissant de troupes de M. Poutine, ainsi que des mercenaires, a été signalé dans le Donbass, où des séparatistes soutenus par la Russie combattent les forces ukrainiennes depuis huit ans et contrôlent deux zones.
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Avant son invasion du 24 février, Moscou a reconnu les régions de Lougansk et de Donetsk comme des États indépendants. Des analystes militaires ont estimé que M. Poutine pourrait également chercher à prendre du territoire contrôlé par Kyiv.
La vice-première ministre ukrainienne Iryna Vereshchuk a exhorté les civils à évacuer vers des régions plus sûres avant qu'il ne soit trop tard.
«Plus tard, les gens seront sous le feu, et nous ne pourrons rien faire pour les aider», a dit Mme Vereshchuk.
Des habitants de Marioupol et des environs de l'est de l'Ukraine quittent un train pour être emmenés dans des résidences temporaires de la région de Nizhny Novgorod, à la gare de Nizhny Novgorod, en Russie, le jeudi 7 avril 2022. Environ 500 réfugiés de Marioupol sont arrivés jeudi à Nizhny Novgorod par un train spécial de l'est de l'Ukraine. (AP Photo)
Elle a révélé que les responsables ukrainiens et russes ont convenu d'établir 10 voies d'évacuation civiles depuis Donetsk, Louhansk et la région de Zaporijjia. Elle a indiqué que les habitants pourraient chercher la sécurité dans les villes de Zaporijjia dans le sud-est de l'Ukraine et de Bakhmout à l'est.
Le ministère britannique de la Défense a expliqué jeudi que la Russie ciblait la «ligne de contrôle» entre les zones contrôlées par les Ukrainiens et les rebelles dans le Donbass avec de l'artillerie et des frappes aériennes, en plus de bombarder des infrastructures à travers l'Ukraine pour épuiser la défense ukrainienne.
Le gouverneur de Donetsk, Pavlo Kyrylenko, a indiqué qu'au moins cinq civils avaient été tués et huit autres blessés par les bombardements russes mercredi.
Le ministère russe de la Défense a annoncé avoir frappé des sites de stockage de carburant autour des villes de Mykolaïv, Zaporozhe, Kharkiv et Chuguev pendant la nuit en utilisant des missiles de croisière tirés depuis des navires en mer Noire.
Un navire de la marine ukrainienne a pris feu dans des circonstances obscures dans la ville portuaire assiégée de Marioupol, selon des photos satellites analysées jeudi par l'Associated Press. Les images de Planet Labs PBC semblent montrer le navire de commandement ukrainien Donbas en train de brûler dans le port de la mer d'Azov mercredi après-midi, alors qu'un bâtiment voisin brûle aussi.
Des policiers travaillent sur le processus d'identification suite au meurtre de civils à Boutcha, avant d'envoyer les corps à la morgue, à la périphérie de Kiev, en Ukraine, le mercredi 6 avril 2022. (AP Photo/Rodrigo Abd)
La cause de l'incendie reste incertaine. Les forces russes se battent pour capturer Marioupol, ce qui permettrait à la Russie de sécuriser un couloir terrestre continu vers la péninsule de Crimée, que Moscou a saisie à l'Ukraine en 2014.
Les forces ukrainiennes présentes dans la ville pourraient également tenter de saborder le navire afin qu'il ne tombe pas entre les mains des Russes. Les séparatistes soutenus par la Russie dans l'est de l'Ukraine avaient accusé les forces ukrainiennes d'avoir incendié le navire comme une «provocation» pour «discréditer l'armée russe».
Le maire de Marioupol, Vadym Boichenko, a révélé que plus de 5000 civils avaient été tués pendant des semaines de bombardements et de combats, dont 210 enfants. Les attaques ont coupé la nourriture, l'eau, le carburant et les médicaments. Les responsables de la défense britannique ont précisé que 160 000 personnes restaient coincées dans la ville, qui comptait 430 000 habitants avant la guerre.
Alors qu'un état de calme provisoire est revenu dans la capitale après le retrait russe, la possibilité d'une nouvelle attaque autour de Kyiv et d'une escalade dans l'ouest de l'Ukraine demeure. Des sirènes de raid aérien ont de nouveau été entendues jeudi à Lyiv et dans la ville relativement sécurisée de Lviv, près de la frontière polonaise. Il n'y a eu aucun rapport immédiat de frappes contre les villes.
Oleksandr Shputun, le porte-parole de l'état-major général des forces armées ukrainiennes, a rapporté jeudi que la deuxième plus grande ville d'Ukraine, Kharkiv, restait bloquée près du Donbass. Il a ajouté que les forces russes menaient également des «mesures brutales» dans la région sud de Kherson, qu'elles détiennent.
La Cour pénale internationale a ouvert une enquête sur d'éventuels crimes de guerre en Ukraine. Dans les régions au nord de la capitale, des responsables ukrainiens ont recueilli des preuves d'atrocités russes au milieu de signes indiquant que les troupes de Moscou ont tué des gens sans discrimination avant de se retirer.
Un soldat ukrainien se tient près d'un appartement détruit par les bombardements russes à Borodyanka, en Ukraine, le mercredi 6 avril 2022. (AP Photo/Efrem Lukatsky)
Les autorités ukrainiennes ont déclaré que les corps d'au moins 410 civils avaient été retrouvés dans des villes autour de Kyiv, victimes de ce que le président ukrainien Volodymyr Zelensky a décrit comme une campagne russe de meurtres, viols, démembrements et tortures. Certaines victimes auraient été abattues à bout portant. Certaines ont été retrouvées les mains liées.
Les responsables occidentaux ont averti que des atrocités similaires ont probablement eu lieu dans d'autres zones occupées par les troupes russes. M. Zelensky a accusé les forces russes d'essayer de dissimuler des crimes de guerre dans des zones encore sous leur contrôle, «de peur que la colère mondiale suscitée par ce qui a été vu à Boutcha ne se répète».
«Nous avons des informations selon lesquelles les troupes russes ont changé de tactique et tentent de retirer les morts, les Ukrainiens morts, des rues et des caves du territoire qu'ils occupaient, a-t-il déclaré dans une allocution vidéo nocturne. Ce n'est qu'une tentative de cacher les preuves et rien de plus.»
Passant de l'ukrainien au russe, M. Zelenskyy a exhorté les Russes ordinaires «à affronter d'une manière ou d'une autre la machine répressive russe» au lieu d'être «assimilés aux nazis pour le reste de leur vie».
Le Kremlin insiste sur le fait que ses troupes n'ont commis aucun crime de guerre et a allégué que les images de brutalité sortant de Boutcha ont été mises en scène par les Ukrainiens.
Les corps étaient toujours ramassés dans la ville. Mercredi, les employés du cimetière ont commencé à charger plus de 60 corps dans un camion d'expédition d'épicerie afin qu'ils puissent être emmenés dans un établissement pour une enquête plus approfondie.
La police a dit avoir trouvé au moins 20 corps dans la région de Makariv à l'ouest de Kyiv. Dans le village d'Andriivka, les habitants ont déclaré que les Russes étaient arrivés début mars, avaient pris les téléphones des habitants et détenu puis relâché certaines personnes. D'autres rencontrèrent des destins inconnus. Certains ont décrit s'être abrités pendant des semaines dans des caves normalement utilisées pour stocker les légumes.
En réaction aux atrocités présumées, les États-Unis ont annoncé des sanctions contre les deux filles adultes de M. Poutine et indiqué qu'ils durcissaient les sanctions contre les banques russes. Le Royaume-Uni a interdit les investissements en Russie et s'est engagé à mettre fin à sa dépendance vis-à-vis du charbon et du pétrole russes d'ici la fin de l'année.
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Le Sénat américain prévoyait d'adopter jeudi une législation pour mettre fin aux relations commerciales normales avec la Russie, ouvrant la voie à des tarifs plus élevés sur certaines importations, et pour codifier l'action exécutive du président Joe Biden interdisant les importations de pétrole russe.
Un militaire ukrainien marche au milieu de chars russes détruits à Bucha, à la périphérie de Kiev, en Ukraine, le mercredi 6 avril 2022. (AP Photo/Felipe Dana)
L'Union européenne devrait également prendre des mesures punitives supplémentaires, notamment un embargo sur le charbon russe.
M. Zelensky a déclaré que les sanctions ne seraient efficaces que si elles incluaient une interdiction du pétrole russe, sur lequel l'Europe dépend fortement. Il a déclaré que les sanctions de l'Occident contre la Russie jusqu'à présent «ne peuvent pas être qualifiées de proportionnelles au mal que le monde a vu à Boutcha» et ailleurs.