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Il faut admettre que le trio avait toute une commande en ronde de classement.
Les jeunes Canadiens James Hedgcock, Tyler Rorke et Nick Wammes «sont venus pour apprendre», comme le dit l'expression consacrée. Mardi, aux Jeux olympiques de Paris, les sprinters par équipes ont appris à la dure.
Il faut admettre que le trio avait toute une commande en ronde de classement, alors qu'il devait se frotter aux cyclistes des Pays-Bas au Vélodrome national de Saint-Quentin-en-Yvelines, mardi.
En Jeffrey Hoogland, Harrie Lavreysen et Roy van den Berg, les Canadiens affrontaient les champions olympiques et du monde en titre. La veille, le trio néerlandais avait abaissé sa propre marque olympique à 41,279 secondes en qualifications. Ils avaient encore mieux en réserve.
Le trio a retranché encore quelques millièmes de seconde à sa marque mondiale en franchissant les 750 m en 41,191 (l'ancienne marque était de 41,225). Pour marquer le coup, ils l'ont de nouveau abaissée en finale, battant les Britanniques en 40,949.
L'Australie a devancé la France pour mettre la main sur le bronze.
Le Canada, qui participe au sprint pour la première fois aux JO, a finalement conclu en huitième place après avoir été vaincu par les cyclistes de la Chine dans sa dernière course.
«Nick est le seul d’entre nous qui a participé aux Jeux de Tokyo, a dit Rorke, 21 ans, de son coéquipier de 24 ans. Nous étions simplement trop jeunes, James (22 ans) et moi, pour y être. Pour l’âge de notre équipe, nous avons beaucoup de potentiel pour les années à venir.
«On a seulement besoin d’expérience. Ce trio ne court ensemble que depuis deux ans et demi. Les autres équipes courent ensemble depuis plusieurs années.»
À la poursuite par équipes féminine, c'est une formation minée par un virus que le Canada a envoyé sur le parquet de Saint-Quentin, alors que deux des membres de l'équipe — Erin Attwell et Ariane Bonhomme — sont aux prises avec une bactérie.
«C’était un peu difficile. Dans les dernières journées, on a deux filles qui sont tombées malades, dont moi, a déclaré Bonhomme, visiblement exténuée. On a été prises en charge rapidement, alors j’ai pu commencer les antibiotiques quelques heures après avoir ressenti les premiers symptômes. C’est sûr que je ne me sentais pas à 100 % sur la piste.»
Si l'équipe souhaitait obtenir un temps plus rapide, son chrono de 4:12,205 l'a assurée d'une qualification pour la suite de la compétition, mercredi. S'élançant quatrièmes, les Canadiennes (Maggie Coles-Lyster et Sarah van Dam complètent l'équipe) ont immédiatement connu leur sort: l'Irlande et le Japon avaient déjà inscrit des temps plus lents.
«On espérait vraiment pour un meilleur temps, mais on a passé les qualifications, a dit Bonhomme. Je sais qu’Erin et moi, on se sent mieux d’heure en heure. Avec 24 heures avant la prochaine course, on va continuer à se sentir mieux et on va tout faire pour entrer dans les rondes des médailles.»
Le Canada, huitième à Tokyo, pointe au septième rang mondial de la discipline, dominée par les Britanniques.
Chez les hommes, le mieux que pouvaient espérer Dylan Bibic, Mathias Guillemette, Michael Foley et Carson Mattern était de se qualifier pour la petite finale. Pour cela, ils devaient réaliser l'un des deux meilleurs temps des deux premières vagues.
Confronté à la France, le quatuor canadien a lancé sa course de façon effrénée, mais il a payé le prix en fin de parcours, alors que les favoris locaux n'étaient qu'à quelques dizaines de mètres de les rattraper.
«On n’avait pas le choix d’essayer le bronze. On est aux Jeux olympiques, au moins on essaie et si ça n’arrive pas, ça n’arrive pas, a expliqué Guillemette. Je pense que la course était trop longue de 500 m. On a payé pendant 500 m, on est tous endettés en ce moment!
«On n’aime pas exploser pendant un effort. Ce n’est pas un bon feeling quand tu sens l’équipe ralentir. Mais on court mercredi et on va tenter de faire un temps plus contrôlé.»
Avant que ce tour de classement ne prenne fin, les 3600 spectateurs entassés dans «le fourneau» de Saint-Quentin ont été témoins d'un autre record mondial quand les Australiens ont établi la nouvelle norme en 3:40,730.
Le décompte est maintenant à huit marques mondiales en deux jours de compétitions.
Le Canada, qui s'était classé sixième à Tokyo, effectuera un léger pas de recul cette fois: il affrontera mercredi la Belgique pour la septième place.
«On est la seule équipe qui n’a pas de vedette sur le World Tour, a souligné Guillemette. On peut quand même être là et être compétitifs, mais quand tu te compares à la Grande-Bretagne par exemple, leurs trois gars sont sur le World Tour. C’est difficile de compétitionner contre des gars financés par des clubs pros. Si on continue dans cette voie et qu’on fait plus de JO, on va arriver au même niveau.»
En plus des poursuites par équipes féminine et masculine, le sprint masculin est au programme de mercredi à Saint-Quentin, en plus du keirin féminin qui lancera sa compétition. Lauriane Genest a remporté le bronze à Tokyo et est de nouveau inscrite à Paris.