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Des experts financiers soulignent que la transition est un processus.
Le dernier chèque de paie d’une carrière de plusieurs décennies arrive vendredi prochain et le pécule que vous avez accumulé pendant ces années de travail deviendra désormais votre principale source de revenus. Le passage de l’épargne-retraite aux dépenses à la retraite peut être brutal.
Des experts financiers soulignent que la transition est un processus.
Les gens doivent se préparer psychologiquement à la retraite, explique Kurt Rosentreter, conseiller financier principal chez Patrimoine Manuvie.
«Il ne s’agit pas simplement de s’arrêter un jour et de commencer soudainement à vivre de ses économies», fait-il valoir.
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Il n'est pas nécessairement facile de prévoir le montant d’argent dont on aura besoin au cours des deux à trois prochaines décennies et de déterminer comment dépenser cet argent pendant ses années à la retraite.
M. Rosentreter estime que l’élaboration d’un plan de dépenses à la retraite devrait commencer au moins deux ans avant de quitter son emploi.
Cela signifie connaître son coût de la vie, les répercussions fiscales et comment vivre des revenus de placement passifs ou des revenus de location immobilière pour le reste de sa retraite.
«Tout d’un coup, votre argent pour la nourriture et tout le reste est désormais lié au marché boursier, au marché obligataire, à la politique, à l’économie, aux taux d’imposition, souligne M. Rosentreter. C’est assez intimidant.»
Avoir confiance dans ses flux de trésorerie prévus pour la retraite est essentiel lorsque l'on passe du mode épargne au mode dépenses – et aide à garder son calme lorsque les actions et les obligations ne se portent pas bien, soutient M. Rosentreter.
«Un plan écrit qui dit: "Voici combien vous avez, voici comment vous y accéderez au cours du mois prochain, de l’année prochaine, des 10 prochaines années, du reste de votre vie"», expose-t-il.
M. Rosentreter demande à ses clients de diviser leurs coûts de la vie en quatre catégories: les coûts fixes de base, tels que le logement, les factures de services publics, l’essence et la nourriture; les coûts variables fixes, tels que les cadeaux d’anniversaire; les dépenses discrétionnaires, telles que les repas au restaurant et les coûts de luxe, comme la conduite d’un VUS dispendieux.
«Vous commencez par les mathématiques de ce que sont les coûts de la vie. Vous ne pouvez pas entrer dans la retraite sans connaître les chiffres», note-t-il.
M. Rosentreter aide ensuite à prévoir les flux de trésorerie jusqu'à 100 ans avec toutes les informations sur les dépenses et les revenus.
Marlene Buxton, la principale planificatrice financière agréée à honoraires chez Buxton Financial for Retirement, convient qu'il est important d'avoir un plan pour réduire le stress des dépenses.
Les gens déplacent souvent une grosse somme d'argent vers un compte courant et dépensent à partir de celui-ci, note-t-elle. «Mais lorsque cela se produit, voir la valeur diminuer chaque mois n'est pas bon psychologiquement.»
Le choix du contenant dans lequel puiser en premier dépend des objectifs de retraite d'une personne, souligne Mme Buxton.
Par exemple, si une personne a un compte de retraite immobilisé (CRI), Mme Buxton recommande de le transférer vers un fonds de revenu viager à la retraite et d'en tirer un revenu chaque mois. Un retraité peut également retirer un montant minimal d'un fonds de retraite enregistré pour compléter son revenu. D'autres sources de revenus peuvent être des régimes de retraite à prestations déterminées et des épargnes libres d'impôt.
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Ensuite, il faut migrer vers le Régime de pensions du Canada (RPC) – ou le Régime de rentes du Québec (RRQ) – et la Sécurité de la vieillesse (SV), ajoute-t-elle. Même lorsque les gens pensent avoir suffisamment d’économies, il y a un certain niveau de stress et certains commencent même à limiter leurs dépenses quotidiennes, souligne Mme Buxton. Mais les dépenses quotidiennes ne sont pas ce qui fait baisser l’épargne, ajoute-t-elle.
«Ce sont les décisions plus importantes concernant le délai avant de réduire les dépenses ou le moment où commencer à percevoir certaines prestations comme le RRQ ou la SV ou l’âge de la retraite» qui affectent les flux de trésorerie à la retraite, note-t-elle.
M. Rosentreter estime que les retraités doivent revoir leurs plans de trésorerie une fois par an et évaluer leurs progrès.
«Vous avez besoin d’une sorte de tableau de bord qui ne se résume pas à des relevés d’investissement qui arrivent à la fin du mois et vous montrent si vous êtes en hausse ou en baisse», affirme-t-il.
Les plans financiers peuvent également changer dans les cas d'un divorce, de la mort d'un conjoint ou de problèmes de santé, fait valoir M. Rosentreter.
«Quels que soient les facteurs, il suffit de les intégrer dans les calculs, affirme-t-il. En fin de compte, il s'agit de mettre tout cela sur une feuille de calcul et de déplacer les chiffres pour voir où cela fonctionne.»