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Le gouvernement Legault a officiellement demandé à Ottawa d'adopter urgemment et de manière permanente des mesures qui redirigeront les demandeurs d'asile qui franchissent de manière irrégulière la frontière vers d'autres provinces au Canada.
Le gouvernement Legault a officiellement demandé à Ottawa d'adopter urgemment et de manière permanente des mesures qui redirigeront les demandeurs d'asile qui franchissent de manière irrégulière la frontière vers d'autres provinces au Canada.
Dans une lettre envoyée au gouvernement Trudeau, dont Noovo Info a obtenu copie, Québec soutient que l’arrivée «massive» de demandeurs d’asile en 2022 (plus de 39 000) lié aux migrants arrivés de manière conventionnelle créer une pression sur de nombreux services publics.
«La capacité d’accueil est désormais largement dépassée», peut-on lire dans la missive signée par le premier ministre Legault. Malgré la «longue tradition» en matière d’accueil de réfugiés, «cet afflux ne peut perdurer», fait savoir le gouvernement du Québec.
Crédit image | Cabinet du premier ministre Legault
Les enjeux humanitaires causés par l’arrivée importante de demandeurs d’asile inquiètent Québec, qui craint de ne plus pouvoir accueillir «dignement» les réfugiés. Faute de logements, de plus en plus de demandeurs d’asile se retrouvent en situation d’itinérance, indique-t-on.
Crédit image | Cabinet du premier ministre Legault
«Les organismes communautaires qui offrent du soutien sont à bout de souffle et les services publics font face à des pressions accrues», ajoute-t-on – une pression, dit Québec, devenue intenable et qui ne peut durer plus longtemps.
Crédit image | Cabinet du premier ministre Legault
Québec désire que la capacité d’hébergement temporaire du fédéral sur le territoire du Québec continue de décroître et souhaite un remboursement pour tous les coûts liés à «l’accueil et l’intégration» des demandeurs d’asile pour l’année 2021 et 2022. «Les coûts ont explosé et se chiffrent maintenant à plusieurs centaines de millions de dollars», peut-on lire.
Crédit image | Cabinet du premier ministre Legault
Le premier ministre du Québec s'est à nouveau dit «péoccupé» par le déclin du français, particulièrement à Montréal. «L'arrivée massive, dans la métropole québécoise, de dizaine de milliers de migrants dont une proportion importante ne parle pas français complexifie grandement notre tâche de francisation», souligne M. Legault.
Les services de francisation sont soumis à «une très forte pression», mentionne-t-on.
À VOIR | Un ancien demandeur d'asile explique pourquoi le chemin Roxham devrait rester ouvert
En réaction à cette lettre, le co-porte-parole de Québec solidaire (QS), Gabriel Nadeau-Dubois soutient qu'il ne faut pas «forcer les gens» par rapport au nombre de réfugiés à accueillir dans les provinces.
«Tout le monde s'entend sur l'importance d'une répartition équitable avec les autres provinces en matière d’accueil de personnes réfugiées. C'est dans l'intérêt de tous, mais ça ne doit absolument pas se faire en forçant les gens. Plusieurs réfugiés viennent au Québec pour retrouver leur famille et c'est un facteur-clé pour l’intégration au marché du travail, en particulier», a-t-il déclaré par voie de communiqué.
De plus, QS propose de suspendre ou renégocier l'Entente sur les tiers pays sûrs pour «mettre fin à la situation actuelle» à long terme.
«La seule solution durable pour mettre fin à la situation actuelle, demeure la suspension ou la renégociation de l’Entente sur les tiers pays sûrs, afin qu'on accueille ces personnes adéquatement, dans le cadre d'un processus officiel, sécuritaire et qui respecte les droits de tout le monde. C'est ce que Québec solidaire exige depuis des mois, et on ne lâchera pas le morceau», a ajouté M. Nadeau-Dubois.
Voyez les détails avec le journaliste Simon Bourassa dans la vidéo.
François Legault a réitéré qu’il était la responsabilité de Justin Trudeau d’entamer une discussion avec Joe Biden sur l’Entente sur les pays tiers, qui sera de passage à Ottawa en mars prochain.
En vertu de l’Entente sur les tiers pays sûrs, entrée en vigueur en 2004, le Canada et les États-Unis se reconnaissent mutuellement comme des «lieux sûrs» où chercher refuge et protection.
Cela signifie en pratique que le Canada peut refouler un réfugié potentiel qui arrive aux points d’entrée terrestres le long de la frontière canado-américaine, parce que ce réfugié doit poursuivre sa demande d’asile aux États-Unis, là où il est d’abord arrivé.
C’est cette entente qui avait poussé les demandeurs d’asile à emprunter le chemin Roxham, en Montérégie, parce que ce passage n’est pas un «point d’entrée officiel»; le Canada doit donc traiter leur demande d’asile.
En janvier dernier, le premier ministre Justin Trudeau a qualifié le Québec «généreux» dans l'accueil de demandeurs d'asile qui empruntent le désormais célèbre chemin Roxham, au sud de Montréal, pour entrer au pays, et salué la province pour son leadership en la matière.
De janvier à novembre 2022, 34 478 demandeurs d’asile ont été interceptés par la Gendarmerie royale du Canada (GRC) entre des postes frontaliers situés au Québec, soit la quasi-totalité de ceux qui sont entrés au Canada de façon irrégulière.
Dans une déclaration transmise à La Presse Canadienne en soirée, le bureau du ministre fédéral de l'Immigration, Sean Fraser, reconnaît que «le Québec a été soumis à une immense pression».
«C'est pourquoi le gouvernement du Canada a transféré des milliers de demandeurs d'asile en dehors du Québec vers l'Ontario depuis juin 2022», soutient-on.
«Nous travaillons également activement avec d'autres provinces et municipalités pour identifier de nouveaux hébergements temporaires. (...) Une approche pancanadienne est essentielle pour relever ce défi mondial.»
Avec des informations de la Presse canadienne