Début du contenu principal.
La FPHQ réunit près de 2500 travailleurs, incluant aussi des ambulanciers et du personnel de soutien et de bureau.
Un syndicat qui représente des répartiteurs de services de santé et d'urgence affirme que sans moyens financiers supplémentaires, un bris de service catastrophique pourrait éclater dans les centres d'appels du Québec.
La Fédération des employés du préhospitalier du Québec (FPHQ) dénonce une pénurie de personnel devenue insoutenable.
Dans le centre où travaille Stéphane Rainville, président de la Fraternité des répartiteurs médicaux d'urgence de Laurentides et Lanaudière, il n'est pas rare que quatre répartiteurs effectuent le travail de sept.
«Depuis le mois de janvier, il y a quasiment une vingtaine de personnes qui ont quitté. [...] Nous avons engagé sept cohortes depuis janvier, mais nous ne sommes pas capables de les garder», explique-t-il en entrevue. En ce moment, il reste 42 employés, en comptant ceux qui sont en congé maladie ou maternité.
À lire également: Québec toujours aussi dépendant des agences privées en santé
La FPHQ estime que le manque de personnel provoque des semaines de travail de plus 70 heures pour certains travailleurs.
«Ça a un impact sur le travail des autres, et veut, veut pas, c'est la goutte chinoise, affirme M. Rainville. À force d'en avoir de plus en plus, le monde tombe malade, et à un moment donné, il n'y a plus personne qui va répondre au bout de la ligne.»
Il s'agit de surcroît d'un métier qui peut être très lourd mentalement, alors que les répartiteurs médicaux sont confrontés à des drames humains à longueur de journée, dit-il.
M. Rainville attribue aussi la situation aux salaires qui sont offerts: «Tu commences à 21,37 $ de l'heure, alors que chez McDonald, tu es payé 20 $ de l'heure pour flipper des boulettes.»
Crise sans précédent dans les centres d’appels d’urgence du Québec. Les répartiteur(-trice)s médicaux(-ales) d’urgence sont au bout du rouleau!
— FPHQ (@fphqsyndicat) December 27, 2022
texte : https://t.co/MGTsU1J9Cv#assnat #Polqc @RadioCanadaInfo @LP_LaPresse @francoislegault @JdeMontreal @cdube_sante pic.twitter.com/90DjgMEDRA
La FPHQ rappelle que le travail des répartiteurs d'urgence exige des connaissances et de l'expertise en soins de santé de même qu'une capacité à décortiquer à distance les scènes d'incidents afin de pouvoir communiquer les bonnes directives aux personnes en détresse.
Le syndicat demande au gouvernement du Québec de signer rapidement une convention collective qui assurerait une stabilité au fonctionnement quotidien du travail des répartiteurs, sinon, des bris de service pourraient survenir.
La convention collective de ces travailleurs est échue depuis neuf mois.
La FPHQ réunit près de 2500 travailleurs, incluant aussi des ambulanciers et du personnel de soutien et de bureau.
«Nous reconnaissons le travail essentiel que font les répartiteurs préhospitaliers et souhaitons qu'il y ait une entente rapidement», a répondu par écrit à La Presse Canadienne le cabinet du ministre de la Santé, Christian Dubé. «Nous laisserons le processus de négociation avoir cours et ne ferons pas d'autres commentaires.»