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Le Canada a été dominant contre la Belgique. Ça devrait donc être facile contre la Croatie, une équipe moins bien classée qui n'a pas réussi à faire mieux qu'un nul contre le Maroc. N'est-ce pas? Ce n'est malheureusement pas comme ça que ça fonctionne.
Le Canada a été dominant contre la Belgique. Ça devrait donc être de la tarte contre la Croatie, une équipe moins bien classée qui n'a pas réussi à faire mieux qu'un nul contre le Maroc. N'est-ce pas?
Ce n'est malheureusement pas comme ça que ça fonctionne.
Bien des analyses ont mal vieilli et des paris ont été perdus parce leurs auteurs sont tombés dans le piège simpliste de la règle de trois. C'est une erreur qu'on voit plutôt souvent chez les gérants d'estrade en sports de combat. Le boxeur A a battu le boxeur B, le boxeur B a battu le boxeur C, le boxeur A ne devrait donc faire qu'une bouchée du boxeur C.
Chaque match a pourtant sa propre histoire. Les bons coups et les gaffes du passé deviennent plus souvent qu'autrement des arguments obsolètes dès qu'un nouvel adversaire se pointe le bout du nez. Au moment d'écrire ces lignes, l'Arabie Saoudite est incapable, malgré un effort plus que louable, d'acheter un but contre la Pologne. N'aurait-elle pas été destinée à un meilleur sort après sa victoire surprise contre l'Argentine?
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Brillants dans le rôle des gentils négligés lors de leur entrée en scène contre les Belges, les Canadiens doivent désormais maintenir leur niveau à la hauteur des standards qu'ils viennent eux-mêmes d'établir. À ceux qui les ont découverts en portant un regard curieux sur leur dernière affiche, ils doivent prouver que leur nouvel enthousiasme est justifié. Qu'ils ne sont pas un feu de paille.
Sans compter les enjeux beaucoup plus sérieux, dictés ceux-là par les chiffres, auxquels ils sont maintenant confrontés. Malgré tout le capital de sympathie que leur a valu leur performance contre les Diables rouges, elle ne leur a rapporté rien de plus qu'un gros zéro au classement. Un autre beigne, aussi savoureux soit-il, signifierait qu'il est temps de sortir de table.
La semaine dernière, en amont du match de son équipe contre le Canada, le sélectionneur belge Roberto Martinez a tenu des propos que les amateurs canadiens souhaiteront qu'ils ne s'avèrent pas prophétiques pour la suite du parcours de leurs favoris.
«Dans un premier match, vous avancez toujours dans une sorte de superbe illusion, guidés par la simple satisfaction d'avoir mérité le droit d'être là. Dans le deuxième, vous commencez à apprendre ce que ça prend vraiment pour jouer dans une Coupe du monde, pour affronter des équipes nationales auxquelles vous n'avez généralement pas accès. Puis rendu au troisième match, la réalité commence à vous rattraper. »
John Herdman a fait la moue lorsqu'on lui a relayé ces paroles plus tôt cette semaine.
«C'est un entraîneur d'expérience, il a l'habitude de cet environnement, il comprend ce que ça prend pour atteindre les dernières étapes de grandes compétitions, alors on peut certainement prendre acte de ce qu'il dit. Mais on a nous aussi de l'expérience dans de grands tournoi, assez pour reconnaître que tout est une question de mentalité. »
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«Nous venons de réaliser une performance dont on est fiers, mais il est primordial pour nous de ne jamais tomber dans la complaisance, a poursuivi Herdman. On travaille beaucoup avec les statistiques pour évaluer nos performances. Les chiffres disent que notre match contre l'Uruguay était une performance gagnante. Les chiffres disent que notre match contre le Japon était une performance gagnante. Et les chiffres disent que notre match contre la Belgique était une performance gagnante. On veut poursuivre dans la même veine. C'est là-dessus que se concentrent nos joueurs aujourd'hui en sachant qu'il y a un écart à combler entre nous et la Croatie, qui ont vraiment toute une équipe. »