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«Le budget fédéral représente une occasion manquée de relever les grands défis en matière de soins de santé auxquels sont confrontés les Canadiens»
Les premiers ministres des provinces se disent déçus que le gouvernement fédéral n'ait pas présenté de plan durable pour soutenir financièrement les systèmes de santé en difficulté du pays dans son nouveau budget.
Les premiers ministres avaient demandé au ministre de la Santé de négocier une nouvelle entente sur le financement accordé par le gouvernement fédéral aux soins de santé au Canada.
«Le budget fédéral représente une occasion manquée de relever les grands défis en matière de soins de santé auxquels sont confrontés les Canadiens», a déclaré vendredi le premier ministre de la Colombie-Britannique, John Horgan, président du Conseil de la fédération.
«Un financement fédéral accru, prévisible et à long terme peut faire une réelle différence dans la vie des Canadiens. Malheureusement, le budget fédéral ne livre pas la marchandise à cet égard», a indiqué M. Horgan.
Les provinces réclament que le gouvernement fédéral rehausse sa part des dépenses en santé, avec une augmentation immédiate d'environ 28 milliards $.
Ils veulent également des augmentations de financement minimales de 5 % par an, soutenant que le niveau actuel de 3 % signifie que les transferts ne suivent pas le rythme des augmentations de coûts annuelles.
À l'heure actuelle, les contributions fédérales aux systèmes de santé provinciaux augmentent conformément à une moyenne mobile sur trois ans du produit intérieur brut nominal. Grâce à des perspectives économiques plus favorables que prévu, les transferts augmenteront d'environ 4,8 %.
Le gouvernement a également récemment promis 2 milliards $ en financement ponctuel pour aider les systèmes de santé à surmonter les énormes arriérés chirurgicaux qui se sont accumulés pendant la pandémie.
Ces gains à court terme ne suffisent cependant pas à apporter des changements durables, soutiennent les premiers ministres.
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«Un investissement ciblé, ponctuel ou à court terme ne permettra pas de relever les défis auxquels sont confrontés les systèmes de santé au Canada», lit-on dans la déclaration des premiers ministres.
Le premier ministre Justin Trudeau dit être conscient que le gouvernement fédéral doit investir «de façon structurante» dans les soins de santé, mais il veut s'assurer qu'il obtient les meilleurs résultats.
«Nous nous devons d'être là en tant que partenaires, alors nous sommes en train d'avoir des discussions préliminaires avec les provinces sur comment on peut aller de l'avant», a déclaré M. Trudeau en français lors de sa première conférence de presse depuis le dépôt du budget.
M. Trudeau a déclaré dans le passé qu'il souhaitait traverser la pandémie de COVID-19 avant de renégocier la part du gouvernement fédéral dans les dépenses en santé.
Des organismes qui représentent les membres du personnel de la santé disent qu'ils ont également été laissés pour compte dans le budget fédéral. Ils soutiennent que le budget ne prévoit ni fonds ni plan pour lutter contre l'épuisement professionnel grave des travailleurs et des travailleuses ou l'état précaire des systèmes provinciaux à mesure que la pandémie se prolonge.
Ils placent maintenant leurs espoirs dans les négociations des premiers ministres avec le gouvernement fédéral.
SoinsSantéCAN, une association d'organisations de soins de santé et d'hôpitaux canadiens, a exhorté le gouvernement à rencontrer les dirigeants provinciaux et territoriaux.
«On nous a répété à maintes reprises que le mouvement en faveur de l'avenir du système de soins de santé du Canada s'amorcerait une fois la pandémie passée» , a déclaré le président Paul-Émile Cloutier dans un communiqué.
«Or, ce budget n'apporte pas de solution efficace à ce que notre système de santé subit depuis deux ans. Les Canadiens ne peuvent plus attendre que les dirigeants politiques bâtissent un système de soins de santé moderne qui offre un accès à des soins de grande qualité en temps opportun, où qu'ils soient dans le pays. Ils veulent et ils méritent de l'action dès maintenant.»
La Fédération canadienne des syndicats d'infirmières et d'infirmiers (FCSII) a dit qu'elle serait aux côtés des provinces pour demander des investissements accrus de la part des libéraux.
«Le gouvernement fédéral a l'obligation légale, en vertu de la Loi canadienne sur la santé, de s'assurer que les provinces et les territoires disposent de ressources suffisantes pour fournir tous les services de soins de santé au Canada, peu importe où nous vivons», a déclaré la présidente Linda Silas.
Le Canada consacre une plus grande partie de son produit intérieur brut à la santé que la moyenne de l'Organisation de coopération et de développement économiques, mais se classe derrière les pays pairs en termes de résultats.
Les négociations futures se concentreront sur l'amélioration des résultats, indique le budget, suggérant que plus d'argent viendrait avec des conditions telles qu'un meilleur accès aux soins de santé primaires et en santé mentale.