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L'organisation de Joe Biden a reconnu «des opinions divergentes», mais a affirmé que le parti s'unirait pour vaincre le républicain Donald Trump.
Le tollé suscité par la candidature à la réélection du président Joe Biden n'a montré aucun signe de ralentissement dimanche. Un cinquième sénateur exhorte Biden à se retirer de la course et à laisser les démocrates organiser un «processus ouvert» pour un nouveau candidat.
L'organisation de Joe Biden a reconnu «des opinions divergentes», mais a affirmé que le parti s'unirait pour vaincre le républicain Donald Trump.
Le sénateur de Virginie occidentale Joe Manchin, un indépendant qui envisageait de se présenter à la Maison-Blanche cette année et, en tant que démocrate, s'est souvent opposé à la direction de son parti, a été le dernier membre du Congrès à suggérer à Biden de se concentrer sur les mois restants de sa présidence, alors même que le président en exercice, âgé de 81 ans, prévoit un retour à la campagne cette semaine après s'être isolé dans sa maison de plage du Delaware alors qu'il avait la COVID-19.
«J'en suis venu à prendre la décision, le cœur lourd, que je pense qu'il est temps de passer le flambeau à une nouvelle génération», a annoncé M. Manchin dans une série d'entrevues avec une émission d'information dominicale.
Quelques dizaines de démocrates au Congrès ont déclaré qu'il était temps pour Joe Biden de quitter la course. Quatre sénateurs démocrates — Peter Welch, du Vermont, Jon Tester, du Montana, Martin Heinrich, du Nouveau-Mexique, et Sherrod Brown, de l'Ohio, — ont fait valoir que le président Biden devrait se retirer.
La performance du démocrate dans le débat a soulevé des questions ouvertes sur sa capacité à organiser une campagne convaincante pour vaincre Donald Trump, mais l'équipe du président a clairement indiqué que Biden était déterminé à remporter un second mandat et que la campagne était conçue pour remporter des élections serrées.
«Contrairement aux républicains, nous sommes un parti qui accepte — et même célèbre — les opinions divergentes, mais en fin de compte, nous nous unirons absolument pour battre Donald Trump en novembre prochain», a déclaré la porte-parole de la campagne Biden, Mia Ehrenberg.
Le sénateur Manchin a confié qu'il était convaincu que Biden avait la capacité de remplir son mandat, mais qu'il était préoccupé par le bilan d'une campagne.
«Je suis vraiment préoccupé par la santé et le bien-être du président», a expliqué M. Manchin, devenu indépendant en mai après des années en tant que démocrate. Il ne cherche pas à être réélu au Sénat.
Joe Biden a soutenu qu'il était prêt à retourner en campagne cette semaine et à contrer une «vision sombre» exposée par Trump. Le candidat démocrate a insisté sur le fait qu'il pouvait vaincre son rival lors d'un match revanche après le scrutin de 2020 et a rencontré sa famille et ses collaborateurs de longue date alors qu'il résiste aux efforts visant à le mettre de côté.
Néanmoins, Joe Manchin a déclaré que le président Biden devrait ouvrir la voie à d'autres démocrates et passer le reste de son mandat comme «le président qu'il a toujours voulu être, être capable d'unir le pays, de le rassembler» et de se concentrer sur la guerre à Gaza et sur la Russie. Le résultat, a déclaré M. Manchin, signifierait être «capable de montrer au reste du monde le transfert ordonné du pouvoir de la superpuissance mondiale».
Il a également déclaré: «Je crois sincèrement que le Parti démocrate a besoin d'un processus ouvert» pour choisir un nouveau candidat. M. Manchin a insisté sur le fait qu'il n'essayait pas de remplacer Kamala Harris, la vice-présidente. «Il s'agit d'une compétition saine», a argué le sénateur.
Joe Manchin, lui-même ancien gouverneur, a indiqué: «Je pense que nous avons beaucoup de talents sur le banc, beaucoup de bonnes personnes, et j'ai un faible pour les gouverneurs, car un gouverneur ne peut pas se permettre d'être partial. Ils ne peuvent pas se permettre d'être strictement partisans, parce que ce nid-de-poule ou ce pont n'arbore ni D ni R.»
Il a mentionné les gouverneurs Andy Beshear, du Kentucky, et Josh Shapiro, de Pennsylvanie, qui, a-t-il dit, «n'ont pas divisé leur État. Ils ne vous ont pas obligé à choisir un camp et à diaboliser l'autre. Ils ont rassemblé les gens. C'est ce que ferait un processus ouvert, je pense. Cela attirerait davantage de personnes dans un processus qui pourrait ramener des démocrates comme moi.»
Mais l'organisme chargé de l'élaboration des règles du Comité national démocrate poursuit son projet d'un appel nominal virtuel avant le 7 août pour désigner le choix pour la présidentielle, avant la convention du parti, qui doit avoir lieu plus tard dans le mois, à Chicago.
Certains partisans du président présents dans les journaux télévisés ont réagi aux appels à son retrait. Le représentant Ro Khanna, démocrate de Californie, a rappelé que Joe Biden disposait d'une coalition de soutien qui comprend des femmes afro-américaines, des cols bleus et des personnes âgées qui ont voté pour lui à la primaire.
«S'il se sent victime d'intimidation, ces électeurs auront le sentiment d'avoir été victimes d'intimidation», a analysé M. Khanna.
Le président de la Chambre, Mike Johnson, républicain de Louisiane, a également averti qu'une tentative visant à remplacer Biden en tête de liste pourrait se heurter à des contestations judiciaires après que quelque 14 millions de personnes ont voté pour lui lors des primaires démocrates à travers le pays.
«Il serait erroné et, je pense, illégal, conformément aux règles de certains de ces États, qu'une poignée de personnes se rendent dans une arrière-salle et changent de position parce qu'elles n'aiment plus le candidat. Ce n'est pas ainsi que c'est censé fonctionner», a-t-il fait remarquer.
Joe Manchin était présent dans State of the Union de CNN, This Week sur ABC et Face the Nation sur CBS. Ro Khanna était sur ABC et Mike Johnson sur ABC et CNN.