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On ne sait pas à quel moment le convoi de camions quittera les lieux et des manifestants ont indiqué qu'ils comptent y poursuivre leurs revendications jusqu'à ce que toutes leurs demandes soient satisfaites.
Les résidents d'Ottawa ont à nouveau reçu l'avis d'éviter les déplacements au centre-ville où se trouve toujours un bon nombre de camionneurs et d'autres manifestants qui s'opposent à des mesures sanitaires pour lutter contre la COVID-19. La population du centre-ville d'Ottawa a pu entendre une cacophonie de klaxons. Les conséquences de ces manifestations se sont fait sentir au-delà de la Colline du Parlement.
Nous conserverons aujourd’hui une très importante présence policière dans tous les lieux de manifestation majeurs. Merci de suivre les directives de la police, des intervenants d’urgence et des responsables de la Ville. #ottawa #ottnouvelle #ottcircule pic.twitter.com/1AsNC5Mcrd
— Ottawa Police (@OttawaPolice) January 30, 2022
Ne vous rendez pas au centre-ville et n’y circulez pas. Pour les résidents et les commerces du centre-ville, les policiers s’affairent à atténuer les effets de la manifestation, tels que les embouteillages et les véhicules stationnés, et remercient les résidents de leur patience. pic.twitter.com/q63LWsWtZR
— Ottawa Police (@OttawaPolice) January 30, 2022
Les trajets de plusieurs lignes d'autobus ont été modifiés près de la Colline. Un centre commercial, le centre Rideau, est demeuré fermé.
Présente à Ottawa, la journaliste de Noovo Info, Audrey Ruel-Manseau, indique qu'un nouveau convoi est arrivé à Ottawa durant la nuit et que les poids-lourds se sont stationnés sur la rue Wellington, entre les rues Metcalfe et Elgin. Ce tronçon était jusqu'alors fermé.
Les manifestants sont arrivés energisés et ont donné un nouveau souffle aux démonstrations d'occupation. Le bruit assourdissant des klaxons et les feux d’artifices ont fait résonner la ville jusqu'à tard dans la nuit et le chahut a repris très tôt dimanche matin.
Le Service de police d’Ottawa (OPS) estimait en fin de journée, samedi, que des milliers de personnes avaient convergé vers la capitale et ne rapportait aucun débordement.Des problèmes de congestion routière ont été observés dans un large périmètre autour du centre-ville et la journée de dimanche s’annonce similaire.
« Toute la journée durant, les policiers et les responsables de la circulation furent contraints de fermer plusieurs ponts interprovinciaux ainsi que plusieurs bretelles de sortie de la 417 vers Ottawa. Ces problèmes de circulation séviront toujours dimanche», a annoncé l’OPS, samedi soir.Le trafic est si dense autour de la Colline du Parlement, en raison des manifestants qui s'y trouvent depuis vendredi et samedi, que cela a rendu de nombreuses rues du centre-ville impraticables, selon le Service de police d'Ottawa.
Les camions qui sont parvenus à se rendre jusqu'au parlement la nuit dernière ont profité d'une brèche au niveau de la surveillance du réseau routier. Ils ont patienté durant des heures jusqu'à ce qu’il y ait une baisse de la garde, a confié l'un d'eux à Noovo Info.
«On était jammés, ils avaient fermé le centre-ville. On est passé par des petites rues no-trucks et on a surveillé les patrouilleurs sans arrêt. Quand on a vu qu'ils ne passaient pas, on s'est dit : Go. On a fait notre chemin jusqu'ici. On n'a pas dormi de la nuit», a confié l'un d'eux, qui préférait garder l'anonymat.Ses comparses et lui n'ont pas l'intention de bouger : «On a des réserves de fuel en masse!», a-t-il déclaré.
Une dizaine de poids lourds sont parvenus à se frayer un chemin à travers Ottawa durant la nuit de samedi à dimanche pour se joindre à ceux déjà stationnés devant la colline depuis vendredi.
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Une conseillère municipale, Catherine McKenney, dont le district recouvre le centre-ville d'Ottawa, a déclaré que la population commençait à en avoir marre de la présence des manifestants.
Les manifestations ont été «exceptionnellement perturbatrices» pour les résidents du centre-ville, a-t-elle dit.
«Je comprends que la police, tant locale que nationale, ne veuille pas engager la foule, mais à un certain point, on devra recevoir l'assurance que l'occupation de notre ville cessera.»
Selon un autre conseiller municipal, Mathieu Fleury, «les gens qui intimident nos voisins, bloquent nos rues, font du bruit et harcèlent nos autorités et nos journalistes n'ont pas leur place dans notre ville. Ils doivent partir.»
Prévue au départ pour être une protestation contre la vaccination obligatoire des camionneurs pour traverser la frontière canado-américaine, la manifestation s'est transformée en rassemblement contre Justin Trudeau et l'ensemble des mesures prises pour lutter contre la COVID-19.
Les policiers ont dû affronter plusieurs fois des manifestants, notamment des camionneurs qui bloquaient sporadiquement l'accès aux routes, mais ils ont désamorcé ces situations sans faire d'arrestation.
On ne sait pas à quel moment le convoi de camions quittera les lieux et des manifestants ont indiqué qu'ils comptent y poursuivre leurs revendications jusqu'à ce que toutes leurs demandes soient satisfaites.
Assis dans son camion, Scott Ocelak est de ceux qui ont prévenu qu'il comptait y rester jusqu'à mardi.
Comme lui, des milliers de personnes se sont jointes samedi au rassemblement qui était au départ une manifestation en appui aux camionneurs opposés à la vaccination obligatoire à la frontière canado-américaine. L'évènement est rapidement devenu une manifestation contre le premier ministre Trudeau et plusieurs autres mesures sanitaires.
Un peu avant 14h, un hélicoptère a survolé le parlement en transportant un message qui a soulevé la foule: «F...... Trudeau», pouvait-on lire en grosses lettres sous l'appareil.
L'espace aérien au-dessus de la Colline du Parlement est pourtant une zone d'exclusion aérienne.
Le groupe Canada Unity, qui fait partie des organisateurs du convoi, exige que le Sénat et la gouverneure générale Mary Simon obligent les gouvernements fédéral et des provinces à lever toutes les ordonnances de vaccination et autres restrictions de santé publique -- une impossibilité constitutionnelle.
La grande majorité des camionneurs au pays sont vaccinés, souligne toutefois l'Alliance canadienne du camionnage (ACC).
L'alliance estime qu'environ un dixième des camionneurs qui transportent des marchandises est touché par les exigences des deux côtés de la frontière canado-américaine, voulant que les conducteurs soient vaccinés afin de traverser librement.
L'ambiance samedi à Ottawa était, dans l'ensemble, joviale et pacifique. La police n'a souligné aucun accroc avec violence samedi, ce qu'elle craignait au départ, mais elle compte maintenir une forte présence policière dimanche dans la capitale fédérale.
Certains incidents ont cependant soulevé l'ire de personnes partout au pays.
La Légion royale canadienne, qui représente les vétérans au pays, la ministre de la Défense, Anita Anand et le chef d'état-major de la Défense, le général Wayne Eyre, ont tous fermement condamné le geste de la personne aperçue sur une vidéo sur Twitter en train de sauter sur la Tombe du Soldat inconnu.
D'autres protestataires ont accroché un drapeau canadien inversé et un écriteau anti-vaccin sur la statue de Terry Fox, un jeune Canadien mort d'un cancer après avoir traversé le pays en marathon avec une prothèse à la jambe droite, sous son genou amputé, pour sensibiliser les Canadiens à l'importance de soutenir financièrement la recherche sur le cancer.
Le geste des manifestants a suscité une vague d'indignation.
Des élus ont aussi dénoncé ceux qui affichaient des symboles nazis et des drapeaux confédérés, qui rappellent la période de l'esclavage aux États-Unis, déplorant un grand manque de jugement.
Parmi les manifestants qui déambulaient samedi dans les nuages de monoxyde de carbone, Jasmine, une brancardière qui travaille dans un hôpital de Montréal, n'était pas intéressée par les appels à la révolution ni par les slogans associés au mouvement QAnon entendus dans la foule. Elle s'est déplacée dans la capitale pour soutenir les camionneurs.
«Ils ont cédé devant les infirmières qui n'étaient pas vaccinées, alors ils n'ont pas le choix de céder à la demande des camionneurs», a expliqué celle qui préfère ne pas dire son nom de famille en faisant référence à la décision du gouvernement québécois de reculer sur la vaccination obligatoire du personnel de la santé.
Un autre manifestant qui a refusé de s'identifier transportait sur son dos une pancarte sur laquelle il était écrit: «On peut-tu s'aimer?».
«Tout le monde se divise, c'est hallucinant, on peut-tu juste s'aimer?», a indiqué l'homme qui se dit vacciné et contre toutes les mesures sanitaires.
Dans cette foule où se mêlaient sans complexe le drapeau des Patriotes et celui du Canada, deux pancartes sortaient du lot devant le parlement: celles de Phillipe Haggart et de son ami qui ont décidé de braver le froid, mais aussi certains manifestants hostiles, pour démontrer leur appui à la santé publique.
«Les vaccins sauvent des vies», pouvait-on lire sur la pancarte qu'il tenait au bout de ses bras. Rapidement des manifestants l'ont approché, certains faisaient preuve d'humour et d'autres d'agressivité.
Parmi les nombreux véhicules qui bloquaient les rues du centre-ville, une grue s'était installée sur la rue Wellington devant la colline du Parlement. Un énorme drapeau du Canada était accroché au mât de l'engin.
Près de la grue, un semi-remorque sur lequel il est écrit «F...... Trudeau» en grosses lettres est stationné bien en vue à l'entrée de la colline parlementaire.
Des journalistes de différents médias qui couvraient la manifestation ont rapporté avoir été intimidés verbalement et physiquement par des manifestants.
Avec les informations de La Presse canadienne.