Passer au contenu principal
À voir:

Début du contenu principal.

Société

Alcool au volant: quelle est la vraie différence entre le 0,08 et le 0,05?

«Nous sommes tous uniques face à l'alcool, selon notre système, notre digestion, notre façon de traiter l'alcool», a expliqué Geneviève Desautels.

/ CTV News

En matière de consommation d'alcool, que représente un taux d'alcoolémie de 0,05 pour une personne normale par rapport à un taux d'alcoolémie de 0,08 au volant?

Selon Geneviève Desautels, directrice générale d'Éduc'alcool, il est difficile de se prononcer avec précision, car cela dépend d'un ensemble de facteurs.

Ce texte est une traduction d'un article de CTV News Montreal.

«Nous sommes tous uniques face à l'alcool, selon notre système, notre digestion, notre façon de traiter l'alcool», a-t-elle expliqué. «Par exemple, après trois gorgées de vin, je le sais, je le sens, c'est bon, mais pour certains de mes amis, c'est après le troisième verre.»

Elle note que souvent, les gens pensent qu'ils sont capables de conduire alors que c'est le contraire qui est vrai.

«C'est pourquoi le message de la SAAQ est toujours "quand tu bois, tu ne conduis pas", parce qu'il est très difficile de prendre le sentiment et de prendre une décision basée sur ce sentiment», a précisé Mme Desautels.

«Il faut comprendre que l'alcool affecte la façon de voir et de ressentir les choses.»
- Geneviève Desautels, DG d'Éduc'alcool

Éduc'alcool, un organisme à but non lucratif, est né il y a 35 ans de la volonté de plusieurs personnes impliquées dans des organismes liés à l'alcool, dont la Société des alcools du Québec (SAQ), la Régie des alcools, des courses et des jeux du Québec (RACJ), ainsi qu'un établissement vinicole et une distillerie.

À VOIR AUSSI | Nouvel engouement pour les mocktails, mais les gens consomment toujours

Motion rejetée

La Coalition Avenir Québec (CAQ) a voté jeudi contre une motion visant à ajouter des sanctions administratives pour les conducteurs dont le taux d'alcoolémie dépasse 0,05, et ce, malgré une campagne de longue haleine menée par un couple montréalais à la suite du décès de leur fille, Jessica Sarli-Rivera, en 2017.

La jeune femme de 26 ans a été tuée lorsque la voiture dans laquelle elle se trouvait, conduite par un conducteur ivre, a été impliquée dans une collision.

Au Canada, un taux d'alcoolémie supérieur à 0,08 constitue une infraction pénale.

La motion visant à ajouter des sanctions administratives à partir d'un taux d'alcoolémie de 0,05, à l'instar d'autres provinces canadiennes, a été présentée à l'Assemblée nationale jeudi par le leader parlementaire du Parti libéral du Québec (PLQ), Monsef Derraji.

«En Colombie-Britannique, par exemple, grâce à cette mesure, il y a eu une baisse de 52% des accidents mortels», a indiqué le député Derraji.

La motion a été rejetée par 31 voix contre 67, bien que Québec Solidaire (QS) et le Parti Québécois (PQ) aient voté en faveur de la motion des libéraux.

À VOIR AUSSI | Outré par le cocktail de financement, un père endeuillé demande de réduire la limite d’alcool au volant

Antoine Bittar dit qu'il n'a pas été surpris que la CAQ ait voté contre la motion.

«Tout ce qu'ils [la CAQ] disaient n'était que des mots», a-t-il dit à CTV News. «J'avais un petit espoir, mais j'ai été très déçu.»

Il affirme que lui et sa femme, Élizabeth Rivera, continueront à faire du lobbying afin de «sauver des vies et d'empêcher d'autres familles de vivre ce que nous vivons».

«C'est très dur. C'est très émouvant. Nous sommes très fatigués, Elizabeth et moi, mais nous avons le sentiment d'être soutenus par beaucoup de gens», a-t-il ajouté. «Les gens réalisent de plus en plus de choses, mais ils posent toujours la même question: pourquoi ne le font-ils pas? C'est une grande frustration pour nous. Nous disons : "Ne nous demandez pas notre avis, appelez votre député, demandez-lui de faire pression, demandez-lui d'obtenir de vraies réponses".»

«Calcoolateur»

Bien que les données indiquant le nombre moyen de verres qu'une personne peut consommer soient considérées comme dépassées, Éduc'alcool dispose d'un «alcootest» qui permet à une personne d'entrer ses données pour connaître son taux d'alcoolémie maximal.

Par exemple, pour un homme moyen pesant 180 livres, boire une canette de bière signifie que son taux d'alcoolémie serait d'environ 0,016 après une demi-heure.

L'organisation conclut que «votre taux d'alcoolémie actuel indique que vous pouvez conduire».

Cependant, pour une femme moyenne pesant 155 livres, son taux d'alcoolémie serait d'environ 0,024 après une demi-heure si elle avait bu une bière.

Deux bières signifieraient un taux d'alcoolémie de 0,040 pour un homme moyen et de 0,057 pour une femme après une demi-heure.

Selon la proposition des libéraux, une femme ne pourrait donc pas conduire, mais un homme aurait besoin d'une troisième bière pour que son taux d'alcoolémie dépasse la limite (0,063).

De même, pour un verre de vin, deux verres seraient trop pour une femme moyenne (0,056) par rapport à un homme qui serait à 0,063 après trois verres.

À la limite criminelle actuelle de 0,08 le taux d'alcoolémie d'un homme moyen serait considéré comme illégal après quatre canettes de bière ou quatre verres de vin; pour une femme, ce serait trois canettes de bière ou trois verres de vin.

Ces calculs sont des estimations, et toute personne envisageant de boire doit toujours pécher par excès de prudence avant de prendre le volant.