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Les députés caquistes ont tous voté contre la motion libérale qui proposait d'abaisser le taux d'alcoolémie à 0,05.
Les députés caquistes ont voté en bloc contre la motion libérale qui proposait d'abaisser à 0,05 le taux d'alcoolémie permis au volant.
Cette motion pilotée par le leader parlementaire du Parti libéral du Québec (PLQ), Monsef Derraji, a été battue jeudi, 31 voix contre 67.
M. Derraji voulait que le Québec imite les autres provinces et impose des sanctions administratives aux conducteurs dès que leur alcoolémie atteint 0,05. Il soulignait que c'était une recommandation de la Santé publique.
À l'heure actuelle, au Canada, une alcoolémie à 0,08 constitue une infraction criminelle. Or, toutes les provinces canadiennes, à l'exception du Québec, imposent des sanctions administratives dès 0,05.
Par exemple, en Colombie-Britannique, grâce à cette mesure, il y a eu une baisse de 52 % des accidents mortels, a fait valoir M. Derraji.
À REVOIR | Notre journaliste a testé un simulateur de conduite après avoir consommé quelques verres. Les résultats sont troublants:
Jeudi, la ministre des Transports, Geneviève Guilbault, a plaidé que le Québec est parmi les juridictions les plus sévères au Canada en matière de conduite avec les facultés affaiblies.
«On a le programme de réhabilitation le plus long, le plus encadrant, le programme d'antidémarreur obligatoire le plus sévère, les saisies de véhicules les plus sévères, la tolérance zéro pour les nouveaux conducteurs», a-t-elle énuméré.
Le gouvernement Legault manque de «courage» et se retrouve «isolé», estime Monsef Derraji. «Qui appuie le gouvernement aujourd'hui dans cette décision? a-t-il lancé en mêlée de presse. Si un lobby a des arguments, je les invite à les sortir sur la place publique.»
Québec solidaire (QS) et le Parti québécois (PQ) ont quant à eux voté en faveur de la motion libérale.
«L'objectif, (...) c'est de sauver des vies et d'éviter des accidents malheureux. C'est ça, l'objectif de réduire à 0,05», a expliqué en point de presse la co-porte-parole de QS, Émilise Lessard-Therrien.
L'Abitibienne a reconnu que les gens qui prennent un verre en région ont moins d'options de transport en commun, mais il s'agit là d'une raison de plus pour développer le réseau, a-t-elle dit.
«C'est aussi dangereux, quelqu'un qui prend le volant, qui n'est pas en état de conduire, à Matane que ça l'est dans un grand centre», a acquiescé le député péquiste Pascal Bérubé.
Mme Guilbault a rappelé que dans le passé, le gouvernement libéral a eu l'occasion d'abaisser le taux d'alcoolémie à 0,05, mais ne l'a pas fait, ce à quoi a répondu le chef intérimaire du PLQ, Marc Tanguay: «Je pense qu'on est rendu là en 2024 au Québec».
La semaine dernière, le PLQ s'est joint à Antoine Bittar et Elizabeth Rivera pour réclamer que le Québec impose des sanctions administratives, comme une suspension temporaire du permis de conduire, dès 0,05.
Le couple — qui a perdu un enfant à cause d'un ivrogne récidiviste du volant — a d'ailleurs causé une commotion en déclarant avoir dû verser 200 $ à la Coalition avenir Québec (CAQ) pour pouvoir parler deux minutes à Mme Guilbault des ravages de l'alcool au volant.
Il a depuis été remboursé.
La ministre Guilbault n'a cependant montré aucun signe de vouloir profiter de l'étude du projet de loi 48, qui vise à améliorer le bilan québécois en matière de sécurité routière, pour abaisser le taux d'alcoolémie à 0,05 (50 mg d'alcool/100 ml de sang).