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«Ce qu’ils veulent, c’est un procès public, alors on s’en va à procès dans ce dossier et on va le gagner.» - Me Jessy Héroux, avocat de Jonathan Bettez et sa famille
Jonathan Bettez ne lâchera pas le morceau dans la poursuite de 10 millions de dollars qu’il a intentée avec sa famille contre la Sûreté du Québec (SQ) et le Procureur général du Québec en lien avec la disparition et le meurtre de Cédrika Provencher.
Bettez et sa famille n’accepteront pas d'entente dans ce dossier, ont-ils informé la population par le biais de leur avocat, Me Jessy Héroux, vendredi, au palais de justice de Montréal.
«Ils ont entrepris leur poursuite il y a plus de quatre ans parce qu’ils voulaient que la Sûreté du Québec rende des comptes publiquement et réponde de ses actes», a déclaré Me Héroux devant les médias. «C’est toujours leurs intentions.»
«Ce qu’ils veulent, c’est un procès public, alors on s’en va à procès dans ce dossier et on va le gagner», a insisté l'avocat des Bettez.
À la suite des audiences du jour, Me Héroux s’est à nouveau réjoui d’avoir obtenu du juge plus tôt cette semaine ce qu’il considère comme une «victoire», soit le refus d’un huis clos permanent dans le procès; pas parce que les Bettez veulent «entraver le travail des policiers» – ils veulent «que le meurtrier de Cédrika Provencher soit arrêté et soit mis derrière les barreaux» –, mais bien parce qu’ils considèrent que les autorités se sont acharnés sur Jonathan Bettez dans leur recherche de l’assassin de la fillette de 9 ans en 2007.
«On est conscients que chaque fois qu’une information est diffusée dans le public, c’est susceptible de compliquer la tâche des policiers qui en ce moment cherchent activement la personne qui a enlevé et tué Cédrika Provencher. Cette personne, ce n'est pas Jonathan.»
Reste que les Bettez auraient «voulu avoir un débat public sur la preuve d’ADN, sur les descriptions physiques des suspects et sur les parades d’identification et ainsi que leurs résultats».
«Ce n’est que partie remise et ça viendra sans doute plus rapidement qu’on le pense», a prévenu Me Héroux.
Les avocats de la partie défenderesse n’ont pas commenté l’affaire, vendredi. La SQ ne voulait pas que le procès soit complètement public de peur que la preuve sorte et que la personne responsable du meurtre de Cédrika Provencher, si elle connaît les faits, puisse modifier son témoignage et déjouer les techniques de l’enquête, qui est toujours ouverte.
Or, les détails du procès seront publics à la base, mais des ordonnances de non-publication pourraient être émises au cas par cas.
Par exemple, le juge Grégory Moore pourrait demander à Bettez et à ses parents de sortir de la salle lors des procédures judiciaires advenant la présentation de preuves sensibles en audience.
À VOIR ÉGALEMENT | Disparition de Cédrika Provencher: le fil des événements
Les autorités ont longtemps considéré que cette personne responsable était Jonathan Bettez. La SQ le considère toujours comme le «principal suspect» en lien avec la disparition de Cédrika à Trois-Rivières en 2007.
Bettez n’a pas été accusé dans l’affaire. La cour avait tranché en 2018, après la découverte des ossements de la fillette en 2015 et une opération d’arrestation de Bettez pour une affaire de pornographie juvénile en 2016, que la SQ n’avait pas obtenu la preuve contre le suspect dans les règles de l’art.
Cedrika Provencher, née en 1998, a été vue pour la dernière fois le 31 juillet 2007, alors qu'elle jouait à l'extérieur près de chez elle à Trois-Rivières. Malgré des efforts considérables de la part des autorités et de la communauté pour la retrouver, Cedrika n'a jamais été retrouvée vivante.
Son enlèvement a déclenché une mobilisation nationale, avec des milliers de volontaires et d'enquêteurs travaillant ensemble pour tenter de la localiser.
En décembre 2015, ses restes ont été découverts dans une forêt près de Trois-Rivières, mettant fin à l'espoir de la retrouver saine et sauve.
La disparition de Cédrika Provencher a eu des répercussions importantes au Canada, entraînant des changements dans les protocoles de recherche d'enfants disparus et suscitant une prise de conscience accrue de l'importance de la sécurité des enfants. À ce sujet, une application mobile visant à aider à retrouver les enfants disparus verra bientôt le jour au Québec. AlertEnfant+ se veut un outil supplémentaire qui permettra de «mobiliser en priorité les gens à proximité de l'évènement» concernant les jeunes dont on aurait perdu la trace.