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Selon les premières projections, la gauche française a remporté la majorité des sièges aux législatives.
La coalition de gauche Nouveau Front populaire (NFP) a causé la surprise, arrivant en tête du second tour des élections législatives françaises avec 182 sièges, selon les résultats officiels définitifs. Elle n'obtient toutefois pas la majorité.
Le chef de La France insoumise (LFI), Jean-Luc Mélenchon, n'a pas tardé à prendre la parole en marge de la victoire du Nouveau Front populaire, dont il fait partie. «La défaite du président de la République et de sa coalition est clairement confirmée. Le président doit s’incliner et admettre cette défaite sans tenter de la contourner de quelconque façon que ce soit», a-t-il lancé, invitant par le fait même le premier ministre français, Gabriel Attal, à démissionner.
Lors de son discours en marge des premiers résultats, M. Attal a justement annoncé qu'il remettrait sa démission lundi, mais qu'il demeurerait en poste autant que la situation l'exigerait. Selon la coutume, le premier ministre sortant présente sa démission après le vote, et ce, peu importe le résultat.
«J'assumerai bien évidemment mes fonctions aussi longtemps que le devoir l'exigera', a indiqué M. Attal, alors que Paris accueillera les Jeux olympiques du 26 juillet au 11 août.
«Ce soir, une nouvelle ère commence», a dit M. Attal.
C'est Emmanuel Macron qui choisira qui sera le prochain premier ministre.
Le premier secrétaire du Parti socialiste, membre de la coalition de gauche, Olivier Faure, a aussi salué la victoire de son camp contre «les dangers de l'extrême droite».
«Ce vote a permis d'éviter le pire», a-t-il déclaré.
L’alliance centriste du président Emmanuel Macron, Ensemble, est quant à elle arrivée en deuxième position et disposera de 168 sièges à l'Assemblée nationale.
Le Rassemblement national (RN), parti d'extrême droite qui avait fini en tête au premier tour, est arrivé troisième contre toute attente. Il a cependant obtenu un nombre record de sièges et sera représenté par 143 députés.
Quelque 289 sièges étaient nécessaires pour obtenir une majorité à l'Assemblée nationale.
«Je tiens à remercier les électeurs du RN et de ses alliés pour le sursaut patriote sans précédent qu’ils ont exprimé. Je veux saluer leur mobilisation, leur constance, mais également leur sérénité face aux caricatures, aux campagnes de désinformation et, souvent, le mépris de nos adversaires», a exprimé le président du RN, Jordan Bardella, en marge des premières projections.
M. Bardella s'en est justement pris à la coalition de gauche ainsi qu'aux stratégies de ses adversaires.
«Malheureusement, l'alliance du déshonneur et les arrangements électoraux dangereux passés par Emmanuel Macron et Gabriel Attal avec les formations d'extrême gauche privent ce soir les Français d'une politique de redressement qu'ils ont pourtant plébiscité largement en nous plaçant en tête des élections européennes et dimanche dernier lors du premier tour. Ce soir, ces accords électoraux jettent la France dans les bras de l'extrême gauche de Jean-Luc Mélenchon», a-t-il déploré.
Emmanuel Macron a pris un pari énorme quand il a dissous la chambre basse du Parlement et convoqué des élections rapides après que ses centristes ont été battus aux élections européennes du 9 juin.
Les résultats des élections anticipées dans ce pays doté de l'arme nucléaire influenceront la guerre en Ukraine, la diplomatie et la stabilité économique de l'Europe, et ont affaibli le président Emmanuel Macron pour les trois années restantes de sa présidence.
Le premier tour, le 30 juin, avait vu les gains les plus importants jamais enregistrés pour le RN anti-immigration et nationaliste, dirigé par Marine Le Pen.
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Un peu plus de 49 millions de personnes étaient inscrites sur les listes électorales pour ces élections qui déterminaient quel parti contrôlera les 577 membres de l'Assemblée nationale, l'influente chambre basse du Parlement français, et qui sera premier ministre. Avec le soutient à M. Macron érodé, le président sera contraint de partager le pouvoir avec des partis opposés à la plupart de ses politiques pro-entreprises et pro-Union européenne.
Le racisme et l'antisémitisme ont entaché la campagne électorale et plus de 50 candidats ont déclaré avoir été agressés physiquement, fait inhabituel en France. Le gouvernement a déployé 30 000 policiers le jour du scrutin.
Ces tensions accrues surviennent alors que la France se prépare pour un été unique: Paris accueillera des Jeux olympiques particulièrement ambitieux, l'équipe nationale de soccer a atteint la demi-finale de l'Euro 2024 et le Tour de France sillonne le pays aux côtés de la flamme olympique.
Les électeurs résidant dans les Amériques et dans les territoires français d'outre-mer de Saint-Pierre-et-Miquelon, Saint-Barthélemy, Saint-Martin, Guadeloupe, Martinique, Guyane et Polynésie française ont voté samedi.
Ces élections auraient pu donner à la France son premier gouvernement d'extrême droite depuis l'occupation nazie pendant la Seconde Guerre mondiale si le RN remportait la majorité absolue et que son leader Jordan Bardella, 28 ans, devenait premier ministre. Le parti est arrivé en tête au premier tour de la semaine précédente, suivi par la coalition de partis de centre gauche, d'extrême gauche et des Verts, et par l'alliance centriste de Macron.
S'il remportait la majorité, Emmanuel Macron aurait été contraint de partager le pouvoir dans un arrangement délicat connu en France sous le nom de «cohabitation».
Finalement, aucun parti n'a la majorité, ce qui pourrait inciter M. Macron à poursuivre les négociations afin de former une coalition avec les partis de centre gauche ou à nommer un gouvernement technique, soit sans affiliation politique.
Cette situation est sans précédent pour la France moderne et rendra plus difficile pour la deuxième économie de l'Union européenne de prendre des décisions audacieuses concernant l'armement de l'Ukraine, la réforme de la législation du travail ou la réduction de son énorme déficit. Les marchés financiers sont nerveux depuis que M. Macron a surpris tout le monde, y compris ses plus proches alliés, en juin, en annonçant des élections anticipées.
Au préalable de l'élection, le président Macron a assuré qu'il ne démissionnerait pas et qu'il resterait président jusqu'à la fin de son mandat en 2027.
De nombreux électeurs français, en particulier dans les petites villes et les zones rurales, sont mécontents de leur situation financière et par une direction politique parisienne considérée comme élitiste et indifférente aux luttes quotidiennes des travailleurs. Le RN s'est rapproché de ces électeurs, souvent en accusant l'immigration d'être responsable des problèmes de la France, et a obtenu un soutien indéfectible au cours de la dernière décennie.
Marine Le Pen a assoupli de nombreuses positions du parti — elle n'appelle plus à quitter l'OTAN ou l'Union européenne — pour le rendre plus accessible. Mais les valeurs fondamentales d'extrême droite du parti demeurent. Il souhaite un référendum sur la question de savoir si le fait d'être né en France suffit à mériter la citoyenneté, pour restreindre les droits de personnes ayant la double citoyenneté et à accorder à la police plus de liberté pour utiliser des armes.
Avec la collaboration de Laurie Gervais pour Noovo Info.