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Au cours de son premier mandat, M. Trump a soutenu le projet de pipeline Keystone XL de TC Énergie.
La première ministre de l'Alberta, Danielle Smith, annonce que son gouvernement cherche des façons d’encourager les sociétés de pipelines à accroître leur capacité et à augmenter les volumes d’exportation de pétrole et de gaz de l’Alberta vers les États-Unis.
Cependant, Mme Smith précise aussi que son gouvernement ne souhaite pas subventionner directement un projet de pipeline transfrontalier, préférant plutôt trouver des moyens d'atténuer les risques financiers dans le cadre d'un éventuel investissement du secteur privé.
«Nous cherchons à établir des liens avec les États-Unis, à voir s’ils sont prêts à nous aider à acheminer davantage de produits vers les États-Unis», a avancé Mme Smith, lundi, devant les journalistes, lors d’un événement organisé dans le comté de Leduc, en Alberta.
«Peut-être que, pour réduire les risques du projet, il faudrait qu’un partenaire américain, une société américaine de construction de pipelines, s’associe à nos entreprises ici», a-t-elle ajouté.
«Nous ne pensons pas que la meilleure façon de procéder soit d’investir de l’argent public, mais nous pensons qu’il y a d’autres choses que nous pouvons faire pour modifier le profil de risque.»
La principale province productrice de pétrole et de gaz du Canada désire élargir son accès aux pipelines vers les États-Unis à la suite de la victoire de Donald Trump à l’élection présidentielle américaine.
M. Trump a en général été un fervent partisan du pétrole et du gaz.
Au cours de son premier mandat, M. Trump a soutenu le projet de pipeline Keystone XL de TC Énergie, qui aurait transporté du pétrole de l’Alberta vers les États-Unis, mais qui a été abandonné lorsque le président Joe Biden a révoqué son permis pour des raisons environnementales.
TC Énergie n’est plus propriétaire du réseau de pipelines Keystone, l’ayant transformé en une société distincte appelée South Bow, mais certains observateurs du secteur se demandent si le projet pourrait être relancé.
Dans une entrevue accordée à La Presse Canadienne la semaine dernière, le président et chef de la direction de TC Énergie, François Poirier, a indiqué que le gouvernement de l’Alberta avait contacté la société pipelinière de Calgary pour voir si le projet Keystone XL pouvait être relancé ou s’il existait d’autres moyens d’augmenter les volumes d’exportation de pétrole et de gaz de l’Alberta vers les États-Unis.
La semaine dernière, une porte-parole de South Bow n’a pas précisé si la société était intéressée par la relance du projet Keystone, mais a dit que South Bow «soutenait les efforts visant à transporter davantage de pétrole brut canadien pour répondre à la demande américaine».
En 2020, le gouvernement albertain de l’ancien premier ministre Jason Kenney a accepté d’investir environ 1,5 milliard $ en capitaux propres dans le projet Keystone XL afin de relancer le projet de pipeline qui était au point mort.
Ces dernières années, les nouveaux projets de pipelines sont devenus extrêmement controversés. Des projets très médiatisés, tels que l’extension de l’oléoduc Trans Mountain et le gazoduc Coastal GasLink, ont été entachés par des protestations environnementales et autochtones ainsi que par des dépassements de budget.
Mme Smith a affirmé qu’il existe de nombreuses façons de stimuler les exportations de pétrole et de gaz de l’Alberta vers les États-Unis, sans avoir à «mettre de l’argent sur la table».
«Il y a de nombreux moyens d’utiliser les droits de passage existants, l’accès aux pipelines existants, pour accroître les exportations, que ce soit par le biais de boucles, de la compression ou du jumelage d’une ligne sur un pipeline existant», a-t-elle expliqué.
«Nous étudions donc toutes ces options», a-t-elle exprimé.
Selon Mme Smith, la province souhaite donner aux sociétés de pipelines l’assurance que toute augmentation de capacité sera en phase avec la croissance de la production pétrolière de l’Alberta.
Depuis le début de l’année, la production de pétrole en Alberta pour 2024 a atteint des niveaux record, grâce au démarrage de l’extension de l’oléoduc Trans Mountain. Ce projet, dont la construction a coûté 34 milliards $, a triplé la capacité de l’oléoduc Trans Mountain existant, ajoutant 590 000 barils de pétrole par jour à la capacité d’expédition de l’Alberta vers la côte ouest de la Colombie-Britannique.
Selon les analystes, la croissance de la production albertaine de 100 000 à 300 000 barils de pétrole par jour d’une année à l’autre se poursuivra jusqu’en 2025, et Mme Smith a déjà laissé entendre que la province pourrait doubler sa production de pétrole d’ici 2050.
Au début du mois, la société Enbridge, établie à Calgary, a annoncé qu’elle avait entamé des discussions avec ses clients au sujet de l’extension de son réseau principal d'oléoducs – ou «Mainline» – afin de pouvoir traiter les volumes croissants de la production pétrolière canadienne.
Le réseau principal d’Enbridge est le plus grand réseau d’oléoducs d’Amérique du Nord. Il achemine le pétrole brut de l’ouest du Canada vers les marchés de l’est du pays et du Midwest américain.
La société a souligné qu’elle envisageait une petite expansion qui ajouterait de la capacité supplémentaire le long du réseau de pipelines existant.