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Politique

3e lien: une «décision politique», quels que soient les résultats des études

C'est ce qu'a indiqué lundi le chef caquiste François Legault qui fait de ce mégaprojet de 6,5 milliards $ un engagement phare de son parti.

C'est ce qu'a indiqué lundi le chef caquiste François Legault qui fait de ce mégaprojet de 6,5 milliards $ un engagement phare de son parti.
C'est ce qu'a indiqué lundi le chef caquiste François Legault qui fait de ce mégaprojet de 6,5 milliards $ un engagement phare de son parti.
Patrice Bergeron
Patrice Bergeron / La Presse canadienne

La décision de construire un tunnel entre Lévis et Québec sera politique, quels que soient les résultats des études, a indiqué lundi le chef caquiste François Legault.

Il a formulé cette déclaration le jour même où il balayait une accusation du chef conservateur Éric Duhaime, qui lui reproche d'avoir «politisé» le ministère des Transports du Québec (MTQ).

Depuis plusieurs semaines, M. Legault dit que le besoin d'une autre liaison dans la région de la Capitale est une «évidence» et il est convaincu que les études à venir valideront le tunnel à quatre voies d'au moins 6,5 milliards $ proposé par son parti.

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Appelé à expliquer pourquoi alors il faut des études s'il présume des conclusions, il en profité aussi pour discréditer le projet de pont qui passerait par l'île d'Orléans proposé par Éric Duhaime.

Selon le chef caquiste, le leader du PCQ dit n'importe quoi quand il l'accuse d'avoir politisé le MTQ.

M. Legault a toutefois aussi précisé que peu importe ce que diront les études, c'est le gouvernement qui décidera d'aller de l'avant avec le projet de tunnel.

«Il y aura d'abord une étude technique, puis il y aura une décision politique», a-t-il tranché, en conférence de presse à Longueuil. Les études permettront de «raffiner» le projet et mieux préciser l'évaluation des coûts de 6,5 milliards $.

«On ne veut pas un pont, une autoroute, sur l'île d'Orléans. Ça se peut que ce soit faisable, nous, ce n'est pas ce qu'on souhaite», a-t-il déclaré.

Les études vont être «capable de nous dire les meilleures façons de le faire (le tunnel), quel est l'achalandage, quelle est la part pour le transport collectif et pour les autos».

Le chef caquiste a rappelé que son parti privilégiait un tunnel à quatre voies dont deux réservées au transport en commun aux heures de pointe, mais il a ainsi laissé entendre que la recommandation des études pourrait être tout autre.

Se moquer de la science

Les partis d'opposition qui mènent la lutte contre le projet caquiste n'ont pas tardé à réagir.

«François Legault se moque des faits, des rapports, de la science et des Québécois» en faisant fi des conclusions éventuelles des études, a déploré la cheffe libérale Dominique Anglade.

La déclaration est un bel exemple que M. Legault fait primer les intérêts de la CAQ sur l'intérêt public, croit le chef du Parti québécois (PQ), Paul St-Pierre Plamondon. «Tout le Québec devrait se poser la question: est-ce que c'est ce qu'on veut pour un autre quatre ans ?»

«La CAQ choisit, même si ça coûte des milliards, son intérêt électoral avant l'intérêt des Québécoises et des Québécois.»

Le co-porte-parole de Québec solidaire (QS) dit que les mots commencent à lui manquer pour qualifier «le niveau d'improvisation et de dogmatisme» du chef caquiste dans ce dossier.

«C'est le contraire d'être pragmatique, c'est être dogmatique. Ce que dit François Legault aux Québécois, Québécoises, c'est peu importe les études, peu importe la science, peu importe les chiffres, peu importe les besoins, je veux le troisième lien», a affirmé Gabriel Nadeau-Dubois en point de presse, à Montréal.

«On ne peut pas investir des milliards de dollars sur une question de feeling. On ne peut pas investir des milliards d'argent public sans avoir vérifié si ça répond à un vrai besoin», a-t-il ajouté.

Patrice Bergeron
Patrice Bergeron / La Presse canadienne