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Société
Chronique |

Les conséquences directes de la grève des enseignants

Je dois avouer que les élèves au privé sont définitivement avantagés en ce moment.

Grâce au conflit, nos élèves se retrouvent à vivre un deuxième décrochage académique en cinq mois, selon Claudine Potvin.
Grâce au conflit, nos élèves se retrouvent à vivre un deuxième décrochage académique en cinq mois, selon Claudine Potvin.

Êtes-vous prêts? La grève des enseignants qui perdure entrainera avec elle l’inévitable seconde rentrée scolaire pour tout le monde – sans l’entrain ni le repos mérité. 

Sans oublier que cette deuxième étape qui comptera pour 20% de la note finale sera grandement escamotée. Elle prépare habituellement à la troisième, qui comptera pour 60%. Tous ces délais porteront préjudice à plusieurs élèves et plus particulièrement ceux ayant des difficultés et des troubles de l’apprentissage.

Quand les élèves décrochent dans tous les sens du terme

La beauté d’une pause scolaire chez les élèves c’est que contrairement aux adultes, nos jeunes décrochent et profitent de leurs vacances. Dans le rétroviseur les apprentissages et le parcours scolaire. La réalité est différente chez les adultes pour qui le traintrain s’arrête rarement.

Grâce au conflit, nos élèves se retrouvent à vivre un deuxième décrochage académique en cinq mois. Cette pause aura la même sensation qu’une rentrée scolaire – sans les possibilités de rattrapage et de moins bonnes conditions.

Ayons aussi une pensée pour les élèves du cégep qui verront leur session complètement chamboulée. Pour plusieurs leurs résultats sont primordiaux et les places à l’erreur sont restreintes, voire impensables, selon les programmes universitaires convoités.

Je n’ai jamais été une pro ni une militante du privé, même si mes enfants ont fréquenté et fréquentent encore les deux systèmes. Je suis une amoureuse de la diversité pédagogique, académique et scolaire. Je dois toutefois avouer que les élèves au privé sont définitivement avantagés en ce moment.

Pression sur les parents et sur les enfants

Naturellement la pression s’installe sur les parents puisqu’ils veulent tant bien que mal pallier à ce grand vide académique et pourtant ce n’est pas leur rôle premier.

Je persiste et signe, le pire dans tout cela, c’est qu’aucune condition ne sera améliorée. Seule la hausse de salaire se fera sentir, mais les enseignants du secteur public retourneront au travail avec l’obligation de réinstaller une panoplie de concepts importants. Je vous défile la liste :

  • Rétablissement de la routine et des règles en classe
  • Se réapproprier les réalités académiques de leur nouvelle cuvée d’élèves
  • Jongler avec l’anxiété que la grève a générée chez certains élèves et parents
  • Répondre à la multitude de questions et des besoins des parents
  • Condenser certains apprentissages en modifiant leur planification
  • Accélérer ou diminuer les évaluations
  • Réorganiser ou annuler leurs activités scolaires planifiées
  • La pression post-grève de la part des parents qui auront été solidaires, mais qui une fois la grève terminée, s’attendront à ce que les enseignants fassent des miracles avec leurs précieux.
    *Tout cela dans des classes encore surchargées et sans davantage de soutien.

Ce n’est pas tout! Voici ce qui attend les élèves et leurs parents :

Les élèves :

  • Retards académiques
  • Manque de motivation
  • Anxiété
  • Enjeu social pour certains qui avaient eu du mal à s’intégrer à leur nouveau groupe

Les parents :

  • Réactions diverses de la part de leurs enfants
  • Rétablissement de la routine à la maison
  • Rattrapage scolaire à gérer à travers les devoirs et les leçons
  • Difficultés et échecs scolaires de leur enfant pour certains

Les seuls qui auront bénéficié de cette grève sont les syndicats et leurs représentants principaux. Ils retourneront dans leur tour d’ivoire, après avoir vu leurs membres anxieux s’époumoner gratuitement et les parents se rendre à bout de leurs ressources.

Bon courage à nous tous!