C’est d’autant plus vrai, alors qu’on observe une baisse de l’utilisation de ces langues au Québec.
L’effet des pensionnats pour Autochtones qui interdisaient les membres des Premières Nations de pratiquer leur culture — et leur langue — est bien réel aujourd’hui. Entre 2016 et 2021, le nombre d’Autochtones qui parlent une langue autochtone a chuté de 4,7%.
«Quand j’étais petit, je parlais un peu kanien’kéha. Mais ensuite, j’ai arrêté complètement jusqu’à l’âge de 15 ans [...] La langue est dans ma famille depuis des siècles, mais à cause des pensionnats autochtones, c’était plus important pour eux d’apprendre le français et l’anglais», raconte Karonhia’nò:ron de la communauté de Kanesatake.
Des organisations tentent de renverser cette tendance. C’est d’ailleurs le cas de Montréal autochtone qui offre des cours pour apprendre ou réapprendre plusieurs de ces langues.
Cependant, «quand on demande la reconnaissance des langues autochtones comme des langues nationales, on se fait encore dire que c’est le français qui doit primer», rapporte le directeur général de Montréal autochtone, Philippe Meilleur.
L'espoir demeure
De son côté, le chef de l’Assemblée des Premières Nations Québec-Labrador, Ghislain Picard, estime que les «deux extrêmes» cohabitent en même temps. Certaines langues sont perdues avec le décès d’aînés qui en étaient les derniers locuteurs, mais d’un autre côté, d’autres langues reprennent un deuxième souffle.
«Il y a cette renaissance au niveau linguistique qui est absolument remarquable», lance-t-il en entrevue avec Marie-Christine Bergeron au bulletin Noovo Le Fil 17.
Cette Journée nationale des peuples autochtones est une opportunité «d’élargir la solidarité pour inclure également la population québécoise» et une chance de s’informer sur les enjeux méconnus des Premières Nations.
Voyez le reportage d'Émilie Clavel dans la vidéo.