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À l’occasion de la Journée mondiale de lutte contre le SIDA, voici quelques mythes à déboulonner.
«Il y a souvent une confusion entre les deux termes, VIH et SIDA, qui ne sont pourtant pas interchangeables», note le directeur général du Portail VIH/SIDA du Québec, Guillaume Tremblay-Gallant.
Le virus de l’immunodéficience humaine (VIH) est un virus qui attaque le système immunitaire. Bien que la condition soit chronique, «les gens qui vivent avec le VIH ne sont pas malades», souligne M. Tremblay-Gallant.
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Dans certains cas, le VIH peut causer le syndrôme de l’immunodéficience acquise (SIDA), le «stade final de l’infection», moment où le système immunitaire devient tellement affaibli qu’il devient extrêmement vulnérable à d’autres maladies dites «opportunistes» comme des cancers ou des pneumonies.
De nos jours, il est généralement possible d’éviter de développer le SIDA lorsque l’infection au VIH est contrôlée grâce à des thérapies antirétrovirales (PrEP). Celles-ci empêchent le virus de se reproduire dans l’organisme et donc l’empêcher d’affecter le système immunitaire.
«Au Québec et en Amérique du Nord, on voit très peu de phases SIDA se développer», note M. Tremblay-Gallant.
Contrairement à la croyance populaire, il n’est pas toujours nécessaire pour les personnes séropositives (porteuses du VIH) de porter un condom à chacune des relations sexuelles.
«Avec les thérapies antirétrovirales, la charge virale devient tellement basse qu’on ne peut plus la détecter, explique l’intervenant. Et c’est une réalité scientifique que “indétectable égale intransmissible”.»
«Il n’y a donc pas de transmission sexuelle du VIH lorsqu’une personne prend son traitement de façon adéquate», insiste M. Tremblay-Gallant.
Encore faut-il avoir accès à la PrEP, donc le coût est d’environ 96$ par mois pour les personnes qui sont couvertes par la Régie de l’assurance-maladie du Québec. Plusieurs organismes québécois militent donc pour que le traitement devienne plus accessible et moins dispendieux.
L’Agence de la santé publique du Canada estime qu’au moins 400 Québécois auraient contracté le VIH en 2020.
Il y a quelques semaines, le CHU Sainte-Justine a annoncé avoir pris en charge un nouveau-né infecté au VIH, parce que sa mère, nouvellement arrivée au Canada, avait reçu trop tardivement un traitement antirétroviral. Un cas rarissime, mais que des médecins craignent de voir se reproduire si les délais pour le dépistage des personnes migrantes ne sont pas améliorés.
«On dit aujourd’hui que l’épidémie est l’épidémie de la discrimination, dit M. Tremblay-Gallant. Le stigma social associé à une infection au VIH/SIDA est extrêmement grand et dommageable pour les populations qui sont concernées.»