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En visite avec les élus Sophie Mauzerolle et Robert Beaudry, près de l’intersection névralgique Notre-Dame et Saint-Sulpice, Noovo Info a pu constater des problèmes évidents de cohabitation.
Voyez le reportage complet de Véronique Dubé dans la vidéo ci-contre.
Des vélos Bixi ont failli frapper notre caméra. Les véhicules qui s’arrêtent sur Saint-Sulpice ne semblaient pas être conduits par des touristes ou des résidents du secteur, il s’agirait surtout de gens qui cherchent un raccourci vers le sud, selon l’administration municipale.
«Ce ne sont pas des véhicules qui se destinent au quartier, ce sont des véhicules qui traversent pour aller prendre la rue de la Commune au Sud et ça ne répond pas aux besoins de cohabitation», fait remarquer Sophie Mauzerolle.
Ainsi, la Ville a décidé d’inverser le trafic sur Saint-Sulpice à partir de la Commune, qui deviendra à sens unique vers le Sud jusqu’à Notre-Dame.
Sur Saint-Sulpice, le gérant du café Le petit Dep, Enzo Duprat, pense que ça ne changera pas grand-chose pour sa clientèle, mais craint les bouchons à l’intersection devant la basilique, surtout le samedi. «Ça va permettre de désengorger le bas, mais j’ai peur qu’on vienne boucher le haut, vers la cathédrale. J’ai peur que ce soit un peu plus bazar, si tout le monde remonte par-là.»
Un peu plus loin sur Saint-Paul, le chantier semble interminable. La conseillère Sophie Mauzerolle explique qu’il faut s’attendre à des délais supplémentaires parce que les travailleurs de la construction ont découvert des artéfacts qui remontent à la Nouvelle-France. Une fois les fouilles et les travaux complétés, la rue deviendra piétonne pour les saisons de l’année.
Dans la boutique juste en face, Delano Desing, c’est vide, pas un client. Pourtant, ça devrait être plein en ce vendredi du Grand Prix. Camélia-Néticia Ghanes place des vêtements et se décourage devant les pelles mécaniques. «Ça ne nous arrange pas vraiment, on a beaucoup de clientèle qui est touristique.» Par contre, elle se réjouit que la Ville ait décidé de rendre la rue piétonne à l’année.
Ce sera aussi le cas de la Place Jacques-Cartier, qui est déjà fermée aux automobilistes l’été. De plus, la rue de la Commune, souvent la scène de démonstrations bruyantes d’automobiles luxueuses, sera fermée aux véhicules privés. On n’y permettra à sens unique vers l’est que les taxis, autobus et camions de livraison. On y aménagera un ce que la Ville appelle «un corridor de la mobilité durable» entre le boulevard St-Laurent et la rue Berri, qui prévoit un élargissement de l’espace piéton et le maintien des terrasses.
Le conseiller Robert Beaudry affirme que ce sera désormais impossible pour les gens d’y transiter jusqu’au pont Victoria. «C’est un des endroits où j’ai le plus de plaintes. Des gens qui font le carrousel carrément le soir juste pour flasher avec leur voiture de luxe.»
Pour le gérant de la Terrasse Jacques-Cartier, Amir Édir, il était temps qu’une telle mesure soit prise. «Les gens sont assis sur la terrasse et veulent siroter leur bière ou manger leur burger et il y a quelqu’un juste devant qui fait ‘’vroum vroum’’, c’est pas agréable».
Il voit la piétonnisation à l’année d’un bon œil, mais il s’inquiète pour les livraisons. Actuellement, les camions peuvent entrer dans le quadrilatère jusqu’à 11 heures le matin et il explique que c’est parfois compliqué de condenser les activités. Il appréhende qu’avec tous les changements dans le quartier, ça ne devienne «l’enfer».
Pour Paul Mathurin, qui marche dans le quartier régulièrement avec sa conjointe, le plan de la ville est excellent. «Beaucoup de véhicules viennent ici et tournent en rond pour aller nulle part, c’est mieux de venir à pied.»
La Ville rappelle qu’il s’agit des trois premières artères touchées et qu’elle compte donner faire encore davantage d’espace aux piétons dans le futur dans ce quartier historique. Cependant, elle promet de faire preuve d’agilité et considérer les commentaires des usagers. Les changements devraient entrer en vigueur à la mi-juillet.