Début du contenu principal.
«On croit que ça va entraîner une brèche vers une marchandisation de la santé et ça pourrait aussi ouvrir plus de place à une plus grande implication des assurances privées», a lancé la Dre Camille Pelletier-Vernooy, médecin résidente et vice-présidente de l’organisme médecins québécois pour le régime public, lors d’une entrevue accordée à Noovo Info.
«Pour nous, ce n’est pas une solution. C’est même un peu douteux de gérer la pandémie [de cette manière] sachant que cette taxation-là n’aura pas d’impact sur la crise actuelle, sur la pénurie de main d’œuvre ou sur le personnel infirmier qui est épuisé», a ajouté la docteure Pelletier-Vernooy.
L'organisme Médecins québécois pour le régime public, qui compte environ 500 membres, a publié mardi une lettre ouverte dénonçant le concept de cette «taxe santé» proposé par le gouvernement Legault.
Pour Vardit Ravitsky, professeure aux Programmes de bioéthique à l'École de santé publique de l'Université de Montréal, la nouvelle proposition du gouvernement est «éthiquement problématique», si on la compare aux autres mesures comme le passeport vaccinal par exemple. «C’est extrêmement inéquitable», a soutenu la spécialiste en ajoutant que «le même montant d’argent peut représenter un fardeau négligeable pour quelques familles et un fardeau énorme pour d’autres», a soulevé la professeure.
«Cela pourrait créer une impression dans la population que notre droit à la santé est limité», conclut Vardit Ravitsky.
La conjointe d’un homme qui mit plusieurs mois avant d’être convaincu d’aller chercher sa première dose a accepté de raconter l’histoire de son conjoint. Celle-ci n’a pas dévoilé son identité par peur de représailles sur les réseaux sociaux.
«Là ce qui me dérange, c’est vraiment la chasse aux sorcières contre les non-vaccinés», a mentionné cette dernière lors d’une entrevue à Noovo Info.
«Mon conjoint n'est pas un complotiste [...] il ne va pas devant les écoles pour dire aux enfants de ne pas se faire vacciner», a ajouté cette dernière.
«Il a choisi d'attendre pour se faire vacciner, c'était son choix. Je ne veux pas tous [les non-vaccinés] les mettre dans le même panier, mais ceux que je connais, c'est souvent des rebelles. Alors si tu les forces, on oublie ça», a affirmé la femme. «Non seulement on est en pleine pandémie, mais on est en train de créer une sorte de division. C'est malsaint.»
La Dre Pelletier-Vernooy confirme également que les personnes qui n'ont pas reçu de première dose de vaccin contre la COVID-19 ne sont pas toutes des complotistes.
«On voit des gens qui vivent de l’isolement social, des personnes en situation d’itinérance et d’autres qui maîtrisent mal les deux langues parce qu’ils sont issus de l’immigration récente, des gens avec des problèmes de santé mentale [...] On ne peut pas leur faire porter le blâme des problèmes actuels causés par la pandémie.»