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Le secteur a été grandement touché par les pannes d’électricité cet hiver, et seulement couper des branches n’aurait pas suffi, selon la société d’État.
Or, un résident du quartier rencontré par Noovo Info qualifie cette coupe de «carnage» et estime que cette «coupe à blanc» n’était pas nécessaire.
«Je suis vraiment choqué de voir le carnage… j’appelle ça des coupes sauvages.»
«Hydro-Québec fait de l'élagage, ce qu'elle devrait faire, et non pas de la coupe à blanc comme ils le font près des grands pylônes électriques du Nord. Ici, c'est une zone habitable. On ne coupe pas la forêt comme ça», a indiqué avec colère Michel Gagnon.
Ce dernier a également souligné que les maisons des résidents du secteur sont désormais laissées complètement à découvert, ce qui leur fait perdre leur intimité.
Voyez le reportage de Dominique Côté.
Le maire de la Municipalité, Jacques Demers, est également surpris de l’ampleur de la coupe, mais se console en se rappelant les nombreuses pannes d’électricité survenues au cours de l’hiver.
«Oui, c'est assez incroyable quand on est habitué de voir toute cette forêt-là qui disparaît aussi rapidement, mais en même temps, on a eu des pannes de courant assez incroyables. À un moment donné, c'était presque toutes les semaines. Les citoyens nous ont mis beaucoup de pression de ce côté-là, et on les a représentés auprès d'Hydro-Québec en leur disant qu'il y avait une urgence d'agir dans ce dossier.»
Chez Hydro-Québec, on explique qu’il s’agit d’une stratégie de gestion de la végétation avec les changements climatiques qui frappent le Québec depuis les dernières années.
«C'est un sacrifice qu'on demande individuellement aux gens pour être capable de collectivement avoir un impact sur la réduction du nombre de pannes», a soutenu Sébastien Martineau, conseiller aux relations avec le milieu d’Hydro-Québec.
En effet, selon la société d’État, les coupes d'arbres sont une solution permanente, alors que l'élagage est plutôt une solution temporaire pour réduire le nombre de pannes dans les secteurs ruraux.
«Les événements climatiques sont plus intenses et plus fréquents. Les printemps sont de plus en plus hâtifs et les automnes de plus en plus tardifs, ce qui fait que la saison de pousse des branches est de plus en plus longue. Donc là, la note d'orientation, c'est d'intensifier nos travaux et maîtriser la végétation», a-t-il ajouté.
Avant de procéder à la coupe d'arbres, des techniciens d'Hydro-Québec doivent aller à la rencontre des propriétaires de terrains privés et obtenir leur autorisation au préalable. «Il faut se rappeler que chaque personne qui accepte ne le fait pas seulement pour elle. Elle accepte pour ses voisins et, si elle refuse, le risque d'être en panne en raison des travaux qui n'ont pas été faits suffisamment intensément augmente.»
De son côté, Michel Gagnon n’est pas du même avis. «Avant, on faisait de l’élagage partout. Ils ont tellement de problèmes à entretenir le réseau parce que les fils ne sont pas enterrés que maintenant, le choix se fait entre conserver la forêt, ou enterrer les fils. On dit qu’ils n’ont pas l’argent pour le faire, alors on sacrifie la forêt. C’est complètement ridicule.»
Le citoyen a d’ailleurs souligné qu’en plus de couper les arbres sur le terrain des résidents, tout le bois est laissé au sol, et ce sont les propriétaires qui doivent s’occuper de le ramasser.
«Mon ancien voisin s'est plaint, alors ils sont venus nettoyer, mais ils ont laissé les troncs d'arbre et c'est à lui de s'en débarrasser. Ils lui ont dit de faire du bois de foyer… disons qu’il va en avoir pour plusieurs années», a conclu M. Gagnon.
Note de la rédaction: La version initiale de cet article titrait que des arbres avaient été coupés par erreur, alors que ce n'est pas le cas. Pour plus d’information, consultez les normes éditoriales de Noovo Info.