S’il parvient à dominer les intentions de vote d’ici au scrutin de 2026 et qu’il est élu à l’issue de celui-ci, le chef du Parti québécois (PQ) aura plusieurs dossiers à s’occuper. À l’heure actuelle, la crise du logement, la hausse du coût de la vie et la gestion des fonds publics sont parmi les enjeux les plus discutés et tout laisse croire que cela pourrait toujours être le cas dans deux ans.
Noovo Info a rencontré Paul St-Pierre Plamondon à Montréal jeudi afin de discuter de ses positions sur ces problématiques.
Baisse d’impôt et déficit
Paul St-Pierre Plamondon est catégorique, il n’annulerait pas les baisses d’impôts promises par le gouvernement caquiste. Pour lui, une meilleure gestion des fonds publics passerait essentiellement par Ottawa.
«Il n’est pas question d’augmenter les taxes et les impôts ni de les diminuer, mais bel et bien de rapatrier 82 milliards $ qu’on envoie à Ottawa en échange de presque aucun service direct à la population», a-t-il lancé en entrevue avec la cheffe d'antenne du bulletin Noovo Info 17, Marie-Christine Bergeron.
M. St-Pierre Plamondon ajoute que la taille de la fonction publique – ainsi que sa masse salariale – a augmenté depuis son entrée en poste et que le Québec n’est pas épargné par ce phénomène.
«On est sous la pression de plusieurs systèmes qui ne fonctionnent pas à la hauteur de ce que la population veut. Évidemment qu’elle n’est pas disposée à payer plus de taxes et d'impôts pour des systèmes qui ont des difficultés.»
S’il est élu, il conserverait donc le cadre fiscal actuel.
Crise du logement
Pour Paul St-Pierre Plamondon, une partie de la solution à la crise du logement réside en une augmentation de l’offre de logements sociaux, mais aussi par une diminution de l’immigration temporaire sur le territoire québécois.
«Il faut rééquilibrer le marché, tant sur l’offre, que sur la demande», croit-il.
Il diminuerait donc les seuils d’immigration, mais «tout en conservant un discours constructif et respectueux de tous les Québécois, peu importe l’année où ils sont devenus Québécois», tient-il à spécifier.
«Le fédéral impose des seuils trop élevés par rapport à notre capacité à bâtir des logements, à intégrer en français»
Le PQ devrait proposer au mois d’août prochain un document présentant sa vision quant à cet enjeu.
Par ailleurs, afin de réduire la hausse du coût de la vie, M. St-Pierre Plamondon opterait pour une offre concurrentielle accrue, tant en ce qui concerne le pétrole, par exemple, que les épiciers.
Dépolitiser le transport
Paul St-Pierre Plamondon n’a pas manqué de critiquer la CAQ concernant son hésitation au sujet du transport dans la région de Québec et a encouragé le gouvernement à suivre le plan CITÉ de CDPQ Infra.
«On demande simplement au gouvernement de suivre le rapport et d’arrêter de politiser, tergiverser, et de jouer avec un enjeu qui finit par [lui] enlever toute crédibilité […] Ça serait bon pour Québec, comme pour l’île de Montréal, qu’on aboutisse en dépolitisant ces projets-là», déplore-t-il.
«Il y a quelque chose de dangereux à être autant dans l’improvisation. C’est dangereux pour les fonds publics et pour l’évolution de la Ville de Québec.»
Soupe au lait ou authentique, PSPP?
Au cours de la dernière session parlementaire, Paul St-Pierre Plamondon s’est à certains moments fait remarquer par ses réactions parfois vives, ses adversaires lui reprochant même d’être «soupe au lait» à l’occasion.
De son côté, «PSPP» estime plutôt être «authentique».
«Il y a des fois où je suis très positif. Puis, il y a des fois où je ne suis pas satisfait, mais je reste professionnel. Je suis probablement le moins agressif des chefs de parti dans l’opposition», estime-t-il.
Pour l'entrevue intégrale, voyez la vidéo.