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«Si on recule dans les années 90, on n'entendait pas beaucoup parler d'automutilation, ou de tous les diagnostics», énumère Sabrina Barbant, intervenante chez Tel-Jeunes. Selon le plus récent portrait de la demande d'aide de l'organisme, ce sont maintenant 42% des interventions qui portent sur des questions liées à la santé mentale.
La sexualité, les relations amoureuses et les configurations amoureuses font aussi partie des principales préoccupations des ados, année après année, selon Camille Mikan Dupuis, directrice des services chez Tel-Jeunes.
«Ces thèmes-là, on les voit depuis de nombreuses années, mais ils changent selon le contexte», explique-t-elle. Là où les jeunes rapportaient des cas d'intimidation à l'école, ils parlent aujourd'hui de cyberintimidation, par exemple. Les relations virtuelles et le polyamour font par également partie des thématiques croissantes.
À l'heure où plus de 2000 jeunes sont en attente de services de première ligne en santé mentale, est-ce que le réseau public peut apprendre de ce que fait Tel-Jeunes?
«L'aspect numérique, c'est une des grandes forces qui fait que les jeunes vont peut-être privilégier des services comme Tel-Jeunes plutôt que ce que le réseau a à leur offrir», estime Mme Mikan Dupuis. Le modèle de soins confidentiels, à distance de Tel-Jeunes permet de réduire les barrières auxquelles les ados craignent de se heurter lorsqu'ils ont besoin d'aide.
«Ce sont des éléments qui peuvent être considérés par des milieux qui se disent: "pourquoi les jeunes ne viennent pas dans notre réseau, dans nos CLSC?"», affirme la directrice, qui rappelle cependant que son organisme est «moins une grosse machine» que le réseau public. «Mais c'est sûr que dans plusieurs services ce serait gagnant aussi», dit-elle.
La ligne téléphonique de Tel-Jeunes est disponible de 6h à 2h tous les jours, au 1-800-263-2266. Le service répond aussi aux textos, en plus d'offrir une plateforme de clavardage.