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Le consultant en cybersécurité Jacques Sauvé a mis à rude épreuve les barrières de protection de l’application, alors qu’il a découvert que des personnes malveillantes étaient à même d'intercepter des discussions entre les utilisateurs.
Voyez le reportage de Véronique Dubé dans la vidéo liée à l’article.
«J’ai eu accès à des consoles de Wizz. En utilisant des identifiants d’usagers [c’est] possible d’aller chercher des messages privés entre les gens. Clairement, ils ont des vulnérabilités et des problèmes de sécurité», relève M. Sauvé.
L’expert juge la situation particulièrement inquiétante.
Le père d’une adolescente de 14 ans s’est confié à Noovo Info sous le couvert de l’anonymat afin de partager ses inquiétudes. «Il y a beaucoup d’utilisateurs sur cette application et beaucoup, apparemment, sont mineurs. Il va arriver un jour où il y aura des drames», prédit-il.
Cet homme voudrait que les distributeurs d’applications, comme l’App Store ou Google Play, interdisent Wizz. On peut constater que l’application a été téléchargée plus d’un million de fois à partir de ce dernier. Sur l’App Store, une mention indique qu’elle est destinée aux 12 ans et plus et figure au 36e rang du palmarès des applications de réseautage social.
«Il y a de gros dangers pour les mineurs», déplore ce père.
M. Sauvé de son côté, s’interroge à s’avoir si Apple et Google devraient faire plus d’efforts pour restreindre l’accès à l’application. «Je pense qu’on devrait avoir une identité numérique. On pourrait s’en servir pour s’authentifier pour des trucs comme ça», lance-t-il.
Dans tous les cas, le consultant en cybersécurité rappelle que le risque de sextorsion est bien présent pour les jeunes utilisateurs de Wizz, que ce soit pour les garçons ou les jeunes filles. «Typiquement, des filles, on va demander plus de photos, les gars, on va demander de l'argent. C'est vraiment désolant pour les jeunes qui pourraient se faire prendre», indique-t-il.
Dans une réponse écrite envoyée plus de 10 jours après la publication du reportage de Noovo Info, Wizz a affirmé qu'elle utilise les services de Yoti, une entreprise reconnue et «à la pointe pour la vérification de l'âge par intelligence artificielle».
On indique être en régulière communication avec l'entreprise afin de rapporter les erreurs qui ont été identifiées sur leur application.
«Grâce à la modération sur notre service des échanges entre utilisateurs, nous pouvons identifier les éventuels utilisateurs mal intentionnés qui auraient pu passer entre les mailles du filet. 100 % de notre contenu étant modéré avant qu’il ne soit posté, un utilisateur mal intentionné ne pourra pas partager du contenu sexuel, voir à connotation sexuelle (image, vidéo, texte)», écrit-on.
On soutient aussi qu'une équipe de 17 personnes travaille à modérer le contenu «manuellement» sur l'application.
Pour le reportage intégral, voyez la vidéo.