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À la suite d’une première journée sous les assauts des forces armées, comment se portent les citoyens demeurant dans la capitale ukrainienne?
«Je suis chez moi. Je suis dans la pénombre parce qu’on évite, par sécurité, d’allumer les lumières trop fort, puisqu’il va encore y avoir un bombardement ce soir à 3 h…»
Reporter au quotidien Kyev Independent, Alexander Quéry s’est confié à Noovo Info sur le climat régnant au sein de la ville européenne.
«Le couvre-feu a été établi de 19h à 10h et la ville est vide. C’est apocalyptique, a décrit le reporter. Il n’y a plus personne et les gens se réfugient dans le métro en cas d’attaque.»
Voyez l'entrevue complète dans la vidéo ci-contre.
«La ville est complètement grise et il y a cette espèce d’odeur âcre de fumée typique d’une ligne de front.»
M. Quéry qualifie cette situation de «sentiment de surréalité» et «d’incompréhension».
«On se dit que ça ne peut pas arriver dans une capitale européenne, aujourd’hui, au 21e siècle», a-t-il ajouté. Il admet ne pas avoir dormi en raison des explosions constantes des missiles.
«On entend d’abord la vibration et ensuite le son. On était réveillé par ces vibrations et ce son constant. C’est très particulier parce que c’est vraiment quelque chose qu’on entend sur la ligne de front.»
Le journaliste mentionne que, malgré le fait que la majorité des bombardements étaient dirigés vers les stratégies militaires, les forces armées russes ont tout de même attaqué un hôpital un peu plus tôt et tué un enfant lors de cette attaque.
«Une violation des conventions de Genève, déplore Quéry. La dernière fois que c’est arrivé à Kiev, c’est en 1941, quand les nazis ont envahi Kiev. Ce que fait Poutine, c’est qu’il se met de ce côté-là de l’histoire.»
Alors que certaines familles n’ont pas le choix de demeurer à Kiev, la majorité des citoyens ont fui la ville depuis un bon moment, craignant l’invasion russe. Ils ont dû affronter un trafic monstrueux et attendre de nombreuses heures, notamment à la frontière polonaise.
«La plupart des gens qui sont restés ici, c’est qu’ils n’avaient pas les moyens ou ils ont une famille et qu’il était trop compliqué de les évacuer. C’est une démographie assez mixte. Il y a beaucoup de jeunes, des familles», avance Quéry.
Le peuple ukrainien demeure fort malgré les incessantes attaques et ne panique surtout pas, soutient le reporter.
«Un climat de solidarité. Ils en ont vu d’autres les Ukrainiens. Mais un climat tout de même de gentillesse mutuelle, de respect mutuel. C’est très particulier comme expérience.»