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«On attend quoi? Un autre incident? Un autre féminicide?» s'est insurgée la députée Brigitte Garceau.
Plus de deux ans après avoir promis de prendre le dossier personnellement en charge, François Legault n’a pas réussi à mettre fin aux listes d’attente dans les maisons d’hébergement pour femmes victimes de violence conjugale. «Une autre cible manquée» par son gouvernement, déplore la députée libérale Brigitte Garceau.
Le 29 mars 2021, François Legault promettait de créer «dans les prochaines semaines» suffisamment de places en maisons d’hébergement «pour toutes les femmes qui veulent quitter leur maison parce qu’elles sont inquiètes de leur sécurité physique. «Je vais prendre le dossier en main moi-même», avait-il martelé en entrevue sur les ondes de Noovo Info.
Or, deux ans plus tard, la situation est loin d’être réglée.
En 2021-2022, le Regroupement des maisons pour femmes victimes de violence conjugale affirme avoir refusé 3736 femmes par manque de place. Des données qui ne dressent pas le portrait complet de la situation, puisque le regroupement ne représente qu’une partie des maisons d’hébergement de la province.
Ce portrait complet, la députée libérale de Robert-Baldwin Brigitte Garceau a tenté de l’obtenir. La porte-parole de l’opposition officielle en matière de condition féminine a envoyé 25 demandes d’accès à l’information à trois ministères distincts pour tenter d’établir combien de places supplémentaires seraient nécessaires pour répondre aux besoins sur le terrain.
«Il n’y en a pas un qui peut nous confirmer ces données, qui sont extrêmement importantes», dénonce Mme Garceau. «Est-ce qu’on pourrait centraliser les données au gouvernement dans un ministère?»
Au Regroupement des maisons pour femmes victimes de violence conjugale, on précise que les femmes qui se voient refuser une place ne sont pas laissées à elles-mêmes. «On ne laisse jamais les femmes en danger, on cherche des solutions», assure Louise Riendeau, co-responsable des dossiers politiques au Regroupement. Les femmes peuvent par exemple se faire offrir une place dans une autre région et être accompagnées à l’externe par des intervenantes.
Mais ce n’est évidemment «pas l’idéal», concède Mme Riendeau. Il est à son avis crucial que chaque femme qui fait une demande puisse obtenir une place au moment où elle la demande, «parce que sinon elle peut rester encore longtemps dans une situation de violence conjugale».
Questionné par Noovo Info sur l’engagement pris par le premier ministre en mars 2021, l’attaché de presse de François Legault a soutenu que «jamais un gouvernement n’a autant investi dans la lutte contre la violence conjugale et sexuelle envers les femmes».
Vantant des annonces de «près de 1 milliard de dollars» depuis son arrivée en poste en 2018, le cabinet Legault promet de «s’assurer que l’argent soit bien investi», en collaboration avec les maisons d’hébergement et les intervenantes.
Une réponse insuffisante aux yeux du Parti libéral du Québec.
«On attend quoi? Un autre incident? Un autre féminicide? C’est ça la stratégie du gouvernement?» s’est questionnée Brigitte Garceau.