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La vaste majorité des économistes s'attendait à cette décision, puisque l'économie continue de montrer plus de vigueur que prévu.
La Banque du Canada a de nouveau relevé les taux d'intérêt mercredi, imposant à l'économie des coûts d'emprunt encore plus élevés, car de nouvelles projections suggèrent qu'il faudra plus de temps que prévu pour que l'inflation retombe à 2 %.
directeur d'un quart de point pour le porter à 5 %, son plus haut niveau depuis 2001.
La vaste majorité des économistes s'attendait à cette décision, puisque l'économie continue de montrer plus de vigueur que prévu, mais plusieurs observateurs ont noté le ton plus dur de la banque centrale.
Le gouverneur Tiff Macklem a justifié la décision de relever les taux maintenant, plutôt que plus tard, lors d'une conférence de presse, tout en laissant la porte ouverte à de nouvelles hausses.
«Ce genre de décision n'est pas facile à prendre. Nous avons bel et bien discuté de la possibilité de ne pas changer les taux et de recueillir plus d'information pour valider la nécessité de les relever», a affirmé M. Macklem.
«En définitive, nous avons jugé qu'il y avait plus de risques que d'avantages à retarder notre action.»
La décision de la banque centrale de relever les taux est intervenue alors qu'elle publiait de nouvelles projections suggérant que l'inflation n'atteindrait pas son objectif de 2 % avant la mi-2025, jetant de l'eau froide sur l'idée que des baisses de taux sont imminentes.
«Si la banque (centrale) a raison et que l'inflation prendra autant de temps pour revenir à la cible, l'implication simple est que les taux d'intérêt vont rester plus élevés, plus longtemps», a affirmé l'économiste en chef de la Banque de Montréal, Douglas Porter.
Cela signifie que les Canadiens sont susceptibles de ressentir le poids des taux d'intérêt plus élevés.
«Plus les taux restent longtemps près de ces niveaux, plus les emprunteurs hypothécaires seront touchés par cela, car de plus en plus de prêts hypothécaires arriveront à échéance, dans les années à venir.»
M. Macklem a souligné que la banque centrale tentait d'équilibrer les risques de resserrement excessif et insuffisant.
«Si de nouvelles données indiquent que nous devons en faire plus, nous sommes prêts à relever encore le taux directeur. Mais nous ne voulons pas en faire plus que nécessaire», a-t-il précisé.
«Nos prochaines décisions seront guidées par notre évaluation des nouvelles données et les perspectives d'inflation. Il faut que la progression de la demande ralentisse, que les pressions sur les salaires se modèrent et que les entreprises reviennent à des pratiques de fixation des prix normales.»
Malgré le ton énergique de la banque centrale et sa volonté déclarée de relever davantage les taux, de nombreux économistes des banques commerciales s'attendent toujours à ce que ce soit la dernière hausse de taux de l'année.
«Notre propre perspective est plus pessimiste que celle de la banque centrale. Nous voyons plus de signes que le contexte économique s'adoucit», a écrit Nathan Janzen, économiste en chef adjoint à la Banque Royale du Canada.
«Cela devrait suffire à mettre la Banque du Canada sur la touche sans augmentation supplémentaire des taux d'intérêt cette année. Mais ils sont manifestement disposés à les augmenter de nouveau lors de la prochaine décision, en septembre, si l'inflation en particulier ne montre pas de nouveaux signes d'apaisement», a ajouté M. Janzen dans une note.
L'économiste Andrew Grantham, de la Banque CIBC, affirme qu'il y a de fortes probabilités de voir l'économie canadienne se révéler plus faible que ne le prévoit la Banque du Canada, ce qui suggère que les hausses de taux fonctionnent.
«Cependant, cette sous-performance pourrait ne pas arriver assez tôt pour empêcher une autre hausse (d'un quart de point de pourcentage) lors de la réunion de septembre, ce qui, compte tenu du ton d'aujourd'hui, semble maintenant probable», a écrit M. Grantham.
Les banques centrales du monde entier ont continué d'augmenter les taux d'intérêt alors que leurs économies continuent de croître et de créer des emplois, tandis que les pressions sur les prix restent élevées.
La Banque du Canada a pris une pause pendant quelques mois, mais a repris les hausses de taux en juin, après qu'une série de données économiques dynamiques ont suggéré qu'ils n'étaient pas encore assez élevés pour étouffer l'inflation aussi rapidement que la banque le souhaitait.
La performance de l'économie canadienne cette année contraste fortement avec les prévisions de récession que de nombreux économistes avaient rédigées en 2022.
L'économie a continué de se développer et de créer des emplois, contournant le ralentissement que les prévisionnistes et la banque centrale anticipaient.
Et même si l'inflation a considérablement ralenti depuis l'été dernier, les prix de nombreux biens et services continuent d'augmenter rapidement.
L'inflation annuelle au Canada a atteint 3,4 % en mai, contre 8,1 % l'été dernier. Pendant ce temps, les prix des produits vendus en épicerie ont augmenté de 9 % en mai par rapport à il y a un an.
La Banque du Canada s'attend maintenant à ce que l'inflation annuelle stagne autour de 3,0 % pendant toute la prochaine année, avant de baisser graduellement et atteindre 2,0 % au milieu de 2025.
«Ce retour à la cible est plus tardif que dans les projections de janvier et d'avril. Le conseil de direction reste préoccupé par le risque que la progression vers la cible de 2,0 % puisse stagner, ce qui viendrait compromettre le rétablissement de la stabilité des prix», a affirmé la banque centrale dans le communiqué expliquant sa décision.
La banque centrale a expliqué que la révision à la hausse de ses prévisions d'inflation était attribuable à une `demande excédentaire' dans l'économie, et à des hausses de prix plus élevées que prévu pour les biens et sur les marchés immobiliers.
La banque centrale s'attend également à une croissance économique plus forte cette année, tant au niveau mondial que national. Elle a révisé sa projection de croissance du produit intérieur brut réel au Canada à 1,8 % pour 2023, contre 1,1 % précédemment.