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Politique

«Une réponse documentée à une situation urgente»: le PQ présente son plan en immigration

«Tant que le fédéral contrôlera nos frontières et exercera la majeure partie du pouvoir en immigration, le Québec ne sera pas en mesure de se doter d’un modèle viable en matière d’immigration.»

Paul St-Pierre Plamondon.
Paul St-Pierre Plamondon.
/ Noovo Info

Le Parti québécois (PQ) a dévoilé lundi son plan en immigration. Le document intitulé Un Québec libre de ses choix, pour un modèle viable en immigration prévoit une réduction «drastique» et «substantielle» dans toutes les catégories de nouveaux arrivants. Pour ce faire, le PQ a élaboré 12 propositions.

 

Le Parti québécois s’était engagé à déposer ce document en réponse à la mise en place par le gouvernement fédéral de cibles et de politiques d’immigration. Le PQ estime également que la Coalition avenir Québec (CAQ) a perdu le contrôle en immigration.

Le PQ est convaincu que le fait de prendre en main l'immigration au Québec doit passer par l'indépendance de la province.

«Le constat qui se dégage est sans équivoque: tant que le fédéral contrôlera nos frontières et exercera la majeure partie du pouvoir en immigration, le Québec ne sera pas en mesure de se doter d’un modèle viable en matière d’immigration», affirme le chef du PQ, Paul St-Pierre Plamondon. «Sans son indépendance, le Québec est condamné à adopter une éternelle posture défensive.»

«Le Canada condamne le Québec à un cul-de-sac où il doit choisir entre conserver son poids politique ou préserver son modèle de société. Ça démontre que la seule voie de passage où les Québécois peuvent améliorer leur poids politique et protéger leur langue et leur culture, c’est l’indépendance.»
- Paul St-Pierre Plamondon, chef du PQ

Parmi les propositions, en termes de chiffres, le PQ suggère de réduire au moins de moitié l’immigration temporaire à une cible de 250 000 à 300 000 résidents non permanents au terme d’un mandat de quatre ans et de fixer des seuils d’immigration permanente à environ 35 000 nouveaux résidents permanents par an.

Advenant son élection, le Parti québécois s'engage aussi à établir à environ 40 000 le nombre de travailleurs issus du Programme des travailleurs étrangers temporaires et remplacer les permis de travail restreints à un employeur par des permis de travail régionaux et sectoriels et veut établir à environ 50 000 le nombre d’étudiants internationaux «pour renverser le déclin du français et rétablir l'équité entre les établissements francophones et anglophones, tout en reconnaissant l’importance de l’apport des étudiants étrangers en région pour soutenir les formations axées sur les secteurs d’activités régionaux».

Par ailleurs, le PQ tient à remettre les pendules à l'heure et dénonce «ceux qui laissent croire que la discussion sur les seuils et le modèle d’immigration équivaut à s’en prendre aux Québécois issus de l’immigration».

«Dans la poursuite d’une paix sociale et d’une qualité de vie pour tous, la clé de la réussite d’une immigration responsable est de considérer que tous les Québécois le sont à part entière et qu’à ce titre, tous méritent des logements de qualité, des services publics qui fonctionnent, une culture commune, l’accès à l’emploi et l’égalité des chances de bénéficier de notre social-démocratie», a affirmé le député de Jean-Talon et porte-parole en matière de Relations internationales et Francophonie,  Pascal Paradis.

Voici en détail les 12 propositions du PQ sur l'immigration

1.    Doter le Québec d’une politique cohérente et fonctionnelle en immigration en abolissant le Programme de mobilité internationale et le Programme de travailleurs temporaires fédéral, en resserrant les normes de traitement des demandes d’asile et en accélérant leur traitement, de même qu’en octroyant l’entièreté des pouvoirs en immigration au gouvernement du Québec;

2.    Réduire au moins de moitié l’immigration temporaire à une cible de 250 000 à 300 000 résidents non permanents au terme d’un mandat de quatre ans;

3.    Fixer des seuils d’immigration permanente à environ 35 000 nouveaux résidents permanents par an;

4.    Décréter un moratoire sur l’immigration économique permanente provenant de l’extérieur du Québec afin de sélectionner les résidents permanents parmi l’immigration temporaire, composée des étudiants étrangers et des travailleurs étrangers temporaires;

5.    Traiter rapidement les dossiers liés à la réunification familiale pour les conjoints et les enfants;

6.    Resserrer les critères de sélection des travailleurs étrangers temporaires en établissant notamment une nouvelle liste des métiers en tension et une hiérarchie des priorités, tout en reconnaissant formellement la dépendance du milieu agricole aux travailleurs étrangers temporaires;

7.    Effectuer un virage vers l’automatisation et la robotisation des secteurs de notre économie en pénurie de main-d’œuvre;

8.    Exiger un niveau de compétence du français plus élevé, tant au point d’entrée que pour le renouvellement des permis, en priorisant les personnes affichant un niveau de français intermédiaire au point d'entrée et intermédiaire à avancé pour le renouvellement de leurs permis;

9.    Établir à environ 40 000 le nombre de travailleurs issus du Programme des travailleurs étrangers temporaires et remplacer les permis de travail restreints à un employeur par des permis de travail régionaux et sectoriels;

10.  Établir à environ 50 000 le nombre d’étudiants internationaux pour renverser le déclin du français et rétablir l'équité entre les établissements francophones et anglophones, tout en reconnaissant l’importance de l’apport des étudiants étrangers en région pour soutenir les formations axées sur les secteurs d’activités régionaux;

11.  Revoir la politique de financement des universités en rapport aux étudiants étrangers en s’appuyant sur les principes du régime qui avait cours avant la déréglementation de 2018;

12.  D'ici à l’indépendance du Québec, accueillir des demandeurs d’asile en fonction de notre poids démographique dans le Canada, soit 22 %. Après l’indépendance du Québec, resserrer les normes de visas, les délais de traitement et les critères de premières vérifications à l’entrée en matière de demande d'asile.

Ottawa a abaissé considérablement le nombre de nouveaux résidents permanents que le Canada acceptera durant les trois prochaines années, ce qui ralentira temporairement la croissance de la population du pays.

Le premier ministre Justin Trudeau a présenté la semaine dernière les nouvelles cibles d'immigration comme un plan «pragmatique» visant à s'adapter à la réalité actuelle.

La cible de nouveaux résidents permanents est ainsi réduite à 395 000 en 2025, soit une diminution de 21 % par rapport à l'objectif de 500 000 fixé précédemment. Le seuil passera ensuite à 380 000 personnes en 2026, puis à 365 000 en 2027.

Ottawa s'était jusqu'ici refusé à revoir à la baisse ses cibles, décidant plutôt de plafonner le nombre de nouveaux résidents permanents.

Avec de l'information de La Presse canadienne.