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Un groupe de républicains à la Chambre des représentants des États-Unis a présenté vendredi un projet de loi visant à empêcher les étudiants chinois d'étudier dans les écoles américaines, alors que certains législateurs américains s'en prennent à la Chine pour des raisons de sécurité nationale.
Le représentant républicain Riley Moore a présenté ce projet de loi qui pourrait interdire aux ressortissants chinois d'obtenir les visas leur permettant de se rendre aux États-Unis pour étudier ou participer à des programmes d'échange. Cinq autres républicains ont coparrainé cette mesure.
En accordant de tels visas aux ressortissants chinois, les États-Unis ont invité le Parti communiste chinois «à espionner notre armée, à voler notre propriété intellectuelle et à menacer la sécurité nationale», a soutenu M. Morrow dans un communiqué. «Il est temps de fermer le robinet et d'interdire immédiatement tous les visas étudiants aux ressortissants chinois.»
Il est peu probable que cette mesure soit adoptée, et elle a suscité des critiques de la part d'organisations et d'universitaires, craignant que des politiques et un discours hostiles à l'égard des étudiants chinois ne nuisent aux intérêts américains.
«Aucune politique ne devrait cibler des individus uniquement en raison de leur origine nationale», a argué Fanta Aw, directrice générale de la NAFSA, une association d'enseignants internationaux, dans un communiqué.
«Faire des étudiants internationaux – les non-immigrants les plus contrôlés et suivis aux États-Unis – les boucs émissaires du sentiment xénophobe et antichinois est une erreur et est contraire à notre intérêt national», a-t-elle ajouté.
L'ambassade de Chine n'a pas immédiatement répondu à une sollicitation de commentaires sur la législation.
L'Asian American Scholars Forum a déclaré qu'une telle législation nuirait à l'afflux de talents des scientifiques, universitaires et chercheurs américains d'origine asiatique, compromettant ainsi le leadership des États-Unis dans les domaines de la science et de l'innovation.
Malgré les faibles chances d'approbation du projet de loi, Yangyang Cheng, chercheur au Paul Tsai China Center de la faculté de droit de Yale, a déclaré que celui-ci «doit être considéré comme faisant partie d'une initiative plus large visant à restreindre la liberté académique et à nuire à l'enseignement supérieur aux États-Unis, à contrôler ce qui peut être enseigné, les projets de recherche pouvant être menés et l'accès aux salles de classe et aux laboratoires».
Au cours de l'année scolaire 2023-2024, les universités américaines comportaient plus de 277 000 étudiants chinois, soit un quart du nombre total d'étudiants internationaux, selon un rapport annuel de l'Institute of International Education. Cependant, le nombre d'étudiants chinois aux États-Unis est en baisse depuis des années. L'année dernière, la Chine a par exemple perdu son statut de premier pays d'origine des étudiants internationaux au profit de l'Inde.
En 2023, la Floride a adopté une loi interdisant aux universités d'État d'embaucher des étudiants provenant de la Chine et de six autres pays à des postes d'assistants diplômés et de postdoctorants, et cette loi a été contestée devant les tribunaux. Sous la pression croissante des législateurs républicains pour des raisons de sécurité nationale, plusieurs universités américaines ont mis fin à leurs partenariats académiques avec des écoles chinoises.
Les réactions à cette nouvelle législation sur les réseaux sociaux chinois ont été diverses. Certains, ayant déclaré avoir récemment reçu des offres d'écoles américaines, ont exprimé leurs inquiétudes, alors que d'autres ont qualifié cette mesure de «spectacle politique» ou de «nouvelle loi d'exclusion des Chinois».