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«Notre étude est l'une des premières à se pencher de manière approfondie sur un large échantillon d'incels», a affirmé un coauteur de l'étude.
Une étude portant sur plus de 500 membres de la communauté «incel» suggère qu'il s'agit d'un groupe diversifié qui est souvent confronté à des problèmes de santé mentale.
«Les incels sont souvent stéréotypés dans les médias comme des hommes jeunes, blancs, de droite, sans emploi, sans formation et sans études», a indiqué l'auteur principal Andrew G. Thomas, maître de conférences en psychologie à l'université de Swansea au Royaume-Uni, dans un communiqué de presse. «Lorsque nous avons vérifié l'exactitude de ces stéréotypes à l'aide de données primaires, nous avons découvert des idées fausses.»
Ce texte est une traduction d'un contenu de CTV News.
Dans ce qu'ils prétendent être la plus grande enquête jamais réalisée sur la communauté incel, l'étude a montré que les participants provenaient de milieux différents et avaient des convictions politiques variées.
«Si nous devions mettre en avant leurs caractéristiques les plus constantes, ce serait leur santé mentale extrêmement fragile et leurs sentiments d'amertume, de frustration et de mépris envers les femmes, même si ceux-ci varient au sein de l'échantillon», a affirmé M. Thomas.
Menée par des chercheurs de l'université de Swansea et de l'université du Texas à Austin, et publiée dans la revue Archives of Sexual Behaviour, l'étude est basée sur un questionnaire en ligne rempli par 561 membres du «plus grand forum incel sur Internet». Incel est l'abréviation de «involuntary celibacy» (célibat involontaire), et cette sous-culture masculine controversée est unie par le sentiment d'être incapable de nouer des relations amoureuses ou sexuelles.
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«Cette communauté est un exutoire pour l'hostilité misogyne, et l'idéologie des incels repose notamment sur la conviction que la plupart des femmes sont attirées par un petit nombre d'hommes, qui monopolisent les relations sexuelles avec les femmes», explique l'étude. «Au cœur du système de croyances des incels se trouve la philosophie de la « pilule noire », selon laquelle ils ne peuvent rien faire pour améliorer leurs perspectives amoureuses.»
Un nombre restreint mais croissant d'attaques violentes ont également été attribuées à des incels autoproclamés, notamment l'attaque au van de Toronto en 2018 qui a fait 11 morts.
«La communauté a été qualifiée de nouvelle menace terroriste intérieure par les autorités antiterroristes du Canada, des États-Unis et du Royaume-Uni », note l'étude. « Les incels sont considérés comme un groupe extrêmement difficile à atteindre, cynique quant aux motivations des chercheurs universitaires. »
En termes de santé mentale, les chercheurs ont constaté que 37 % des participants déclaraient avoir des pensées suicidaires quotidiennes, 48 % déclaraient ressentir un niveau élevé de solitude et 86 % déclaraient avoir été victimes d'intimidation. Trente pour cent des participants répondaient également aux critères d'évaluation de l'autisme, contre 1 % de la population générale.
« Les taux extrêmement élevés d'idées suicidaires dans notre échantillon ont été parmi les résultats les plus alarmants et nécessitent une attention urgente », a déclaré William Costello, coauteur de l'étude et chercheur en psychologie à l'université du Texas à Austin. « De même, la prévalence des traits autistiques était beaucoup plus élevée que dans la population générale, ce qui souligne la nécessité d'accorder une plus grande attention clinique à la neurodiversité au sein de ce groupe. »
En termes de diversité ethnique, d'orientation politique, de milieu socio-économique, d'emploi, d'éducation et d'âge, les participants formaient un groupe hétérogène.
Un peu plus de la moitié des répondants étaient blancs (58 %), tandis que 42 % s'identifiaient comme des personnes de couleur. Beaucoup se sont identifiés comme appartenant à la classe moyenne (40,6 %), suivis par la classe moyenne inférieure (27,1 %) ; 42,4 % avaient un emploi à temps plein et 16,4 % suivaient des études à temps plein. L'âge moyen des participants était de 26 ans et le plus âgé avait 73 ans. En termes d'orientation politique, les incels se situaient en moyenne légèrement à gauche du centre.
«Les incels ayant des tendances de droite peuvent être plus prédisposés à adopter des attitudes et des croyances néfastes que ceux qui penchent à gauche, car les actes radicaux de droite sont généralement plus violents», prévient l'étude.
Cette étude a été menée en collaboration avec la Commission pour la lutte contre l'extrémisme du gouvernement britannique. Les participants anonymes venaient du Royaume-Uni et des États-Unis et ont reçu 20 livres sterling (37 dollars canadiens) pour leurs réponses.
«Notre étude est l'une des premières à se pencher de manière approfondie sur un large échantillon d'incels», a déclaré Joe Whittaker, coauteur de l'étude et maître de conférences en criminologie à l'université de Swansea. « Nos conclusions contribueront à éclairer les politiques et les pratiques dans le domaine de la lutte contre l'extrémisme et aideront les parties prenantes à élaborer des réponses efficaces et appropriées.»
Si vous êtes en crise ou si vous connaissez quelqu'un qui l'est, voici quelques ressources disponibles.
Les résidants du Québec peuvent composer le 1-866-277-3553, envoyer un message texte au 535353, ou consulter la page suicide.ca pour obtenir du soutien par clavardage.
Ligne de prévention du suicide au Canada (1-833-456-4566)
Centre de toxicomanie et de santé mentale (1 800 463-2338)
Services de crise Canada (1-833-456-4566 ou par SMS au 45645)
Jeunesse, J'écoute (1-800-668-6868)
Si vous avez besoin d'une assistance immédiate, appelez le 911 ou rendez-vous à l'hôpital le plus proche.
Les victimes de violences conjugales peuvent contacter SOS violence conjugale au 1-800-363-9010.
Si vous ou l'un de vos proches êtes aux prises avec un problème de jeu, il est possible de contacter Jeu: aide et référence au (514) 527-0140 ou (1-800) 461-0140