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Cette journée concluait des marches qui ont eu lieu dans 11 régions du Québec depuis le 26 mai.
La Fédération des femmes du Québec (FFQ) tenait samedi un événement pour commémorer les 30 ans de la marche Du pain et des roses, qui a réuni en 1995 plus de 800 femmes souhaitant lutter contre la pauvreté. Une plus courte marche que celle de l'époque, ponctuée de discours, avait lieu à Québec.
«On veut non seulement se souvenir, mais prendre conscience aussi du chemin qui a été parcouru depuis et du chemin qu’il nous reste à faire», a affirmé Sylvie St-Amand, présidente de la FFQ.
Les participants à l'événement se réunissaient sur le coup de 13 h 00 devant le Musée national de beaux-arts de Québec, avant de marcher devant l'Assemblée nationale et dans les rues de la ville. Cette journée concluait des marches qui ont eu lieu dans 11 régions du Québec depuis le 26 mai, a indiqué la FFQ.
Mme St-Amand estime que beaucoup d'avancées pour les droits des femmes ont eu lieu au Québec depuis 1995.
«On peut avoir en tête la Loi sur l'équité salariale, ça a été une énorme avancée, même s’il reste encore à bien l'appliquer, surtout aux femmes qui ne sont pas syndiquées», a soulevé la présidente de la FFQ. Mme St-Amand a également nommé l'augmentation constante du salaire minimum et l'accès plus facile pour les femmes à différents métiers.
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«Ça a quand même positionné les revendications féministes dans l'espace public. Ça donnait plus de visibilité, ça sensibilisait la population. On en parle plus depuis ce temps-là, même si, évidemment, il y a encore du travail à faire», a soutenu Mme St-Amand.
Plusieurs personnes devaient prendre la parole au cours de la journée de samedi, dont Françoise David, ancienne députée de Québec solidaire, qui était présidente de la FFQ en 1995.
Chantale Locat, marcheuse en 1995, Michèle Rouleau, militante pour les droits des Premières Nations et marraine de 1995, ainsi que Marjorie Villefranche, marraine de 1995 et directrice générale de la Maison d'Haïti, font partie des autres personnes qui étaient appelées à prendre la parole.
Melissa Mollen-Dupuis, militante pour les droits des peuples autochtones et co-marraine des actions de 2025, devait aussi prononcer un discours.
Des porte-parole de la Coordination du Québec pour la Marche mondiale des femmes, qui aura lieu en octobre prochain, étaient également appelées à s'exprimer.
«La marche du Pain des roses, ça a été le précurseur, ça a été la bougie d'allumage pour les marches mondiales des femmes. On fait le lien, on passe le relais, en fait», a souligné Mme St-Amand.
La lutte pour les droits des femmes n'est toutefois pas terminée, alors que la FFQ se penche toujours sur plusieurs dossiers en 2025.
«Ce qui nous préoccupe le plus en ce moment, c'est vraiment la montée de la droite, non seulement la montée de la droite avec ce qui se passe aux États-Unis, évidemment, mais le masculinisme qui cause des ravages considérables», a affirmé Mme St-Amand.
La fédération se penche aussi sur les violences faites aux femmes et le droit à l'avortement, tout comme sur le dossier des femmes autochtones disparues et assassinées, en collaboration avec l'organisme Femmes autochtones du Québec.
Mme St-Amand espère que l'événement de samedi mettra en lumière le pouvoir de faire changer les choses.
«Ce qu'on veut retenir, c'est quand on se met tout le monde ensemble et on décide d'agir, les choses peuvent changer, les choses peuvent bouger. Il y a eu beaucoup de choses qui ont changé depuis ce temps-là (de la marche Du pain et des roses) et on peut continuer à le faire. S'il y a des choses qui ne fonctionnent pas, s'il nous reste des gains à avoir, c'est en se mettant tout le monde ensemble qu'on va y parvenir», a fait valoir la présidente de la FFQ.
La marche Du pain et des roses a débuté le 26 mai 1995, alors que des femmes partant de Montréal, de Longueuil et de Rivière-du-Loup ont entamé une marche de 10 jours vers la ville de Québec pour lutter contre la pauvreté, à la suite d'une récession économique.
L'événement s'est conclu par un rassemblement devant l'Assemblée nationale, le 4 juin 1995, qui a réuni 15 000 personnes, selon l'Encyclopédie canadienne (ou plus de 18 000 personnes, selon les organisatrices). Le premier ministre de l'époque, Jacques Parizeau, était venu s'exprimer pour répondre aux neuf revendications des marcheuses.
Parmi les revendications de 1995, on comptait un programme d’infrastructures sociales avec des emplois accessibles dès maintenant aux femmes, une loi proactive sur l'équité salariale, l'augmentation du salaire minimum au-dessus du seuil de la pauvreté (8,15 $ de l'heure), ainsi que la création de 1500 nouvelles unités de logement social par année.