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Au lendemain de la présentation du budget fédéral, plusieurs groupes environnementaux saluent l’initiative d’Ottawa d’investir pour accélérer la réalisation de nouveaux projets de production d'électricité à travers le pays, mais condamnent l’aide financière accordée à l’industrie des énergies fossiles.
La ministre Chrystia Freeland a dévoilé la stratégie du gouvernement Trudeau en réponse à la Loi sur la réduction de l’inflation, le plan du gouvernement Biden qui devrait déployer au moins 369 milliards $ US dans la transition énergétique aux États-Unis.
Le gouvernement fédéral prévoit des investissements de 80 milliards $ sur 10 ans pour soutenir la transition énergétique par le biais de cinq crédits d’impôt. Ces mesures visent les nouveaux projets de production d’électricité, l’adoption ou la fabrication de technologies «propres», la production d’hydrogène et le captage de carbone.
L’organisme Équiterre dit accueillir ces investissements avec des bémols.
«Certaines mesures annoncées comme la décarbonation des réseaux électriques sont prometteuses, mais certaines, comme l’important financement de la capture et du stockage de carbone, suscitent la perplexité», a indiqué Marc-André Viau, directeur des relations gouvernementales d’Équiterre.
Les crédits d’impôt pour décarboner les réseaux électriques du pays figuraient aux demandes de la Coalition pour un budget vert, dont fait partie Équiterre.
Selon l’organisation environnementale, «la capture et le stockage de carbone, une technologie n’ayant pas fait ses preuves et instrumentalisée par l’industrie fossile pour maintenir sa production, occupe une place démesurée dans ce budget».
Le son de cloche est le même du côté de Greenpeace, qui salue «les investissements fédéraux sans précédent dans le verdissement du réseau électrique», mais qui, par la voie de son porte-parole Patrick Bonin, indique qu’il «serait de loin plus efficace de simplement réglementer les émissions» des pétrolières et «d'investir les précieux fonds publics dans l'accélération des investissements en matière d'efficacité énergétique et d'électrification», plutôt que de financer des projets de capture du carbone.
Les technologies de capture du carbone sont «parfaites pour l'écoblanchiment du pétrole et du gaz, mais elles n'apporteront pas de réductions significatives des émissions», a réagi Julia Levin de l’organisation Environmental Defence.
«Ce budget ne montre pas de progrès vers la réalisation de la promesse du Canada de mettre fin aux subventions aux combustibles fossiles cette année», a souligné Caroline Brouillette, directrice générale par intérim du Climate Action Network – Réseau action climat Canada.
Caroline Brouillette a elle aussi toutefois souligné «que certaines mesures annoncées comme la décarbonation des réseaux électriques sont prometteuses».
Les organismes environnementaux applaudissent la volonté du gouvernement Trudeau de mettre en place, au cours de la prochaine année, un «cadre ciblé» décrivant le droit des Canadiens de réparer leurs appareils électroménagers et électroniques qui sont défectueux, au lieu de toujours devoir les remplacer.
«Une bonne nouvelle et un dossier que suivra de près» Équiterre.
Le gouvernement Trudeau a souligné que l'invasion de l'Ukraine par la Russie a entraîné une hausse des prix des engrais et le budget prévoit 34,1 millions $ sur trois ans pour appuyer les agriculteurs qui veulent réduire leur dépendance aux engrais azotés, une source importante de gaz à effet de serre.
«Nous sommes heureux de constater que le gouvernement finance ses intentions en matière de réduction des GES provenant des engrais azotés».
La nouvelle suscite toutefois la déception des Producteurs de grains du Québec qui souhaitaient que le gouvernement rembourse «des sommes avancées par les producteurs qui ont subi les contrecoups des tarifs douaniers imposés par Ottawa sur les engrais importés de Russie».
Selon Christian Overbeek, président des PGQ, «le gouvernement ne doit pas mélanger les dossiers du soutien aux changements climatiques et l’impact d’une mesure de représailles géopolitique comme les tarifs douaniers sur les intrants agricoles».
Le budget de 2023 propose de verser 650 millions $ sur 10 ans, à compter de 2023-2024, pour appuyer «les travaux de surveillance, d’évaluation et de remise en état» dans les grands plans d’eau du pays comme les Grands Lacs et le fleuve Saint-Laurent.
Le gouvernement promet de présenter, d’ici la fin de l’année, un projet de loi qui permettra la création de l’Agence canadienne de l’eau.
Le gouvernement fédéral réserve également 151,9 millions $ sur trois ans aux baleines en voie de disparition, pour les protéger ainsi que leurs habitats, et 184 millions $ sur trois ans aux autres espèces en péril.