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Le premier ministre Justin Trudeau a refusé trois fois plutôt qu'une, jeudi, de reconnaître explicitement qu'Israël viole le droit international humanitaire avec son siège total de la bande de Gaza.
Le premier ministre Justin Trudeau a refusé trois fois plutôt qu'une, jeudi, de reconnaître explicitement qu'Israël viole le droit international humanitaire avec son siège total de la bande de Gaza, ayant coupé l'alimentation en eau, en électricité, en gaz et en nourriture à la région.
Le Canada appuie le droit d'Israël à se défendre «conformément au droit international», a-t-il répété lors d'une conférence de presse à Yellowknife, dans les Territoires du Nord-Ouest.
«La décision de l'organisme terroriste Hamas de prendre des (civils) innocents en otage met en péril la vie de tout le monde dans la région», a-t-il ajouté lorsqu'un journaliste lui a demandé à partir de quand un blocus complet devient déraisonnable.
Or, l'Organisation des Nations unies ne tergiverse pas sur la question, elle. «L'imposition de sièges qui mettent en danger la vie des civils en les privant de biens essentiels à leur survie est interdite par le droit international humanitaire», affirmait en début de semaine le Haut-Commissaire de l'ONU aux droits de l'homme, Volker Türk.
M. Trudeau n'a pas davantage bronché lorsqu'il s'est fait rappeler avoir affirmé l'an dernier au sujet des attaques de la Russie contre l'Ukraine que «les attaques aveugles contre des innocents sont un crime de guerre».
La bande de Gaza, un territoire où vivent 2,3 millions de personnes, fait l'objet d'intenses bombardements aériens alors qu'Israël réplique à l'attaque du Hamas de samedi.
Jusqu'à présent, le bilan des morts est de plus de 1400 chez les Palestiniens et plus de 1200 chez les Israéliens. Le Hamas, que le Canada a désigné comme une organisation terroriste, affirme détenir près de 150 otages.
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Alors que trois Canadiens sont morts, trois autres manquent toujours à l'appel et Ottawa refuse de confirmer qu'ils sont retenus en otage. Le gouvernement Trudeau indique cependant avoir discuté avec le négociateur en chef d'Israël et avoir dépêché une équipe d'experts dans le domaine.
Pendant ce temps, Israël semble se préparer à une invasion terrestre de Gaza afin d'«éradiquer» le Hamas. L'opération - une première en près d'une décennie - engendrerait vraisemblablement un coût humain significatif.
Appelé à commenter, le chef du Bloc québécois, Yves-François Blanchet, a déclaré en marge d'un colloque à Trois-Rivières que les civils de Gaza doivent avoir l'occasion de quitter le territoire par un corridor humanitaire.
Le Hamas, a-t-il dit, est «un groupe terroriste d'une violence inouïe» et «on ne peut qu'être solidaires de l'État d'Israël» s'il s'agit de le «neutraliser (...) en ménageant les civils».
Lors de la conférence de presse de jeudi, qui devait porter sur le logement, le premier ministre Trudeau a annoncé que le Canada accorderait unesomme initiale de 10 millions $ en aide humanitaire pour répondre aux besoins urgents en Israël et dans la bande de Gaza.
Du même souffle, il a affirmé que le premier vol d'évacuation transportant 130 Canadiens qui avait quitté Tel-Aviv plus tôt dans la journée a atterri à Athènes.
Un deuxième vol des Forces armées canadiennes, qui, selon M. Trudeau, a atterri dans la capitale israélienne, doit quitter en soirée jeudi, selon les écrans de l'aéroport. Un troisième vol est prévu pour vendredi après-midi.
DOSSIER | Guerre Israël – Hamas
Quant aux près de 70 Canadiens coincés dans la bande de Gaza, M. Trudeau a été incapable de dire comment Ottawa pourrait leur porter secours en l'absence d'un corridor humanitaire.
«Nous travaillons très fort avec tous nos alliés, amis et partenaires qui veulent voir la paix dans la région, qui veulent voir les vies civiles protégées, a-t-il déclaré. C'est une situation incroyablement difficile.»
Affaires mondiales a précisé, jeudi après-midi par voie de communiqué, que 5685 Canadiens sont actuellement inscrits à la liste des Canadiens à l'étranger en Israël, et que 465 Canadiens sont inscrits en Cisjordanie et dans la bande de Gaza.
Le gouvernement fédéral affirme que ses avions militaires peuvent chacun transporter jusqu'à 150 passagers.
Le Canada n'offre généralement pas de vols de rapatriement lorsque les vols commerciaux sont toujours disponibles, mais le gouvernement a décidé de déroger à la règle alors que les compagnies aériennes annulaient ou retardaient indéfiniment leurs vols.
Avec des informations de l'Associated Press.