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Du jamais vu dans la province, selon l'Ordre des acupuncteurs du Québec.
L'Ordre des acupuncteurs du Québec a suspendu un praticien pour trois mois et lui a imposé une amende de 30 000 $ pour avoir notamment utilisé des aiguilles non stérilisées et d'avoir réutilisé des aiguilles sur des patients.
Le conseil disciplinaire de l'Ordre a conclu que Gasan Askerow n'avait pas assuré la propreté et l'hygiène de son cabinet afin de pouvoir «pratiquer l'acupuncture».
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Selon le document judiciaire, il ne disposait pas d'un évier facilement accessible, n'a pas ramassé une aiguille laissée par terre dans son cabinet et a laissé «des aiguilles d'acupuncture traîner de manière dangereuse à divers endroits».
Ce texte est une traduction d'un article de CTV News.
Il a également stocké «des aiguilles d'acupuncture à usage unique en vue d'une utilisation ultérieure», selon le jugement.
«Très franchement, nous avons été choqués. J'ai été personnellement choqué», a déclaré le président de l'Ordre, Maxime Deshaies.
M. Deshaies a expliqué qu'il y a environ 1000 acupuncteurs au Québec qui sont réglementés depuis 1995 et que les aiguilles réutilisables sont interdites depuis 2003.
Il a ajouté que la grande majorité des acupuncteurs utilisaient déjà des aiguilles à usage unique en 2003.
«C'est assez hallucinant», a répété M. Deshaies.
Les centres de santé et de services sociaux de Québec et de Montréal ont ouvert une enquête le 3 avril à la suite du rapport de l'Ordre des acupuncteurs du Québec.
Les deux organismes ont demandé à l'Institut de santé publique du Québec (INSPQ) «d'évaluer le risque d'infection associé aux traitements offerts par l'acupuncteur».
Stéphanie Roy, porte-parole du CIUSSS, a déclaré qu'environ 350 patients ont été vus par l'acupuncteur dans la région de la Capitale-Nationale, en plus de 20 autres provenant d'autres régions du Québec. Moins de 10 patients ont été traités à Montréal.
Les agences de Montréal et de Québec ont affirmé qu'elles n'avaient connaissance d'aucun cas d'hépatite ou d'infection par le VIH lié à l'enquête et que le risque d'infection était faible.
L'enquête se poursuit.
Les autorités sanitaires de Montréal et de Québec recommandent à toute personne ayant été traitée par M. Askerow de prendre rendez-vous pour un dépistage du VIH, de l'hépatite B et de l'hépatite C.
La décision disciplinaire ajoute que M. Askerow n'a pas tenu de dossiers appropriés sur ses patients et qu'il n'a pas aménagé sa salle de consultation de manière à assurer la confidentialité.
«Le défendeur n'a pas respecté la pudeur et/ou la dignité de l'une de ses patientes, en particulier, peut-on lire dans la décision. En la traitant alors qu'elle n'avait gardé que ses sous-vêtements, sans lui offrir une serviette ou une veste pour se couvrir, [et] en ne fermant pas complètement les rideaux dans les salles de traitement des patients, les exposant ainsi à la vue d'autres personnes à l'intérieur de la clinique.»
Askerow a plaidé coupable le 26 avril.
Ce n'est pas la première fois qu'il est sanctionné. Le Collège des médecins du Québec l'a poursuivi en 1995 pour exercice illégal de la médecine et l'a condamné à une amende de 2000 $.
M. Askerow n'a pas répondu à une demande de commentaire de CTV News, mais son avocat, Justin Paré, a répondu que «certains faits énoncés dans le rapport ne sont pas tout à fait vrais».
M. Deshaies a soutenu qu'il y a eu des millions de traitements dans la province et que c'est la seule fois que l'ordre a été saisi d'un tel cas. Il ne craint pas que les actions de M. Askerow aient un effet négatif sur d'autres acupuncteurs.
«Je suis convaincu que cette affaire montrera simplement que l'Ordre agit rapidement et que le public est protégé de manière adéquate», a-t-il conclu.