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La directrice des services secrets affirme que la tentative d’assassinat de l’ancien président Donald Trump a été «l’échec opérationnel le plus important» de l’agence depuis des décennies.
La tentative d'assassinat de l'ancien président Donald Trump constitue «l'échec opérationnel le plus important» des Services secrets depuis des décennies, a admis lundi la directrice de l'agence, Kimberly Cheatle, aux élus américains, alors que les appels à sa démission se multiplient.
Lors de la première audience du Congrès sur la fusillade survenue lors du rassemblement électoral de Trump en Pennsylvanie le 13 juillet, Mme Cheatle a déclaré qu'elle assumait «l'entière responsabilité» des lacunes en matière de sécurité, et elle s'est engagée à «remuer ciel et terre» pour s'assurer qu'il n'y ait pas de répétition.
Elle a admis que la mission sacrée des Services secrets était de protéger les dirigeants américains et que ce jour-là, son agence avait échoué.
On a appris dimanche que le secrétaire à la Sécurité intérieure, Alejandro Mayorkas, avait nommé un comité bipartisan et indépendant pour se pencher sur la tentative d'assassinat de Trump.
Lundi, les élus membres du Comité de surveillance et de responsabilité de la Chambre des représentants ont exprimé leur colère face à la façon dont le tireur avait pu s'approcher si près du candidat républicain à la présidentielle, qui aurait dû jouir d'une protection maximale.
Les élus ont bombardé Mme Cheatle de questions sur les raisons pour lesquelles elle devrait être autorisée à conserver son poste et pourquoi Trump avait été autorisé à monter sur scène alors que les forces de l'ordre locales avaient identifié le tireur comme un suspect.
Lorsqu'on lui a demandé pourquoi il n'y avait pas d'agents sur le toit où se trouvait le tireur ou si les Services secrets avaient utilisé des drones pour surveiller tout le secteur, Mme Cheatle a répondu qu'elle attendait toujours que l'enquête se poursuive, provoquant des gémissements et des mouvements de colère de la part de membres du comité.
«Directrice Cheatle, parce que Donald Trump est vivant — et Dieu merci, il l'est —, vous avez l'air d'une incompétente aujourd'hui, a argué le représentant républicain de l'Ohio Mike Turner. Mais s'il était mort, vous auriez l'air d'une coupable.»
Trump a été blessé à l'oreille, un homme dans l'assistance a été tué et deux autres participants ont été blessés après que Thomas Matthew Crooks a grimpé sur le toit d'un bâtiment voisin et ouvert le feu.
Les Services secrets ont reconnu avoir rejeté certaines demandes de la campagne Trump visant à renforcer la sécurité lors de ses événements dans les années précédant la tentative d'assassinat. Mais Mme Cheatle a fait valoir qu'on n'avait «refusé aucune ressource» lors du rassemblement du 13 juillet.
Le secrétaire à la Sécurité intérieure a qualifié ce qui s'est passé d'«échec», tandis que plusieurs élus ont appelé Mme Cheatle à démissionner — ou demandé au président Joe Biden de la congédier. Les Services secrets ont indiqué que Mme Cheatle n'avait pas l'intention de démissionner. Jusqu'à présent, elle conserve le soutien de Biden, un démocrate, et du secrétaire Mayorkas.
Avant la fusillade, les forces de l'ordre locales avaient remarqué que Crooks faisait les cent pas aux abords du rassemblement, scrutant dans l'objectif d'un télémètre les toits derrière la scène où Trump se tiendrait plus tard, ont relaté des responsables à l'Associated Press. Une image de Crooks a été diffusée par des agents stationnés à l'extérieur du périmètre de sécurité.
Des témoins l'ont vu plus tard escalader le côté d'un bâtiment situé à moins de 135 mètres de l'estrade. Il a ensuite installé son fusil de type AR et s'est allongé sur le toit, un détonateur dans sa poche pour déclencher des engins explosifs cachés dans sa voiture garée à proximité.
L'attentat contre Trump constitue la plus grave tentative d'assassinat d'un président ou d'un candidat à la présidentielle depuis la tentative d'assassinat de Ronald Reagan en 1981. Il s'agit aussi des plus récents manquements en matière de sécurité de la part des Services secrets, qui ont été visés par des enquêtes et un examen minutieux du public au fil des ans.
Les autorités ont cherché des indices sur les motivations de Crooks, mais n'ont jusqu'à présent trouvé aucune tendance idéologique qui pourrait aider à expliquer son geste.
Les enquêteurs qui ont fouillé son téléphone ont trouvé des photos de Trump, mais aussi de Biden et d'autres hauts responsables du gouvernement. Ils ont également découvert qu'il avait recherché les dates du Congrès national démocrate ainsi que les apparitions de Trump.
Il avait également recherché des informations sur les troubles dépressifs majeurs.