La tentative d'assassinat de Trump jette une ombre sur la convention de Milwaukee

Des milliers de partisans sont arrivés pour cet événement de quatre jours qui devrait galvaniser les républicains, qui ont officiellement élu Donald Trump lundi comme candidat à la présidentielle américaine de novembre. M. Trump a également annoncé sur les réseaux sociaux qu'il avait choisi le sénateur de l'Ohio J.D. Vance comme colistier pour sa campagne.

Alors que les républicains tentent de faire progresser la convention comme prévu, nombreux sont ceux qui observent l'impact des violences de samedi sur l'ancien président ou sur son approche dans la campagne.

Le «Washington Examiner» a rapporté dimanche que M. Trump avait complètement réécrit son discours prévu pour la convention républicaine, afin de se concentrer sur l’unité nationale. Dans cette entrevue, l'ex-président a évoqué à quel point il avait frôlé la mort, en disant «que la réalité était en train de s'installer».

Un homme armé a ouvert le feu depuis un toit près du rassemblement partisan de M. Trump en Pennsylvanie samedi. Une balle a touché l'oreille de l'ex-président; un spectateur a été tué et deux autres personnes dans l'assistance ont été blessées.

Des photographies saisissantes, où l'on voit M. Trump, du sang coulant sur son visage, le poing en l’air, ont marqué les esprits des Américains depuis samedi. 

Ces images deviendront probablement la toile de fond de la campagne électorale, a déclaré Ivan Ivanov, professeur adjoint à l'Université d'Ottawa. L’expert en relations publiques et en gestion de crise a déclaré que cela montre que M. Trump – le poing en l’air – «est toujours prêt à lutter, prêt à se battre».

L'image sera mise en contraste avec la performance du président Joe Biden lors d'une conférence de presse à l'OTAN qui avait été organisée pour affirmer ses aptitudes mentales et sa capacité à diriger, après de multiples faux pas lors du sommet des dirigeants et un débat désastreux contre M. Trump le mois précédent. «Ce sera excellent pour Trump», prédit le professeur Ivanov, ajoutant que cela influencera certainement les électeurs indécis.

Une convention sous haute surveillance

Si la fusillade a montré la résilience de M. Trump, elle a par contre jeté une ombre sur la convention du Parti républicain. De nombreuses personnes arrivant lundi à l’aéroport international Milwaukee Mitchell portaient des casquettes et des chemises rouge vif avec les slogans habituels de la campagne Trump. Mais leurs conversations portaient surtout sur les événements de samedi en Pennsylvanie.

Cette fusillade a braqué les projecteurs sur la sécurité à Milwaukee, mais les services secrets américains se sont déclarés confiants dans leurs plans actuels pour la convention républicaine. On estime que 30 000 personnes sont attendues à Milwaukee cette semaine.

«Je suis assez confiant dans ce que nous avons mis en place depuis 18 mois en matière de sécurité publique pour cet événement», a déclaré lundi matin le maire de Milwaukee, Cavalier Johnson. 

Des policiers et des autopatrouilles sont postés à presque tous les coins de rue autour du centre des congrès. La police patrouille dans les rues environnantes à pied, à cheval et à vélo.

Le maire Johnson a aussi souligné que le président Joe Biden avait demandé aux services secrets de réexaminer toute la sécurité entourant cette convention républicaine. 

Le Wisconsin est un «État pivot» qui a contribué à décider du résultat des deux dernières élections présidentielles. En 2016, cet État est devenu républicain lorsque M. Trump a remporté la victoire; mais en 2020, il est devenu démocrate et a contribué à placer M. Biden à la Maison-Blanche.

Milwaukee elle-même est en grande partie un bastion démocrate et de nombreuses personnes à proximité du lieu de la convention s'inquiètent non seulement de la sécurité, mais aussi de la manière de gérer leurs sentiments face à la violence dirigée contre le leader républicain alors que commence une saison de campagne qui polarise.

John Miller, vêtu d'une combinaison de prison orange vif, de menottes et d'un masque Trump géant avec les yeux exorbités, faisait partie des quelque 2000 manifestants lors d'une marche de la coalition antirépublicaine près du site de la convention lundi.

«Le président Trump ne méritait pas d'être victime d'une tentative d'assassinat, mais en même temps, je ne crois pas qu'il soit compétent pour devenir président», a déclaré M. Miller.

Les orateurs à la manifestation ont tenu des propos durs à l’endroit des républicains et de M. Trump, sous les acclamations de la foule. Une poignée de partisans républicains se tenaient à proximité, criant des insultes à propos de l'âge de M. Biden — 81 ans.

Avec des informations de l'Associated Press

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